Européennes : âge, revenus, niveau d’études… qui sont les électeurs du Rassemblement national ?
Le Rassemblement national (RN) est arrivé en tête des élections européennes avec 31,5 % des voix, gagnant des voix dans de nombreuses catégories d’âge et socioprofessionnelles.
Des électeurs toujours plus nombreux. Le Rassemblement national a remporté les élections européennes dimanche soir, avec 31,5 % des voix. Autre chiffre marquant : la liste menée par Jordan Bardella a emporté la majorité des voix dans 93 % des communes françaises. Loin d’être marginal, le vote pour l’extrême droite semble désormais toucher des catégories plus larges au sein de la population.
Quel est le profil de ces électeurs ? Quel âge ont-ils ? Quelles professions exercent-ils ? Une étude sociologique Ipsos apporte des éléments de réponses. L’institut de sondage a interrogé, entre le 6 et le 7 juin, 8 923 personnes inscrites sur les listes électorales, afin de constituer « un échantillon représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus ».
Une progression chez les jeunes
Avec une tête de liste très populaire auprès des jeunes générations, notamment sur les réseaux sociaux, le Rassemblement national a séduit 26 % des 18 à 24 ans interrogés. Lors des dernières élections européennes, ils n’étaient « que » 15 %. Chez les 25-34 ans, le vote Rassemblement national est aussi en hausse puisqu’il est passé de 20 % en 2019 à 30 % en 2024.
Les 50-59 ans restent les plus représentés avec 39 % de votants RN (contre 30 % en 2019), devant les 34-49 ans et les 60-69 ans à 34 %. Les plus de 70 ans votent à 25 % pour le Rassemblement national.
Pour ce qui est de la répartition hommes-femmes, le vote RN est presque paritaire : 30 % des femmes ont donné leur voix à Jordan Bardella, et 32 % des hommes.
Un électorat peu diplômé
Parmi les électeurs ayant un diplôme inférieur au baccalauréat, 46 % ont voté pour le RN, comme 38 % de ceux qui ont le bac et 29 % de ceux qui ont fait deux années d’études supérieures. Chez les électeurs diplômés d’un bac + 3 et plus, le vote RN est beaucoup plus bas mais a progressé de 5 points entre 2019 et 2024, passant de 12 % à 17 %.
Un vote fort chez les ouvriers, en hausse chez les cadres
Comme lors des élections européennes de 2019, les ouvriers sont la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée au sein de l’électorat RN, avec 54 % des électeurs sondés. Juste derrière arrivent les employés et les retraités issus de catégories socioprofessionnelles inférieures, avec respectivement 40 % et 36 %.
Chez les cadres, le parti à la flamme a opéré une certaine percée. Alors qu’en 2019, 13 % des cadres votaient pour le RN, ils sont 20 % cette année. Cette progression est aussi observée au sein des professions intermédiaires où le vote RN est passé de 19 % à 29 %.
Côté revenu, 35 % des personnes qui gagnent entre 1 250 euros et 2 000 ont choisi l’extrême droite. Parmi les électeurs qui se disent défavorisés, 51 % ont voté pour la liste du RN. C’est également le cas de 38 % des personnes qui déclarent appartenir à une catégorie sociale populaire.
En outre, 30 % de ceux dont le revenu est égal ou supérieur à 3 000 euros par mois ont voté pour le RN. C’est aussi le cas de 19 % des sondés qui disent faire partie d’un milieu aisé ou privilégié.
Des électeurs déjà acquis au RN
D’après cette étude Ipsos, 88 % des votants ayant donné leur voix à Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2022 ont de nouveau choisi le Rassemblement national lors des élections européennes de 2024.
Seule une petite partie des électeurs de Marine Le Pen (4 %) se sont tournés pour les élections européennes du 9 juin vers la liste Reconquête menée par Marion Maréchal. Sur la même dynamique, 84 % des électeurs RN des élections européennes de 2019 ont réitéré leur approbation pour le parti.
