Ligue 1 : 11 supporters de l’OM condamnés pour le cyberharcèlement de Jacques-Henri Eyraud

Onze hommes se présentant comme des supporters de l’Olympique de Marseille ont été condamnés mardi à Paris à des peines de prison de trois mois avec sursis à six mois ferme.

Jacques-Henri Eyraud, l'ancien président de l'OM, avait reçu plusieurs messages de harcèlement pendant son mandat (A. Journois/LP).
Jacques-Henri Eyraud, l'ancien président de l'OM, avait reçu plusieurs messages de harcèlement pendant son mandat (A. Journois/LP).

    De trois mois de prison avec sursis à six mois ferme. Voilà les peines de prison décidées par le tribunal correctionnel de Paris, ce mardi, à l’encontre de onze supporters de l’OM qui ont cyberharcelé et menacé de mort l’ancien président du club Jacques-Henri Eyraud. « On aura ta peau », « Qu’on le pende ce fils de chien », « Ça va mal finir pour toi », menaçaient ces messages postés en janvier et février 2021 sur X (ex-Twitter). Des caricatures montrant M. Eyraud décapité ou le corps sous une guillotine avec comme réceptacle un panier d’osier marqué « droit au but » avaient également été postées. Jérémy A., 44 ans, animateur du site OM Passion, qui a posté ces caricatures, a écopé de douze mois de prison avec sursis.

    Des peines qui « sonnent comme un véritable avertissement »

    Les onze prévenus, âgés de 25 à 52 ans, devront en outre payer solidairement 20 000 euros à M. Eyraud en réparation de son préjudice moral et 5 000 euros pour son préjudice d’image. Chacun des prévenus devra également verser 500 euros à l’OM pour son préjudice d’image. Ni l’ancien patron de Marseille ni aucun des onze prévenus n’étaient présents à l’audience.

    « Les peines de prison sonnent comme un véritable avertissement. Elles sont dissuasives et invitent clairement à cesser le harcèlement sous quelque forme que ce soit », s’est félicité auprès de l’AFP, Me Olivier Baratelli, avocat de M. Eyraud. L’importance des dommages-intérêts alloués fait comprendre à ces supporters qui si la haine se consomme cash, elle se paye au bout du compte », a-t-il ajouté.

    Un harcèlement massif

    Au total, une centaine de personnes avaient posté des messages haineux. Seules onze d’entre elles qui se cachaient derrière un pseudonyme ont pu être identifiées et poursuivies par le Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH). Ces faits s’étaient déroulés en marge de graves incidents survenus le 30 janvier 2021, quand plusieurs centaines de supporters de l’OM, mécontents et cagoulés, s’en étaient pris violemment à la Commanderie, son centre d’entraînement.

    « J’ai l’impression que les personnes poursuivies ont payé pour tout le monde et les incidents de la Commanderie », a déploré auprès de l’AFP Me Maximilien Neymon, à l’issue de l’audience. « Le tribunal a voulu faire un exemple », a ajouté l’avocat des prévenus.