Ce qu’on entend à propos du Canadien, de Pierre-Luc Dubois et de Carter Hart

Apr 18, 2023; Las Vegas, Nevada, USA; Winnipeg Jets left wing Pierre-Luc Dubois (80) awaits a face off against the Vegas Golden Knights during the second period of game one of the first round of the 2023 Stanley Cup Playoffs at T-Mobile Arena. Mandatory Credit: Stephen R. Sylvanie-USA TODAY Sports
By Marc Antoine Godin et Arpon Basu
Jun 8, 2023

BUFFALO, N.Y. – Dans les jours précédant le Combine de la Ligue nationale, le restaurant attenant au lobby de l’hôtel où se déroule l’événement est pris d’assaut par des dirigeants d’équipes, des agents de joueurs et des journalistes. Des meetings se déroulent presque à toutes les tables, mais la majorité d’entre eux ne sont pas si importants, ou du moins ne sont pas susceptibles de faire la nouvelle.

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Ce n’était pas l’un de ces meetings.

Mardi après-midi, alors que le restaurant était peu occupé, le directeur général des Jets de Winnipeg Kevin Cheveldayoff s’est assis à une table surplombant la rivière Buffalo en compagnie de l’agent Pat Brisson et de quelques associés. Le sujet de discussion était un client de Brisson et l’un des deux meilleurs joueurs de centre de Cheveldayoff, Pierre-Luc Dubois.

Brisson a informé Cheveldayoff que son client Dubois n’était pas disposé à signer une nouvelle entente avec les Jets, même s’il devait s’agir d’un contrat d’un an l’amenant à l’autonomie complète. C’est ce qu’a révélé mercredi notre confrère Pierre LeBrun en ajoutant que Brisson allait collaborer avec Cheveldayoff afin de faciliter une transaction.

Il ne faut pas s’attendre à ce que Cheveldayoff crée de l’obstruction, qu’il amène Dubois en arbitrage pour un an et qu’il tente de l’échanger à la date limite des transactions. Un changement d’adresse est donc hautement probable. Mais cela ne veut pas dire que Dubois s’en vient nécessairement à Montréal.

Voici ce que nous avons appris sur ce dossier.

Le camp Dubois va fournir une liste d’équipes avec lesquelles l’attaquant québécois serait intéressé à signer une entente à long terme. On parle de peut-être cinq ou six équipes. Évidemment, Brisson devra évaluer la volonté de ces organisations à intégrer Dubois et son nouveau contrat avant de les ajouter à la liste. Le Canadien, qui a contacté les Jets dès le moment où ceux-ci ont été éliminés, en fera partie. Cheveldayoff tentera ensuite de négocier avec ces formations l’échange qu’il jugera le plus favorable pour les Jets.

En parallèle à ces démarches, Brisson continuera de définir les paramètres du nouveau contrat de son client. En procédant à un « sign and trade » auquel les Jets apposeraient leur signature, Dubois serait en mesure d’aller chercher un pacte de huit ans avec sa nouvelle équipe, ce qu’il ne pourrait pas faire en signant directement avec elle. Quant aux Jets, ils peuvent obtenir une meilleure valeur de retour en monnayant un joueur qui est signé et livré. C’est le procédé qu’ont utilisé les Flames de Calgary et les Panthers de la Floride l’été dernier dans l’échange de Matthew Tkachuk.

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Selon ce que nous avons appris, le salaire que convoiterait Dubois pourrait changer quelque peu en fonction de l’équipe. Par exemple, les compromis pourraient être plus faciles à faire s’il rejoint une équipe prétendante à la Coupe Stanley que s’il s’amène à Montréal, avec une équipe en reconstruction. C’est pourtant là que se trouve le défi pour Kent Hughes: le DG du Canadien devra essayer d’utiliser l’intérêt sincère qu’a Dubois de jouer à Montréal pour le convaincre d’accepter un salaire moindre et ainsi rester à l’intérieur des limites internes que l’organisation se sera fixées.

Mais de manière générale, on peut s’attendre à ce que Dubois cherche à signer un pacte de plus de 9 millions $ par année, ce qui correspond aux projections que nous avions faites il y a quelques semaines.

Tkachuk (9,5 millions $), Mathew Barzal (9,15 millions $) et Roope Hintz (8,45 millions $) sont des cas dont Brisson et ses acolytes peuvent s’inspirer, car ils ont tous les trois signé des contrats alors qu’ils étaient à un an de l’autonomie complète et qu’à l’instar de Dubois, ils avaient droit à l’arbitrage en tant que joueurs autonomes avec compensation.

Tkachuk avait seulement 24 ans quand il a signé son contrat actuel avec la Floride, Barzal avait 25 ans et Hintz venait tout juste d’avoir 26 ans. Quant à Dubois, il fêtera ses 25 ans le jour de la Saint-Jean.

Mais si le camp Dubois prévoit utiliser Tkachuk comme comparable, il convient de noter que ce dernier venait de récolter 104 points à Calgary avant de signer son nouveau contrat, ce qui est bien supérieur aux 63 points qu’a obtenus Dubois cette saison et qui constituent son sommet en carrière.

Le Tricolore devra s’interroger à savoir si le salaire convoité par Dubois lui convient et si le prix demandé par les Jets en termes d’actifs lui convient aussi. À eux seuls, ces deux facteurs nous éloignent de l’automatisme qui circulait depuis quelques mois, à savoir que si Dubois quitte Winnipeg, il s’en vient nécessairement à Montréal.

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Le Canadien doit également se demander dans quelle mesure il a besoin de Dubois. L’organisation est très encouragée par les progrès de Kirby Dach et elle le voit dans l’avenir comme un joueur de centre, là où il est plus à même d’exploiter l’une de ses plus grandes qualités, celle de transporter le disque à travers la zone neutre.

Or, si le CH compte poursuivre le développement de Dach au centre, et qu’il mise déjà sur Nick Suzuki, est-ce à dire qu’il verrait nécessairement Dubois à l’aile ? Difficile de répondre à cette question, mais ce qu’on sait, c’est que bien que Dubois se perçoive comme un joueur de centre, la position où il jouerait dans sa nouvelle équipe n’est pas un facteur qui pèsera lourd dans la balance au moment de la transaction.

Le dénouement du dossier Dubois dès les prochaines semaines devrait faire l’affaire des équipes intéressées à lui, car le fait de rivaliser avec les offres d’une demi-douzaine de formations ne créera pas une surenchère aussi forte que si Dubois avait testé le marché des joueurs autonomes en juillet 2024.

Les Jets ne veulent pas procéder à une reconstruction en bonne et due forme et chercheront à obtenir des joueurs de la Ligue nationale dans le cadre d’une telle transaction. Ils devront sonder le terrain rapidement, cela dit, car on s’attend à ce qu’une transaction soit conclue avant ou pendant le repêchage, qui aura lieu les 28 et 29 juin prochains.

Montréal n’a pas d’intérêt pour Carter Hart

Le nouveau DG des Flyers de Philadelphie, Daniel Brière, a fait savoir à qui veut l’entendre qu’il est disposé à écouter les offres à propos de tous ses joueurs, y compris Carter Hart.

Le gardien de 24 ans peut être perçu comme une option intéressante étant donné qu’il est encore en progression et qu’il a des chances de devenir l’un des bons gardiens de la LNH. Mais même si la courbe d’âge et la volonté du Canadien de s’améliorer devant le filet pourraient faire de Hart une option intéressante, l’organisation a décidé qu’elle n’exploiterait pas cette avenue. La motivation derrière ce choix n’est pas claire, mais la situation nous a été décrite comme étant « non recevable ».

Lors d’un point de presse, jeudi à Buffalo, Hughes s’est en revanche montré ouvert à l’idée d’entamer des négociations avec le gardien Samuel Montembeault, qui deviendra joueur autonome sans compensation l’été prochain et qui est admissible à signer un nouveau contrat à partir du 1er juillet. Mais, fidèle à ses habitudes, Hughes entend ne pas commenter le déroulement des négociations si jamais elles sont mises en branle.

(Photo: Stephen R. Sylvanie/USA Today)

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