« Nous sommes complètement démunis face à cette situation » : le père d’un enfant autiste appelle au secours

Diagnostiqué autiste en 2021, le petit Abdallah, 9 ans, ne va plus en classe qu’une heure par jour à Lempdes (Puy-de-Dôme). Son père se bat pour qu’il retourne à l’école, mais, à ce jour, aucune solution n’est proposée.

Jordan Rossi se bat pour que son fils Abdallah, 9 ans, autiste, retourne à l'école. /LP/Geneviève Colonna d'Istria
Jordan Rossi se bat pour que son fils Abdallah, 9 ans, autiste, retourne à l'école. /LP/Geneviève Colonna d'Istria

    « Je ne sais plus quoi faire… » Jordan Rossi est désemparé. Même si cela ne se remarque pas au premier abord, son fils Abdallah, 9 ans, souffre de troubles du spectre autistiques (TSA). Diagnostiqué à l’âge de 5 ans, l’aîné d’une fratrie de cinq enfants tente tant bien que mal de suivre un cursus scolaire. « Il présente des problèmes de comportement, mais il n’a aucun problème cognitif », explique son père, qui a cessé son activité professionnelle pour s’occuper à temps plein de son fils.

    Abdallah a d’abord été scolarisé à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), dans une classe Unités localisées pour l’inclusion scolaire (Ulis), spécialement adaptée pour les enfants souffrant de différentes pathologies. « Il s’est retrouvé en classe avec des élèves présentant des handicaps lourds. Mais, au moins, il allait en classe tous les jours ». Rapidement, des problèmes de comportement apparaissent à l’école, jusqu’au jour où le petit garçon « explose ». « Il peut se montrer violent. Dans ces cas-là, il faut faire une contention pour le calmer », déplore son papa, qui n’élude rien de la gravité de sa maladie.

    Entre structures insuffisantes et bureaucratie écrasante

    Ses parents décident alors de déménager à Lempdes (Puy-de-Dôme), où une école accepte de l’accueillir, toujours en classe Ulis, à la rentrée dernière. Mais l’enfant recommence à se montrer violent. Dans un courrier, la direction déplore des « coups, crachats, griffures et jet de mobilier », au moment de la pause méridienne. L’enfant est aussitôt exclu de la cantine et, depuis, il ne peut plus être scolarisé qu’une heure par jour. « En contrepartie, je dois rester à proximité sur le parking de l’école pendant l’heure où il est reçu. J’attends donc dans ma voiture pour que mon enfant puisse bénéficier d’une heure d’école », se désole Jordan, qui ne sait plus vers qui se tourner.

    « Il n’y a aucune place disponible dans le département en institut spécialisé. Le seul qui pourrait l’accueillir, au Martres-de-Veyre, affiche une liste d’attente décourageante. En attendant, Abdallah régresse. Nous sommes livrés à nous-mêmes. J’ai beau faire des courriers au rectorat, à ce jour, personne à l’Éducation nationale n’a pris le temps de me répondre », déplore le père de famille en brandissant un épais dossier méticuleusement rangé. « La maladie m’épuise moins que la bureaucratie. » De son côté, l’association Handi-cap vers le droit à l’école, qui accompagne la famille Rossi depuis deux ans, confirme : « Dans le Puy-de-Dôme, nous avons une quinzaine de dossiers d’enfants déscolarisés en raison de leur handicap. Il faudrait au moins six instituts médico-éducatifs supplémentaires en Auvergne. »



    Sollicité à plusieurs reprises, le service de l’école inclusive à l’inspection académique de Clermont-Ferrand n’a pas répondu à nos sollicitations. « Nous sommes complètement démunis face à cette situation », conclut Jordan, « mais nous ne cesserons de nous battre jusqu’à ce que notre fils obtienne le droit d’aller tout simplement à l’école. »