Droits TV du foot français : un conseil d’administration à la Ligue vendredi matin

Vincent Labrune a envoyé ce jeudi matin une convocation aux membres du conseil d’administration de la Ligue professionnelle de football. Enfin un dénouement en vue pour les droits domestiques de la Ligue 1 ?

La Ligue 1 se cherche toujours un diffuseur en France à 44 jours de la reprise.
La Ligue 1 se cherche toujours un diffuseur en France à 44 jours de la reprise.

    Le vendredi 5 juillet 2024 marquera-t-il la fin d’un interminable feuilleton ? Le conseil d’administration de la Ligue de football professionnel va se réunir en urgence ce vendredi matin à partir de 10 heures au sujet des droits TV de la Ligue 1. Le président Vincent Labrune vient d’envoyer une invitation à tous ses membres.

    Aucun ordre du jour ne figure dans l’objet du mail mais tout le monde sait très bien de quoi il sera question. A 44 jours de la reprise du championnat, le 16 août, il s’agit plus que jamais de trancher sur un plan de diffusion pour la période 2024-2029. Mis en extrême difficulté par Canal+, en position d’attente et de blocage, la LFP se sait très attendue. En l’état, elle hésite toujours encore plusieurs options... loin du milliard d’euros longtemps espéré.

    Un plan A sans garanties financières à court-terme ?

    La première, c’est ce plan B devenu plan A, au fur et à mesure des semaines : une chaîne interne produite par la Ligue elle-même, et qui serait diffusée de manière non-exclusive par les fournisseurs d’accès à internet (Free, Bouygues, SFR et Orange) mais aussi Amazon Prime Video, Molotov TV (plateforme télé en streaming) ou Google TV. Ce projet doit permettre, selon ses défenseurs, de fidéliser les téléspectateurs autour d’une seule et même chaîne. Mais qui y croit foncièrement ?

    Un certain nombre de dirigeants de clubs et d’observateurs restent très sceptiques face à cette solution qui apporterait très peu de garanties financières à court terme. Quid des rentrées d’argent les premiers mois alors que les coûts de production au démarrage sont forcément conséquents, sans parler de la campagne de promotion qui devra se monter en quatrième vitesse ? Une autre inconnue : le prix d’abonnement, évalué au début à 30 euros et qui risque d’en rebuter plus d’un, même si le tarif pourrait légèrement baisser, selon Labrune. Il serait notamment question d’une offre de 15 euros pour accéder uniquement aux matchs de son club de cœur.



    Face à ces doutes subsiste encore le rêve d’accrocher un diffuseur exclusif. Selon nos informations, DAZN reste encore en course. Après avoir été recalé en décembre avec une offre de 500 millions d’euros pour les deux lots, le groupe de streaming britannique, présent dans de nombreux championnats étrangers (Italie, Allemagne, Espagne) est revenu à la charge en juin, en revoyant son offre à la baisse. 400 millions ont cette fois été mis sur la table, sans plus de succès. Canal pourrait alors pourquoi pas ressurgir en seconde main via un contrat de sous-licence avec DAZN.

    Il y a aussi la piste BeIN Sports même si les négociations paraissent embourbées, Canal+ ne souhaitant pas renégocier son contrat de diffusion. Amazon, actuel diffuseur, a de son côté jeté l’éponge il y a bien longtemps, comme il l’a fait en Premier League.

    « Même dans les moments les plus difficiles, je ne renonce jamais »

    A l’image de la FFF ou des patrons du FC Nantes et du Montpellier Hérault Waldemar Kita et Laurent Nicollin auditionnés au Sénat la semaine dernière, l’heure est en tout cas à l’inquiétude. Faudra-t-il en arriver à licencier une partie des salariés ? A souscrire un nouvel emprunt ? A se séparer ou revoir les salaires d’une partie de son vestiaire, comme le préconise la DNCG, le gendarme financier du foot pro ?

    « Même dans les moments les plus difficiles, je ne renonce jamais », a déclaré Vincent Labrune devant les sénateurs mercredi dernier. Lui refuse toujours de croire au « désastre » et au « scénario du pire ».