Formation des soignants : après 50 ans dans les Yvelines, l’école Jeanne-Blum tisse sa toile à Cergy et à Créteil
L’école créée en 1974 à Jouy-en-Josas forme des auxiliaires de puériculture, des aides-soignants, des assistants de vie aux familles… Elle prévoit de se développer dans le Val-d’Oise et le Val-de-Marne, tout en conservant la méthode pédagogique unique de la veuve de Léon Blum.
Rania, 32 ans, ne se fait guère de souci pour son avenir professionnel. Elle sait que dans quelques semaines, à l’issue de sa formation d’auxiliaire de puériculture, elle aura l’embarras du choix. « J’ai déjà des propositions. Je peux travailler en maternité, en crèche, en néonatalité, même si je sais que les places en hôpital sont très chères. Je prends le temps de choisir », confie la jeune femme.
Elle a décidé de suivre ce cursus de 11 mois à l’école Jeanne-Blum, à Jouy-en-Josas. « Lors de mon accouchement, j’ai rencontré une professionnelle douce, bienveillante et je me suis dit, je veux être comme elle ». Quasiment sans diplôme, elle a été sélectionnée. C’est aussi ça la spécificité de l’école Jeanne-Blum.
Sa fondatrice, qui n’est autre que la veuve de l’ancien président, a imaginé une méthode pédagogique innovante qui s’oppose à la transmission du savoir hiérarchique ou verticale. Et ça marche. L’établissement, qui propose également des formations d’aide-soignant, d’assistant de vie aux familles, affiche d’excellents résultats : « 3 550 stagiaires ont été formés depuis l’ouverture, avec 96 % de réussite et près de 100 % de retour à l’emploi pour les formations qualifiantes », souligne Philippe Gajdos, le président de l’école.
Deux nouvelles antennes pour la fin d’année
Toutefois, le contexte a changé. « Le milieu devient difficile, concurrentiel, l’école devenait en danger. Nous nous sommes donc associés avec l’Afec, un centre de formation privé dans le domaine social. Nous sommes donc complémentaires », poursuit le président. Deux écoles Jeanne-Blum, perpétuant la méthode pédagogique de la fondatrice, devraient ainsi ouvrir à Cergy (Val-d’Oise) et à Créteil (Val-de-Marne) en novembre ou en décembre.
« Pour l’instant, nous attendons le feu vert de l’agence régionale de santé (ARS). L’objectif est d’arriver à former au moins 100 élèves par an dans chacune des deux futures écoles, précise Philippe Gajdos. Le modèle économique de Jouy-en-Josas ne suffisait plus. On y forme plus de 200 personnes par an, auxiliaires de puériculture, assistant de vie, CAP de la petite enfance… Mais nous avons beaucoup de mal à recruter, car le site est peu accessible. En revanche à Créteil et à Cergy, il y a une grosse demande », assure le responsable.
La nouvelle directrice de l’établissement de Jouy-en-Josas confirme. « Nous avons un agrément pour la formation de 50 aides-soignants, nous en avons formé 44. L’agrément est le même pour les auxiliaires de puériculture et nous avons 23 élèves. Ce métier est moins attractif, car difficile, exigeant avec un niveau de compétences qui a augmenté », précise Catherine Mund. Pourtant, 100 % de nos élèves trouvent un emploi. Les filles sont généralement embauchées avant même l’obtention de leur diplôme, conclut Philippe Gajdos. Il y a une telle demande ! »
