Secrets d’héritage : « Mon père m’avait dit que ma mère était morte quand j’avais 2 ans... »

SÉRIE (2/6), LE PARISIEN WEEK-END. Tout l’été, nous remontons le fil des origines aux côtés des généalogistes de l’étude Guénifey. Cette semaine, voici l’émouvante histoire d’une femme de 78 ans retrouvée aux États-Unis en 2012, après trois années d’enquête. Lorsqu’on lui apprend la mort de sa mère biologique en France, celle qui ignore presque tout de sa génitrice est sous le choc.

À Valenciennes (Nord), celle dont le père lui a menti, a retrouvé ce cliché d’elle enfant, précieusement conservé dans la maison de celle qui lui a donné la vie. DR
À Valenciennes (Nord), celle dont le père lui a menti, a retrouvé ce cliché d’elle enfant, précieusement conservé dans la maison de celle qui lui a donné la vie. DR

    Vaine recherche. Après quasiment trois ans d’enquête acharnée, Cédric Lopes Morais, généalogiste successoral à l’étude Guénifey, s’apprête à rédiger ces deux mots sur une attestation. Nous sommes en 2012, et le spécialiste remue ciel et terre depuis plusieurs mois pour retrouver une enfant fantôme, en vain. Ses seuls indices ? Un acte de naissance daté de 1945. Et les confessions d’une mère, sur son lit de mort, à une vieille amie. En 2009, Denise R. (tous les prénoms ont été changés), ancienne nourrice installée dans le nord de la France, révèle dans son dernier souffle l’existence d’une petite Christine, sa fille cachée à tous issue d’une première union.

    Missionné par le notaire pour régler la succession de la vieille dame après son décès, Cédric Morais Lopes se met sur la piste de cette mystérieuse héritière. Mais la tâche s’avère très compliquée. « Elle n’avait jamais parlé de cette enfant à personne, pas même à son deuxième mari », se souvient le chercheur. L’administration française non plus n’a aucune trace de cette descendance. Son nom n’apparaît sur aucun registre officiel, pas même celui du fisc. Même le concours d’un détective privé est resté infructueux.