Le journal olympique de Maxim Noreau: Profitons d'un tournoi sans grands favoris

Canada's Gilbert Brule (L) is congratulated by teammate Maxim Noreau after scoring in the men's preliminary round ice hockey match between Canada and South Korea during the Pyeongchang 2018 Winter Olympic Games at the Gangneung Hockey Centre in Gangneung on February 18, 2018.   / AFP PHOTO / Brendan Smialowski        (Photo credit should read BRENDAN SMIALOWSKI/AFP/Getty Images)
By Maxim Noreau
Feb 19, 2018

Le défenseur québécois Maxim Noreau, qui évolue au sein de l’équipe olympique canadienne masculine de hockey aux Jeux de Pyeongchang, livrera à Athlétique ses impressions sur le tournoi et l’expérience qu’il y vit tout au long des Jeux. Il s’agit aujourd’hui du deuxième envoi de son Journal olympique.

 

Ça va vite, le tour préliminaire est déjà terminé!

On a vaincu la Suisse, on a perdu contre la République tchèque en tirs de barrage et finalement on a gagné 4-0 contre la Corée du Sud. Je ne pense pas qu’il y ait un seul de ces trois matchs dont on soit complètement satisfaits, mais c’est sûr qu’on s’est améliorés. On n’a pas vraiment répété les mêmes erreurs deux fois dans le tournoi et à mes yeux, c’est bon signe.

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On a quand même bien joué contre la Corée dans le dernier match, on a dominé offensivement et je pense que le score aurait pu être encore plus à notre avantage. C’est juste que leur gardien a très bien joué et qu’on a un peu manqué d’opportunisme. Mais on a quand même créé beaucoup de choses.

Ce que j’ai aimé aussi, c’est qu’on n’a pas pris cette équipe-là à la légère. Des fois, quand tu arrives pour affronter une équipe que tu ne crois pas être très bonne, ça peut être difficile de ne pas tomber dans le piège et de ne pas être vraiment concentré. Les Coréens avaient quand même surpris du monde dans quelques-uns des matchs qu’ils avaient joués.

Mais je veux que ce soit Équipe Canada qui surprenne du monde… à commencer par certains amateurs de hockey canadiens.

Il y a eu tellement de commentaires suivant la sélection des joueurs, il a bien fallu que le sujet soit abordé entre nous. Il y a des gens qui ne sont pas d’accord avec les décisions qu’ont prises la Ligue nationale et, d’une certaine manière, ils sont déçus de nous voir là à leur place. C’est bien correct comme ça. Mais ceux qui avancent qu’on n’est même pas de bons joueurs de hockey, ça, ça me fait rire. En disant cela, ils dévalorisent de très bonnes ligues en Europe. L’équipe de Suisse, par exemple, est composée de joueurs qui jouent exclusivement en Suisse. En disant que des gars comme Mason Raymond ou moi-même ne sommes pas de bons joueurs de hockey, ils enlèvent la valeur de cette ligue-là au complet. Or, ce n’est pas vrai, il y a vraiment de très bons joueurs de hockey là-bas. Est-ce qu’il faut rappeler qu’il y a des joueurs qui ont touché à la Ligue nationale, qui sont venus en Europe et qui n’ont pas été capables de jouer parce que le jeu était trop rapide pour eux, qu’ils étaient incapables de s’ajuster à un style de jeu différent?

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Tout cela étant dit, une fois que le sujet a été abordé, il a été mis de côté. Pourquoi? Parce que c’est notre moment. C’est nous qui sommes ici et on va faire tout ce qu’on peut pour gagner l’or. Le reste, c’est inutile d’y porter attention. Moi je n’ai pas besoin de lire des articles qui disent que je ne devrais pas être là pour que ça me fâche et que ça me motive. Je suis déjà tellement motivé comme c’est là; il n’y a rien qui va me changer ou même me déconcentrer.

Là il s’agit de voir comment on va s’y prendre pour gagner le tournoi. Les trois premiers matchs nous ont permis d’avoir une meilleure idée de nos forces.

Du côté défensif, l’équipe est vraiment bâtie pour sortir la rondelle de notre zone le plus vite possible. On a des défenseurs très mobiles même si l’on n’a pas nécessairement de gros gabarits. On bouge bien la rondelle et on n’a pas peur d’aller appuyer l’attaque en sortie de zone si l’on voit que nos attaquants sont un peu coincés le long des bandes. Ça nous a vraiment aidé dans les derniers matchs.

Nos attaquants, eux, sont plus gros mais sont quand même capables de patiner. C’est vraiment dommage qu’on ait perdu contre la République tchèque parce que je trouvais qu’on les avait dominés dans leur territoire grâce à notre agressivité. On frappait et on forçait des revirements.

Ce sont les deux éléments sur lesquels il faut se baser si l’on veut connaître du succès: d’une part, de ne pas passer de temps dans notre territoire en bougeant bien nos pieds et, d’autre part, en rendant la vie difficile aux défenseurs de l’autre côté avec la pression qu’on leur met. Tout notre jeu part de là.

J’ai bien hâte de voir ce qui va se passer maintenant. Tout le monde s’attendait à ce qu’il n’y ait pas vraiment d’équipe favorite. D’ailleurs, il y a déjà eu passablement de surprises dans le tournoi. C’est drôle à dire mais, dans un sens, on s’attendait un peu à ce qu’il y en ait, des surprises.

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De notre côté, c’est sûr qu’on est très heureux de notre qualification en quarts de finale parce que ça nous donne une journée de plus de repos. Dans un tournoi comme celui-là, chaque journée additionnelle de répit est très importante.

Ça me fait penser à ce qu’on voit à la Coupe Spengler: si tu commences le tournoi en force, tu joues un match de moins et tu as une journée de plus de repos. Pour nous c’est vraiment important. Il y a tout le temps des petites blessures ici et là. Rien de grave jusqu’à maintenant, mais on veut être certains que tout le monde soit le plus près possible de 100%. On utilise la journée de lundi pour récupérer et pour recevoir des traitements si nécessaire. Puis on va recommencer à travailler mardi et se préparer en vue du prochain match.

Peu importe qui sera l’adversaire, on sera prêts.

 

(Photo: Brendan Smialowski / AFP / Getty Images)

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