Cavendish, bad boy devenu légende respectueuse et respectée : « Chaque fois qu’il est tombé, il s’est relevé »

En dépassant Eddy Merckx au nombre de victoires d’étapes sur le Tour de France avec un 35e succès ce mercredi, l’Anglais Mark Cavendish parachève une immense et longue carrière. Il est incontestablement le plus grand sprinteur de l’histoire du Tour, voire de tous les temps.

Mark Cavendish célèbre avec un coéquipier sa victoire. Dans le peloton, nombreux sont les coureurs à être venus saluer le Britannique. AFP/Thomas Samson
Mark Cavendish célèbre avec un coéquipier sa victoire. Dans le peloton, nombreux sont les coureurs à être venus saluer le Britannique. AFP/Thomas Samson

    Repassons les télés en noir et blanc en les branchant sur l’ORTF. Convoquons la mémoire des grands anciens de Coppi à Anquetil, de Bartali à Hinault en passant par tant d’autres. Et demandons-leur de se serrer un peu pour faire de la place à Mark Cavendish. Dans une époque où les mémoires s’étiolent et où le sens de l’histoire se dilue bien trop vite, le sprinteur anglais a rappelé le sens du passé et la force de l’histoire de son sport. En dépassant désormais l’immense Eddy Merckx au nombre de victoires d’étapes sur le Tour, Mark Cavendish est devenu encore un peu plus une légende du cyclisme.

    Ce mot, si galvaudé au détour du premier exploit venu, retrouve son magnétisme. Le Tour de France n’est pas une course mais un héritage. Dans les mémoires, seuls ceux qui l’auront respecté resteront. Et Cavendish, par sa longévité, son caractère dur comme le bitume, ses malheurs et ses rédemptions, est de ceux-là. Il a débuté au sommet dans l’arrogance de sa puissance. Il le retrouve dans la sagesse de son déclin. Du premier sprint remporté à Châteauroux en 2008 au 35e à Saint-Vulbas, Cavendish aura beaucoup roulé. Le sprint est une discipline qui use les jambes et envoie souvent par terre. Il use les corps et les âmes. Mais à 39 ans, Cavendish, obsédé par l’envie de dépasser Merckx au nombre de victoires, a su durer.