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Cinq cercueils retrouvés au pied de la tour Eiffel ce week-end : ce que l’on sait

Trois hommes soupçonnés d’avoir déposé cinq cercueils au pied du monument parisien samedi ont été présentés à un juge d’instruction avant finalement d’échapper à la mise en examen ce lundi 3 juin. L’un d’entre eux serait également lié aux «mains rouges».
publié le 3 juin 2024 à 13h22
(mis à jour le 3 juin 2024 à 19h41)

Pour l’heure, trois personnes soupçonnées d’avoir déposé les cinq mystérieux cercueils en bois «de taille réelle» retrouvés sur le quai Branly samedi 1er juin, à proximité directe de la tour Eiffel, ont été interpellées. Ces cercueils étaient recouverts de drapeaux français et portaient la mention «soldats français de l’Ukraine». Selon une source proche du dossier, les boîtes contenaient du plâtre. Les investigations ont été confiées à la sûreté territoriale de Paris et une enquête est «en cours pour déterminer une éventuelle ingérence étrangère».

Les suspects

Les trois suspects sont nés en Bulgarie, en Allemagne et en Ukraine. Après une garde à vue commencée samedi pour «violence psychologique avec préméditation», comme l’affirme RTL, ils ont été présentés à un juge d’instruction dans la soirée en vue de l’ouverture d’une information judiciaire et de leur mise en examen ce lundi. Finalement, ils ont échappé à cette dernière dans la soirée et ont été placés sous le statut de témoin assisté, a indiqué le parquet. «Ces personnes demeurent donc libres. Il appartient au juge d’instruction de décider des suites qu’il entend apporter à sa saisine», a ajouté le parquet de Paris.

Le premier, qui serait le chauffeur de la camionnette utilisée pour transporter les cercueils, a été interpellé «aux abords» de la tour Eiffel, selon une source proche du dossier. Il serait arrivé de Bulgarie la nuit précédente et a déclaré aux policiers qu’il avait «été payé 40 euros pour déposer les individus et la cargaison». Les deux autres suspects ont été interpellés un peu plus tard à la gare routière de Bercy, alors qu’ils s’apprêtaient à prendre un bus en direction de Berlin.

Les précédents

La méthode n’est pas sans rappeler deux récentes affaires sur lesquelles pèsent les mêmes soupçons de manipulation étrangère. Selon les informations du Parisien, le nom d’un des trois suspects serait lié à l’affaire des tags antisémites représentant des mains rouges découverts mi-mai sur le Mur des Justes, situé au mémorial de la Shoah, dans le centre de Paris. Une information confirmée par la suite par l’AFP.

Selon le Monde, les trois hommes qui ont déposé les cercueils «étaient en lien avec un homme suspecté d’avoir fait partie du groupe qui avait tagué, à la mi-mai, des pochoirs représentant des mains rouges à Paris, selon une note de la direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP)».

Dans cette affaire des «mains rouges», les enquêteurs soupçonnent Moscou d’avoir commandité les actes de vandalisme. Trois hommes, tous bulgares, logés dans un hôtel du XXe arrondissement de Paris, auraient quitté la capitale à bord d’un Flixbus à destination de Bruxelles immédiatement après la profanation du Mur des Justes. Une information judiciaire a été ouverte par la procureure de Paris, Laure Beccuau, le 27 mai.

En octobre, des étoiles de David bleues, taguées au pochoir, étaient découvertes sur des immeubles parisiens, à Saint-Ouen, à Saint-Denis et à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). Là encore, les services de renseignement intérieur français (DGSI) pointent du doigt la Russie dans une note confidentielle. Un couple de Moldaves avait été interpellé, et le commanditaire prorusse présumé identifié.

Mise à jour à 19 h 40 avec la placement sous statut de témoin assisté des trois suspects.

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