Législatives dans le Puy-de-Dôme : la gauche résiste malgré la progression du RN

Le Puy-de-Dôme reste-t-il une terre de gauche ? Sur cinq circonscriptions, quatre ont placé en tête des candidats du Nouveau Front populaire, mais le Rassemblement national arrive deuxième dans trois d’entre elles, et bien souvent de peu.

Le Puy-de-Dôme a mené quatre candidats de gauche en tête au premier tour des élections législatives, mais la victoire est loin d'être garantie face aux candidats RN. LP/Florent Heib
Le Puy-de-Dôme a mené quatre candidats de gauche en tête au premier tour des élections législatives, mais la victoire est loin d'être garantie face aux candidats RN. LP/Florent Heib

    Sur le papier, la gauche réunie sous la bannière Nouveau Front populaire (NFP) a offert une résistance inespérée face au raz de marée national du RN, en qualifiant quatre de ses candidats au premier tour dans les cinq circonscriptions du Puy-de-Dôme. Pourtant, d’un point de vue strictement comptable, le parti de Marine Le Pen reste le grand vainqueur du scrutin, en triplant quasiment son nombre de votes par rapport à 2022.



    Dans la première circonscription (Clermont-Cournon), la députée sortante Marianne Maximi (LFI) se détache largement avec 38,14 % des voix, suivie par le RN Louis Clément (27,49 %) et Hervé Prononce (Horizons, le parti d’Édouard Philippe) sous l’étiquette Ensemble (24,08 %). Malgré « l’appel à la responsabilité des autres candidats » lancé par la candidate insoumise pour éviter une triangulaire, le représentant de la majorité présidentielle devrait se maintenir, obéissant ainsi aux consignes d’Édouard Philippe : « Aucune voix au RN, ni à la France Insoumise. »

    André Chassaigne : « Je savais que ce serait difficile, mais pas à ce point »

    Une autre triangulaire se profile dans la troisième circonscription (Clermont-Montagne), où l’écologiste Nicolas Bonnet (NFP) a été placé en tête (31,72 %), devant la députée sortante MoDem Laurence Vichnievsky (Ensemble), avec 26,03 % des suffrages. Mais la candidate RN Nadine Pers, qui atteint le score historique de 25,93 % (plus du double de ce qui avait été obtenu par la précédente candidate RN, en 2022) est également qualifiée. L’ex-juge centriste estime cependant « avoir ses chances de conserver son siège », et devrait donc se maintenir au second tour.

    Les électeurs de la circonscription d’Issoire, la quatrième du Puy-de-Dôme, ont également qualifié trois candidats, plaçant en tête le jeune candidat RN de 28 ans, Benjamin Chalus, (31,63 %). Face à lui, la députée sortante Delphine Lingemann (Ensemble) devance d’une courte tête (27,38 %) son adversaire NFP, l’insoumise Valérie Goléo (26,63 %). Mais cette dernière s’est pliée aux consignes de Jean-Luc Mélenchon, préférant se désister « face au danger que le RN fait peser sur la République ». La députée sortante voit ainsi ses chances de l’emporter singulièrement améliorées.

    Dans la 5e circonscription (Thiers-Ambert), tenue par le communiste André Chassaigne depuis 2002, en revanche, c’est la douche froide pour le député et ses troupes, habitués à des scores pléthoriques. Il ne distance la candidate RN que de 539 voix, soit 37,77 % contre 37,02 % pour Brigitte Carletto. « Je savais que ce serait difficile », concède le député sortant, « mais pas à ce point ».

    Enfin, la candidate socialiste Christine Pires-Beaune (NFP) sort également en tête du scrutin avec une mince avance dans la deuxième circonscription (Riom). La députée sortante, élue depuis 2012, a rallié 36,20 % des suffrages (contre 41,8 % en 2022). Au second tour, elle affrontera une nouvelle fois Isabelle Dupré, la candidate du RN, qui obtient 34,34 %, soit 20 points de plus qu’il y a deux ans.