Secrets d’héritage : la fratrie bordelaise avait des cousins venus d’Indochine
SÉRIE (1/7), LE PARISIEN WEEK-END. Tout l’été, nous remontons le fil des origines aux côtés des généalogistes de l’étude Guénifey. Cette semaine, nous suivons une fratrie bordelaise découvrant que leur oncle, militaire, avait reconnu dix enfants franco-vietnamiens, durant la guerre d’Indochine....
Karine Descat, élégante brune aux cheveux longs, a un drôle de métier : elle rembobine le temps pour retracer la vie de personnes décédées, ou dont la famille a perdu la trace, pour identifier leurs héritiers. « Notre mission consiste à reconstituer les arbres généalogiques, explique-t-elle. En France, il est possible de remonter jusqu’au sixième degré, c’est-à-dire aux petits-enfants des grands-tantes et grands-oncles. Au-delà, l’État est bénéficiaire de la succession. Comme des détectives, nous nous plongeons dans les archives publiques, souvent poussiéreuses : actes de naissance, de mariage, de décès, registres militaires… dans des communes de toute la France. »
L’experte est contactée par un notaire de Bordeaux pour l’aider à régler la succession de Renée G., en janvier 2020. Enterrée quelques semaines plus tôt, cette femme, née en 1938, sans enfant ni conjoint, avait deux frères, tous les deux décédés. Ce sont donc les enfants de ces derniers qui hériteront de ses biens : un modeste appartement à Vanves, dans les Hauts-de-Seine, et des actifs bancaires, pour un montant total d’un peu plus de 200 000 euros.