Violences sexuelles et sexistes : 54 % des étudiants se sentent en insécurité à l’université

Les violences sexuelles et sexistes « se perpétuent aussi bien lors des événements festifs que durant la vie quotidienne des étudiants et elles s’étendent à tout type d’établissement, public comme privé », constate l’Observatoire dans son baromètre.

Plus d'un étudiant sur deux ne se sent pas réellement en sécurité dans son établissement universitaire, selon un baromètre publié mardi. LP/Olivier Lejeune
Plus d'un étudiant sur deux ne se sent pas réellement en sécurité dans son établissement universitaire, selon un baromètre publié mardi. LP/Olivier Lejeune

    Le sentiment d’insécurité reste très présent dans les facultés. Plus d’un étudiant sur deux ne se sent pas réellement en sécurité dans son établissement universitaire au regard des violences sexistes et sexuelles, selon un baromètre publié mardi. D’après ce baromètre de l’Observatoire étudiant des violences sexuelles et sexistes (VSS) dans l’enseignement supérieur, qui dit avoir interrogé plus de 10 000 étudiants, seuls 46 % des sondés se sentent « tout à fait en sécurité » dans leur établissement.

    Le sentiment d’insécurité « est tout particulièrement le cas des femmes et des étudiants transgenres ». Près de la moitié des étudiants considèrent que leur établissement ne fait pas assez pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Celles-ci « se perpétuent aussi bien lors des événements festifs que durant la vie quotidienne des étudiants et elles s’étendent à tout type d’établissement, public comme privé. Elles sont commises par d’autres étudiants, mais aussi par des enseignants et des membres du personnel », constate l’observatoire, tout en soulignant que « les événements festifs sont toujours le lieu privilégié des viols, de même que les résidences étudiantes ».

    Encore peu de dispositifs de veille et d’écoute

    « Près de la moitié des étudiants n’ont pas accès à des dispositifs d’accompagnement des victimes au sein de leur établissement (soit parce qu’ils n’en ont pas connaissance, soit car ces dispositifs n’existent pas) », souligne-t-il. Depuis 2020, les cellules de veille et d’écoute sont pourtant obligatoires sur les lieux d’études. Parmi les victimes et témoins de viol ayant fait remonter les faits à leur établissement, un étudiant sur trois n’a reçu ni soutien psychologique ni soutien juridique. Par ailleurs, un étudiant sur quatre ne s’est pas vu proposer le déclenchement d’une procédure disciplinaire.



    Au lieu d’aider les victimes de viol, près de la moitié (44 %) des établissements a conditionné le déclenchement d’une enquête interne à un dépôt de plainte. Pourtant, rappelle l’Observatoire, « la loi est claire : les procédures pénale et disciplinaire sont totalement indépendantes l’une de l’autre.

    Au regard de l’ensemble de ces dysfonctionnements, on comprend pourquoi seules 12 % des victimes de viol choisissent de signaler les faits à leur établissement ».

    Face à ces constats, l’Observatoire « en appelle aux ministères concernés et aux établissements de l’enseignement supérieur qui doivent déployer des moyens financiers, humains et politiques à la hauteur des enjeux ».