L’intelligence artificielle ressuscite nos morts... mais à quel prix ?

LE PARISIEN WEEK-END. Des avatars numériques plus vrais que nature permettent désormais de « redonner vie » à nos disparus. La Chine, les États-Unis ou le Japon les ont adoptés. Mais au prix de quelles conséquences juridiques, psychologiques et sociales ?

Plus de 57 millions d’humains meurent chaque année dans le monde. De nombreuses applications et plateformes consacrées à la «résur­­rection» émergent partout. Illustration Valérie Bier-Eudier, montage Freepik
Plus de 57 millions d’humains meurent chaque année dans le monde. De nombreuses applications et plateformes consacrées à la «résur­­rection» émergent partout. Illustration Valérie Bier-Eudier, montage Freepik

    Exit les tables tournantes, les médiums et le spiritisme, place à la nécromancie 3.0. Grâce à l’intelligence artificielle et à la volonté acharnée de quelques ingénieurs et développeurs informatiques chinois, russes, américains, canadiens ou coréens, les défunts peuvent enfin nous parler !

    La première à donner vie à l’avatar numérique d’un mort est Eugenia Kuyda, une codeuse russe. En 2016, dévastée par la perte d’un ami décédé dans un accident de la route, elle alimente une intelligence artificielle (IA) en textes et réflexions de son proche disparu. Peu à peu, l’IA se met à lui répondre avec le même style et le même humour que le jeune homme décédé.