Espagne-Angleterre (2-1) : portée par ses prodiges, la Roja retrouve le toit de l’Europe

    Douze ans après son dernier titre de champion d’Europe, la sélection espagnole s’est imposée en finale contre l’Angleterre ce dimanche soir à Berlin. Logiquement au terme d’une compétition maîtrisée.

    L'Espagne est sacrée championne d'Europe pour la quatrième fois de son histoire. REUTERS/Kai Pfaffenbach
    L'Espagne est sacrée championne d'Europe pour la quatrième fois de son histoire. REUTERS/Kai Pfaffenbach

      Le tube de l’été est espagnol, frais, entraînant, pimpant et mérite bien de s’installer en haut des charts européens. À l’issue d’un Championnat d’Europe loin d’être réjouissant, c’est l’équipe la plus attrayante, la plus complète et la plus belle à voir jouer qui est venue soulever le trophée Henry Delaunay ce dimanche soir à Berlin, prolongeant encore la malédiction anglaise, d’une année supplémentaire.

      Ce titre obtenu au terme d’une rencontre terne puis renversante, porte la patte d’un binôme Nico Williams-Lamine Yamal, 39 ans à eux deux depuis samedi, mais si fort et capable de bousculer un scénario bien établi dans la soirée berlinoise finie dans l’allégresse après le but de la victoire de Mikel Oyarzábal (86e).

      Pourtant, le plan a longtemps été conforme aux espérances. Dans les tribunes déjà, où les supporters anglais, « muy caliente » toute la journée dans les rues de capitale, ont transformé le stade olympique de Berlin en une copie de leur maison de Wembley. La vague blanche s’était ambiancée au rythme d’une playlist faite sur mesure à coup de Robbie Williams, Beatles ou autre « Coming Home ».

      Sur la pelouse, le rapport de force s’est, comme attendu, inversé avec une Roja dominatrice, confisquant le ballon près de 70 % du temps. À la différence près qu’elle a longtemps fait preuve d’une inhabituelle imprécision technique dans ses choix et eu du mal à mettre ce grain de folie qui l’a rendu si attrayante.

      Dans un soir où on a cru pendant un instant que Lamine Yamal faisait un peu plus son âge que les précédents matchs, c’est Nico Williams (12e) et Fabian Ruiz (28e) qui ont allumé les premières mèches. Mais sans réellement parvenir à bousculer une défense anglaise bien en place qui rendait les Espagnols plus nerveux, plus tendus et sans idée. En face, seuls Kane (45e) et Foden (45 + 1) ont produit les seuls temps forts d’une première période pauvre qui a plutôt bien reflété le niveau général de l’Euro.

      Harry Kane, roi sans couronne

      On pensait que la perte de Rodri, sorti sur blessure à la mi-temps, n’arrangerait rien à notre affaire. Mais puisque l’Espagne possède deux incroyables talents capables de tout faire valdinguer et que l’Angleterre est une équipe qui ne renonce jamais, la deuxième période a pris une tout autre tournure et réveillé le quart de virage des supporters ibériques enfin audibles sur le but de Williams inscrit au terme d’une action de grande classe, illustrant à merveille les préceptes de jeu de cette Roja new look (47e). Libérés, les hommes de Luis de la Fuente ont poussé pour inscrire le but du break. Mais Olmo (49e), Williams (56e), Yamal (66e) et Fabian Ruiz (70e) ont manqué l’occasion de s’offrir une fin de match paisible.

      Cette Angleterre, spécialiste des renversements de situations, n’en demandait pas tant. Elle a connu tellement de fois ce genre de scénarios en Allemagne qu’il était impossible de l’enterrer, de sous-estimer ses ressources mentales et le coaching de Gareth Southgate. Le sélectionneur anglais a démontré qu’il ne fallait pas avoir peur de sortir son capitaine, Harry Kane, dès l’heure de jeu, lorsqu’on passe à côté de son match. Dans un remake de la demi-finale contre les Pays-Bas, Ollie Watkins, passeur décisif, et Cole Palmer, buteur, se sont encore mués en faiseurs d’espoirs, avec cette fois-ci, une inversion des rôles (73e). C’était avant qu’Oyarzábal mette fin aux rêves anglais encore et toujours privés de couronne…