Les grands arias, l'éternel retour : épisode • 8/11 du podcast L'éternel retour

Elvis Presley, 1956 ©Getty - Bettmann
Elvis Presley, 1956 ©Getty - Bettmann
Elvis Presley, 1956 ©Getty - Bettmann
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D'Elvis Presley à Bob Dylan en passant par Muse ou Nina Simone, tous et toutes intègrent des airs d'opéra dans leurs partitions. Souvent dissimulés ou parfois tout simplement cités, écoutons quelques grands airs italiens et français et évoquons l'histoire de leurs reprises.

Nouvel épisode de notre série L’Éternel retour, une série qui consiste à noter et débusquer la manière dont un répertoire, un compositeur ou une matrice rythmique inonde et habite notre univers musical, parfois même sans que nous en ayons conscience. La totalité de la série s'écoute ici. Aujourd'hui, allons vers l'opéra, particulièrement vers les grandes arias de l'opéra italien et français du XIXème siècle. Ce répertoire conçu, pensé et chanté par et pour les classes populaires est aujourd'hui considéré comme un répertoire destiné aux élites.

Elvis Presley influencé par l'opéra

Can't help falling in love d’Elvis Presley est directement calqué sur la matrice de Plaisir d’amour composé par Jean-Paul-Égide Martini au XVIIIème siècle et qui garantira à Elvis l’un de ses plus grands succès. Elvis Presley a énormément repris la musique classique. On peut par exemple trouver du Brahms dans Five sleepy heads ou encore des airs de grandes chansons napolitaines dans It’s now or never. Mais si Elvis vient du Mississipi et a grandi dans un environnement très afro-américain où il est entouré d’une culture gospel, on oublie souvent que dans sa jeunesse, il a été beaucoup influencé par des disques qui revisitaient le répertoire italien populaire. Au lycée, il écoute par exemple les musiques du ténor, acteur et ténor Mario Lanzo. Ce chanteur est un héritier typique du grand mouvement d’immigration italienne et propose des airs d’opéra dans des versions plus swings (avec une reprise de Caruso notamment). La mode est à la transcription en anglais du répertoire italien. Il faut souligner le fait que le répertoire italien de l’opéra populaire est très présent dans la culture américaine. Elvis va s’approprier ce répertoire pour montrer ses immenses capacités vocales.

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Nina Simone chante sa Traviata

On connaît la carrière contrastée de l’immense concertiste pianiste Nina Simone, celle qui disait que Bach était son maître et que c’était celui qui se rapprochait le plus de Dieu. Nina Simone affirmait qu’elle ne s’intéressait pas à ce qui se passait dans sa voix et que seul le piano, la structure mélodique et l’improvisation l’intéressaient. Étonnamment et contrairement à beaucoup de song women afro-américaines de son époque, la diva a repris peu de grands arias et on s'étonne d'ailleurs que sa seule reprise soit une reprise de la Traviata. Dans le morceau Since my love has gone, elle s'approprie le dernier acte qui met en scène une courtisane abandonnée et mourante de la tuberculose qui dit adieu à son passé et qui renonce d’une certaine façon à l’amour. On entend comme Nina Simone modifie la mélodie pour éviter les passages qu’elle est incapable de chanter. Il s’agit de l’un des rôles de soprano les plus épuisants mais aussi les plus virtuoses du répertoire italien. Nina Simone est accompagnée par des chœurs et des violons, chose relativement peu courante dans les ballades de la chanteuse.

Nina Simone, 1950
Nina Simone, 1950
© Getty - Tom Copi
La Série musicale
43 min

Programmation musicale et archives

  • Elvis Presley, Tonight is so Right for Love
  • Patricia Petibon, Les contes d'Hoffmann : Belle nuit ô nuit d'amour
  • Bob Dylan, I've Made up my mind to give myself to you
  • Marianne Faithfull, Plaisir d'amour
  • Elvis Presley, Can't help falling in love
  • Anna Netrebko, La traviata, acte 3 : Teneste la promessa. Addio del passato (Verdi)
  • Nina Simone, Since my love has gone
  • Della Reese, Don't you know
  • Lloyd Price, Just because
  • Edita Gruberová, extrait de Rigoletto
  • Henri Salvador, Juanita Banana
  • Marie Nicole Lemieux, Mon cœur s'ouvre à ta voix
  • Muse, I belong to you
La Série musicale
58 min

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