Alexandre Dumas - Les Demoiselles de St. Cyr Comédie. With Introd. and Notes by Victor Oger (1886)
Alexandre Dumas - Les Demoiselles de St. Cyr Comédie. With Introd. and Notes by Victor Oger (1886)
IDUMAS
LES DEMOISELLES
DE
SAINT-CYR
PQ
Victor O^er
2227 B4
j
1886
1,jy
MACMILLAN'S SERIES
OF
EUGNE FASNACHT
'
Autlior of
'
Gratitviar,'
'
Y^^^
-ENTATION COPy
LES
DEMOISELLES DE
ST.
CYR
Comcnie
PAR
ALEXANDRE DUMAS
WITII INTRODUCTION
BY
AND NOTES
VICTOR OGER
LECTURER IN UNIVERSITY COLLEGE, LIVERPOOL,
iLontion
^f
CO.
-4
MACMILLAN AND
1886
X.
5m
IXIJ
INTRODUCTIOX.
Alexandre Dumas, one
and
novelists,
lie
of
the
most
prolitic,
and in
July
Villers-Cotterets,
24tli
negress,
Dumas
claimed
Duke
Left
At
tAventy years of ge he
came
to
Paris,
Duke
of Orlans.
1826 a
first
volume of
Nouvelles,
works
La Noce
et
He
soon, however,
vi
INTRODUCTION
Avitli
liis
obtained
dmma
first
Henri III
et
8a Cour
triurapli
(lltli
February 1829)
tlie
and greatest
to tbe
tlie
of
tlie
Romantic
Scliool (before V.
Duke
of Orlans,
The
incidents of
liis life
it
is
unnecessary to allude to
them
world-renowned
novelist,
we As
forming no
Works.
in the case of
the assistants
Dumas was
is
the
best
is
spirit
and the
x^eculiar in the
sufiiciently
proved by the
noue of his
style.
assistants
resembled his
Hugo it may
him almost invariably choose and conduct his action in a manner interesting and absorbing to the audience." "Ce qui caractrise
requirements,
which made
Alexandre
Dumas
au,
thtre d'abord
"c'est
et
le
une
une fougue,
c'est,
en
ralit,
une habilet de
mmes dont on
lui
INTRODUCTION.
Les Demoiselles de
St.
Gi/r,
vii
produced in
1843,
Comdie
Franaise,
25th
Jiily
bas
since
been
M. Jamaux, rc'jisseur of tbe Comdie Franaise, for tbe text given by lis being tbe only one now acted "Lors de la re^mse qui a eu lieu en 1SS3," adds M.
autboi'ity of
Jamaux, "
il
of
two
we
lites
tbe
by tbe autbor.
To review
we cannot do
better tban
:
ecbo M. Jules Janin's warm apprciation of its merit " C'est l une comdie trs-bien intrigue, et piourtant d'une
intrigue trs claire
et trs
facile
et
comprendre
beaucoup
et
dans
cette
comdie
il
y a
beaucoiq) d'art
d'esprit,
beaucoup
de verve, pas
trs
mal
mais
de
style, des
hardies,
elles
ont pass
!
Aussi avons-nous
applaudi !"
St.
ri
avons-nous
Tbe
Cyr
was
de
" Ce n'est
les
pensionnaires
:
Madame
To
de
Maintenon ;"
elles !
conclude,
we
according
M. Vapereau's
1876),
(Hacbette,
tbe
list,
in cbronological order, of A,
:
Dumas' principal
Christine
;
dramatic works
de
Sude,
Henri III
et
Sa Cour (1829);
et
ou Stockholm, Fontainebleau
;
Rome (1830)
Antony (1831) Charles VII chez ses grands Vassaux (1831) Napolon Bonaparte (1831) Trsa (1832) Le Mari de
;
viii
INTRODUCTION.
Veuve
;
la
(1832);
La Tour
;
de
Nesle
;
(1832);
Angle
(1833) (1836)
Caiherine Howard (1834) Don Juan de Marana Kean (1836) Piquillo (1837) Caligula (1837)
; ;
Mademoiselle
de
Belle-Isle
(1839)
Un
XV (1841)
St.
Lorenzino (1842)
Halifax (1842)
Les Demoiselles de
Gyr (1843)
(1843)
;
Le Laird
de
Dumbichj
(for
La
Reine Margot
the opening of
Chevalier
de
Dumas'
Thtre
Historique,
1847); Le
Mison-Bouge (1847); Intrigue et Amour (1847); Monte-Cristo (1848); Hamlet (1848); Catilina Le Chevalier d'Harmental (1849) La Jeunesse des (1848)
;
;
Mousquetaires (1849)
La
;
Guerre des
Femmes (1849); Le
;
Comte
Chasse
Hermann (1849)
au Chastre
La
(wliich
;
ended
tlie
existence
of the
;
La
Romulus (1854)
(1854)
;
Le Marbrier (1854)
;
La
Conscience
L'Orestie (1855)
La Tour
St.
;
Jacques la Boucherie
L'envers d'une Con;
Le Gentilhomme
Bleus
de la
;
Le Prisonnier de
(1864);
la Bastille (1861)
et
les
Les Blancs
Madame
de
Chamblay (1868).
The
s'amuse,
"
C'est
p)ar
l'esprit
qu'on
par
le
Victor Oger.
University Collge, Ltvekpool,
2Tarch 1886.
LES DEMOISELLES
COMEDIE EN Quatre
PAR
DE SAINT -CYR
Actes, en Prose,
ALEX. DUMAS.
Reprsente, pour la premire
le
fois,
sur le Thtre-Frauais,
25 Juillet 1843.
PERSONNAGES ET ACTEUES.
LE DUC D'ANJOU,
XIV.
.....
petit-fils
Acteurs.
de Louis
MM. Brindeau.
Fikmin.
ROGER, Vicomte
gnral
HERCULE DUBOULOY,
du Roi
Madrid
....
.
de Saint-Hrem
fils
d'un fermier
RGNIER.
ACTE
I.
ARGUMENT.
Charlotte dk Mrian and Louise Mauclair, wliose ducation ia beiug completed at St. Cyr under the watchful protection of Madame de Maintenon, hope, like ail tlie Demoiselles de St. Cyi', to fiud in a suitable marriage their ouly chance of leaving that institution. Mademoiselle de Mrian, during the performance of Racine's Esther before the Court, bas attracted the notice of Roger, Viscount of St. Hrem, who contrives to let lier know where and when she will fiud a letter from him, which he entreats her to read ; in spite of lier scruples, and encouraged by her more daring frieud Louise Mauclair, Mademoiselle de Mrian reads the letter in which St. Hrem proposes to steal lier away from St. Cyr but afraid of meeting St. for the purpose of secretly marrying her Hrem, she begs her friend Louise to tell him tliat she cannot Louise, however, proves herself such an listen to his proposai. accomplished diplomatist that Roger despairs of carrying ont his plan without interesting her in its success. In his perplexity, after Louise bas left him, he sees his friend Dubouloy passing outside the pavilion where he is waiting ; he throws to him a key of the garden, which enables the latter to gain access to the pavilion. Though Dubouloy tells St. Hrem that he is to be married within a couple of liours, Roger obtains from him that he will occupy Louise with a little gallantry in order to give him time for an interview with Charlotte alone. Their conversation is interrupted by the arrivai of the Duke of Anjou, who entrusts Roger with a dlicate mission. After the Duke's departure the double ttte-tte takes place, one in the pavilion between Dubouloy and Louise, and the other in the garden between Roger and Charlotte, who think they hear some one concealed listening to their conversation ; they part abruptly, Roger seeking the snpposed spy, and Charlotte returning to the pavilion. There Roger soon follows her, aud
;
(B
lier
assuring lier that their secret has iiot beeu overheard, he obtains Louise is quite cousent to escape witli liim from St. Cyr willing to follow also Dubouloy ; but tbe adveuture suddenly ends in the arrest of Roger and Dubouloy, wlio are taken to the Bastille ou a warrant from the King (Louis XIV.) for liaving brokeu iuto
;
St.
Cyr.
seule,
la 2>orte
gauche.
regarde
si elle est
bien seide.
en passant auprs de moi " Demain, pendant la rcration de sept heures, allez dans la petite salle bleue, levez le tapis de la table, vous y trouverez une lettre; au nom du ciel, lisez-la!" J'ai quitt Louise, sous prtexte de monter ma chambre et je suis venue
Il
m'a
dit,
(Ttant
.
le
tapis.)
C'est
!
ici
Je
la sens
...
.
la voilh.
.
Mon
!
La prendre
lo
c'est
bien mal
La
laisser
c'est
bien imprudent
...
15
20
quelque sous-maitresse, et que, par malheur, mon nom ft dans cette lettre ... Oh madame de Maintenon est si svre Mais, au fait, je puis me tromper, ce n'est peut-tre point une lettre que je sens l ComjDOurrait-il entrer Saint-Cyr, oh aucun homme ne ment pntre, except Sa Majest et les princes du sang 1 (Elle lve le tajns.) Si fait, c'est bien ime lettre Aurait-il os se confier quelqu'un? (S' loignant.) Oh non bien dcidment, je ne la prendrai pas Celui qui l'a apporte, quel qu'il soit, viendra chercher une rponse ; cette lettre lui sera rendue Il n'y a donc rien craindre Non, non, je ne la prendrai pas Mon pauvre cur n'est dj que trop enclin rpondre cet amour que m'expriment ses yeux; que serait-ce donc si je lisais ce qu'il m'crit
! ! .
ACTE
I.
SCNE
II.
Charlotte a lev
2^oi-te ;
le tapis,
elle
a vu
la lettre,
approche, a
pris la
Charlotte, se retournant.
?
... Tu as dcachet cette lettre Louise. Eh bien, sans doute, je l'ai dcachete.
!
Charlotte.
la lire
moi
.
.
mme
n'coute pas ... Je lirai pour moi ." " Chre Charlotte (Lisant.) mon Dieu il croira que c'est moi qm Charlotte. Oh l'ai ouverte Mais o veux-tu Louise. Eh bien, le beau malheur venir? mais qu'espres-tu donc, en repoussant donc en Comment comme cela la fortune qui vient toi 1 il est noble ; comment il est il est jeune ; comment
Louise.
.
Eh
bien,
10
beau
et
comment
il
est riche
comment
1
il
est
amoureux,
1
15
ses lettres
sais
donc de qui
il
est question
Oh
comme
qu'aux dernires reprsentations d'JSsther, il n'avait d'yeux que pour toi 1 Charlotte. Alors, tu crois que le vicomte de Saint-
Hrem
.?
de Mrian
quoi fondes-tu cette croyance 1 Louise. Comme je te l'ai dit, sur ce qu'il n'a pas cess une seconde de te regarder pendant tout le temps que tu
Charlotte.
siu:
Et
25
4
es reste
en scne ... Tu comiDrends, moi qui n'avais pas l'honneur de rejorsenter comme toi Esther, mais qui faisais purement et simplement un garde du roi Assurus, personnage parfaitement muet, et qui n'a pas s'occuper d'autre chose que de tenir sa hallebarde de la manire la plus formidable possible, j'ai eu le temps de regarder tout cela; et je me suis dit, part moi "Merci, monsieur le " vicomte, soyez le bienvenu Charlotte. Que veux-tu dire 1 Je ne te comprends
: !
lo lias,
moi
Ah
Louise.
conseiller
15
bonnes
lirillant
ralits.
2o
Et si, au lieu de nous prparer cet avenir que tu espres, tes conseils allaient nous perdre 1 Louise. Mais que veux-tu qui nous arrive de i^is que de rester ici, mon Dieu ? Faut-il que je te rpte pour la vingtime fois ce qui nous attend toi, avec un nom,
Charlotte.
:
et sans fortune
nom
toi,
25
30
35
on te pendra au cou un beau ruban bleu avec une croix au bout, et l'on te fera chanoinesse C'est trs-amusant, d'tre chanoinesse, tu verras Moi, on me fera sousmatresse, comme l'tait ma pauvre mre, ce qui est bien plus amusant encore. Tandis que, si tu veux bien consentir te laisser aimer de ce jeune homme qui t'adore, il t'pouse, il te fait vicomtesse, il te donne cent miUe cus de rente, des chevaux, un htel, tes entres la cour j tu me prends avec toi, tu me produis ... Je fais ime passion mon tour ... et j'pouse Charlotte. Voyons, qui pouses-tu, toi. Louise. J'pouse un beau seigneur sans fortune, ou un fermier gnral laid, mais riche millions Aprs cela, tu comprends, si la fortune et la beaut se trouvent en! .
mon parti
Ceque
ACTE
I.
SCENE
II.
ciel
trop de choses
pauvre Louise. Louise. Folle 1 Ecoute. {Lisant.) " Chre Charlotte je n'ai pas besoin de vous dire que je vous aime, " Mais ce que vous ne vous le savez." Oui, tu le sais. savez pas, c'est que je donnerais la moiti de ma vie pour jjasser l'autre avec vous." La moiti de sa vie, entends" Sans doute, de grands obstacles peuvent tu cela ? s'opposer h, notre union ; mais, ces obstacles, je les surmonterai." Il les surmontera; c'est crit. "Daignez seulement ne pas me regarder avec trop de rigueur, et je me charge de tout." Il se charge de tout ... Eh bien, comme c'est commode cela, hein 1 ..." Si vous ne voiez pas me dsesprer tout fait, venez donc, ce sou', de sept hmt heures dans la mme saUe o vous avez trouv cette lettre ; j'ai des moyens de m'y rendre que personne ne counait et qui ne peuvent vous compromettre. Sir/n :
Charlotte.
es folle,
. .
Tu
ma
10
15
EoGER, VICOMTE DE
Charlotte.
Saint-Hrem."
moi
dit
!
Ah
.
si
l'on
20
Mais tu ne
. .
.
sais
vicomte, Louise
On m'a
que
c'tait
im mauvais
filles
Louise.
les
Bah
bah
hommes,
Charlotte.
et c'est
bah on dit ces choses-l de tous beaucoup s'U y en a les trois quarts
!
!
qui le mritent.
Mais,
si
1
Roger
faisait
partie
de ceux-l,
3
s'il
Louise,
et
faudrait le forcer
qu'il voulilt
l'tre.
non un mariage
Louise.
accomplir
Une
!
fois l'intrigue
entame, je
me
charge du
3s
mariage, moi
Charlotte.
Comment
feras-tu?
un
il
petit projet
Non,
il
vois-tu,
Louise,
qu'il reviendra,
5
croira
. .
Louise. coute
Glmrlotte.
Du
bruit
Louise.
Lodse.
lo
On
vient de ce ct.
C'est lui
.
.
Charlotte.
Je
me
1
sauve
Comment, tu
Oui
;
te sauves
Charlotte.
parlais,
il
si
je restais,
si
je le voyais, si je lui
lirait
mes yeux
;
ce qui se
n'ai
passe dans
mon cur
lire
Eeste, toi
.
dis-lui
que je
pas voulu
.
15
que je ne l'aime pas inutile qu'il conserve aucun espoir. dis-lui qu'il est as-tu encore autre chose lui Louise. Trs-bien
sa lettre
.
.
dis-lui
dire?
Charlotte. Dis-lui
Adieu,
le voil
{Elle se sattve.)
SCENE
s'lanant
2o
{S'arrtant la porte Charlotte Elle me fuit de gauche et se retournant vers Louise.) Pardon, mademoiselle ; mais vous, son amie, vous que je vois toujours avec elle, vous pouvez m'expliquer d'oii viennent cette
. .
Louise.
Rien de plus
25
Louise, montrant la
lettre.
!
La
voil.
!
Roger, avec joie. Oh elle l'a lue Louise. D'un bout l'autre. Roger, soupirant. Alors, c'est qu'elle ne m'aime pas. Louise. Pourquoi n'aimerait-elle pas M. le vicomte 1
ACTE
I.
SCENE
III.
Roger. Puisqu'elle se sauve quand j'arrive O M. le vicomte de Saint-Hrem a-t-il vu qu'on ne fuit que les gens que l'on dteste 1 Roger, avec enthousiasme. Que me dites-vous l 1 Serait-il vrai 1 Quoi la crainte seule de laisser pntrer des sentiments ... 1 Oh mademoiselle, dans
!
Louise.
Louise.
fait cela.
Un
instant,
un instant
Roger. Que dites-vous, alors 1 Lo^iise. Je dis que Charlotte est une jeune fille de naissance, leve ici sous la protection spciale de madame de Maintcnon ; je dis que madame de Maintenon lui a promis un chapitre. Vous comprenez, monsieur, un chapitre et qu'avant de perdre une aussi belle carrire que celle de chanoinesse, elle voudrait savoir', ou plutt, moi, son amie, sa directrice, son mentor, je voutbais savoir ce qu'elle pourrait trouver en change. Roger. Doutez-vous que mes vux ne soient honorables, mademoiselle 1 Louise. Non mais vous tes riche, monsieur le vicomte, vous jouissez d'une grande faveur prs de monseigneur le duc d'Anjou, avec lequel vous avez t lev comme menin ; votre famiUe peut avoir rv pom- vous im trsbrillant mariage de sorte que, si la pauvre Charlotte vous aime, je n'en sais rien et je ne le dis pas ; si elle consent vous voir, elle se compromet ; car tout se sait, monsieur, surtout Saint- Cyr et, une fois compromise, elle perd la faveur de madame de Maintenon et l'espoir
.
10
is
20
25
mme
d'tre chanoinesse.
Roger. Mais, enfin, par quelles i:)romesses puis-je la ? par quels serments puis-je la convaincre ] Louise. Oh ce sera diicile, car je dois vous prvenir qu'elle a en moi une amie des plus exigeantes. Roger. Et vous agissez sagement, mademoiselle ... On ne sam-ait avoir trop de dfiance ... Il y a tant de
rassurer
!
33
mauvais sujets qui se fout un jeu de tromper la caudeiu: et la vertu Mais moi ... oh ne me confondez pas
!
! !
lgitimes Mes vues sont pures avec ces pervers une union sacre ... un mariage que je serai fier de Pas tout de suite, par exemple proclamer devant tous des raisons de non des motifs puissants famille qu'elle connatra, lui feront aisment comprendre mon orgueil saura le dvoiler Mais ce mystre
.
bientt.
lo
Louise.
grave.
Un
mariage secret
M.
le
15
D'aUleurs, Charlotte y consentirait, et je dois vous dire d'avance, moi qui la connais, qu'elle n'y consentira pas Charlotte y consentirait, qu'il faut sortir d'ici pom- se marier secrtement. Roger. Oh que cela ne l'inquite pas j'entre ici et
. .
j'en sors
comme
je veux.
Louse, tristement.
rassure
2o
Vous
Boger. Maintenant,
%
mademoiselle,
voyons,
tes -vous
25
35
vous en que je mon ; l'aime, que je l'adore, que je meurs si je ne la revois pas que je l'attends, dans une heure ici, pour la rassurer sur toutes ses craintes, pour combattre tous ses scrupules. Louise. C'est bien, monsieur, nous y serons. Roger. Ah vous aussi ? Louise. Sans doute; oh! je ne quitte pas mon amie Ne vous ai-je pas dit que je suis son mentor ? Roger, part. Oh le petit dmon Louise, part. Je le gne, ce qu'il parat ... Ah Charlotte pourrait bien avoir raison. ah Roger, prenant son parti. Venez, je vous attends nous ne nous engageons rien Lotdse. Oh ferons ce que nous pourrons, voil tout ce que je nous
Roger.
bien,
alors, je
Eh
vous en
supplie, soyez
dites-lui
ACTE
]iromets
. . .
I.
SCENE
IV.
7'vrence.)
Monsieur
. .
.
le
au
seul.
ma
un
foi
jDeu.
et qui cei^cudaut
mais voil im singulier jDetit lutin, fort gentil, ue laisse j^as que de me gner
comme
l'est
Charlotte,
auxiliaire
!
j'aurais eu
bon march
!
d'elle
mais, avec
un
comme celui-l, diable ... la chose devient plus malaise ... Eh bien, vicomte, qu'est-ce que cela ? Une difficult, voil tout Tu te plaignais hier, tes amis, qu'on n'en
!
lo
trouvait
fat?
pris
j^lus,
de
difficults.
!
Palsambleu
si
mes mesures, moi Je me serais mimi d'un Tlmaque, puisqu'elle a un Mentor rien n'tait plus facile ... et alors je {Regardant par la fentre) Ah mon Dieu qu'est-ce que je vois 1 Mais non mais si {Ouvrant la fentre.) Duboidoy, mon ami,
. .
is
je suis sauv.
{Appelant.) Dubouloy
!
Duboidoy
1
qui m'appelle
20
me
veux-tu
le dirai.
{Jetant
25
grille.)
celle
du jardin
du pavillon o
te
voie.
ouverte.
vite
!
Viens
Dubouloy. J'accours.
Roger, seid. Voil mon homme je l'aurais fait faire Ah exprs qu'il n'aurait pas t mieux confectionn mademoiselle de IMrian, vous avez un auxiliau'e ; eh
!
! !
un
alli
10
Me
voil,
mon
cher ami
que
me
veux-tu
lo
15
Mais, propos de cela, comment et pourquoi t'y trouv-je 1 Roger. Par ordre du duc d'Anjou. Duhouloy. Tu me rassures. Roger. Une affaire importante. Mais, avant tout, bonjour, mon cher Dubouloy. Dxihotdoy. Bonjoiu", mon cher Saint-Hrem, bonjour mais Roger, l'examinant. Ah dis-moi donc, comme te voil magnifique
. .
Roger. D'abord, la clef de la porte. Duhouloy, la hii donnant. La voici, Roger. Et tu as referm ... ? Duhouloy. double tour. Diable un sjour celui-ci, il ne faut pas laisser le premier venu
comme
.
Dubouloy.
Mon
cher, je
me
marie.
20
Roger. Quand cela? Duhoidoy. Dans deux heures. Roger. Un beau mariage 1
D\d)oidoy. Une fille de noblesse, qui n'est pas riche, mais qui a des parents en cour, lesquels se sont engags obtenir poiu* moi une charge que je payerai. De cette faon, j'aurai du moins un titre. Roger. Lequel % Didiouloy. Gobeletier du roi c'est l'ambition de mon pre, comme tu sais il veut que je fasse souche, le brave
;
:
25
homme.
Roger. Et j'espre que, dans cette occasion solennelle,
30 le
donn, avantcontrat, et
liier,
bon
ACTE
Roger. Tieus
!
I.
SCNE
V.
11
prs du mien. Prcisment ; si c'est cela que tu voulais savoir, maintenant que tu le sais, adieu, mon arni et, quand je serai mari, ce qui ne sera pas long, ne viens pas trop souvent voir ma femme, tu me feras plaisir ... Du reste, toujoiu^s ton service ... Tu sais, Oreste et Pylade Euryale et Nisus Damon et Pythias. Roger, le retenant. JMais, dis-moi donc, mon cher Pythias, comment, te mariant dans deux heures, tais-tu l te promener prs du mur, sm* Ja grande route ? Duhouloy. Mon cher, j'attends ce drle de Boisjoli, tu sais, mon valet de chambre, que j'ai envoy Paris chercher ma corbeille de noces, et qui sera rest se griser dans quelque cabaret ; de sorte qu'impatient de voh" les belles choses que je donne ma futiue, j'ai fait mettre les chevaux au carrosse, et je suis moi-mme venu voir s'il n'arrivait pas ; mais, tu comprends, mon ami, comme je me marie daus deux heures Roger, rflchissant. Dans deux heures Duhouloy, tirant sa montre. Dans deux heures vingtcinq minutes. Roger. Eh bien, mais tu as encore le temps, ce me
Diibouloy.
10
15
20
semble.
Duhouloy. Mon ami, tu ne sais pas ce que c'est que de se marier ; on est sur des charbons ... on ne peut pas tenir en place ... on briile. Roger. Mais tu es donc amoiireux de ta femme ? Duhoidoy. Moi ? ... Je l'ai vue hier pom* la premire fois, en signant le contrat de mariage. Roger. Et jolie % Duhouloy, hochant la tte. H h h Roger. BeUel Duhouloy. Majestueuse, mon ami majestueuse, c'est le mot, Roger. Diable
! ! ! ! . . . !
25
35
Duhouloy.
Tu comprends donc
12
me
demander un
Roger.
5
service.
sais
Tu
cas.
que
c'est
en pareil
Dubouloy. Et je
aujourd'hui
. . .
t'en suis
lo
Roger. Toutes les fois que j'ai eu besoin d'argent, avant que mou pre m'et rendu ses comptes ... Duhoxdoy. Tu as eu recoius moi ... ce qui tait
fort
je comprends.
Roger.
adress
15
%
Quand
qu'il
je
me
marquis de
suis-je
Montarau, et
m'a
fallu
un second, qui me
2o
Dubouloy. A moi ... ce qui tait toujours fort honorable pour un vilain. J'ai mme reu, cette occasion, du baron de Bardanne, un certain coup d'pe qui m'a fait quelque bien dans le monde, et dont je te Un charmant garon, serai reconnaissant toute ma vie. que ce baron de Bardanne. Roger. Eh bien, mon ami, un service, un dernier
service
voir
!
Dubouloy.
. . .
Parle,
et,
si
la
chose
est
en
mon
pou-
25
30
35
Roger. Tu as encore deux heures vingt-cinq minutes de libert 1 Dubouloy, tirant sa 7nontre. C'est--dire je n'ai plus que deux heures vingt minutes ; voil cinq minutes que nous sommes ensemble ... Tu comprends, im futm-, cela doit marcher la seconde, tre rgl comme une montre. Elle est jolie, ma montre, n'est-ce pas? Un cadeau du papa Dubouloy. Tu dis donc 1 Roger. Je te dis que je te demande une heure vingt minutes. Dubodoy. Comment sur mes deux heures vingt 1 Roger, Eh bien, oui ... Il te restera une heure ;
.
.
ACTE
c'est phis qu'il
d'ici
I.
SCENE me
V.
13
Dtihotdoy.
Mon
Enchant
s
Bonsoir de t'avoir vu. Roger. Dubouloy, tu ne sais pas ce que tu perds. Dnhoxdoy. ]\Ioi, je i)erds quelque chose % Roger. Une aventm-e qid t'am-ait fait plus d'houncmencore que ton coup d'i3e. Dubouloy. Vraiment voyons, de quoi s'agit-il 1 Roger. Sache donc que je fais la cour une charmante personne ; mais, mallieureusement, elle est sans cesse accompagne d'une amie. Duhonloy. Je comprends il fondrait oprer une diversion, loigner ou occuper l'obstacle. Roger. C'est cela mme. Duhoidoy. Mon ami, comment veux-tu, moi qui vais me marier dans deux heures ... 1 Roger. Raison de ]}\\\^, mon cher tu seras la hauteur de la situation, et, quand tu reviendras prs de ta femme, tu auras du feu, du gnie, tu seras sublime, et elle croira que tu es amoureux fou d'elle.
! : !
lo
15
20
Duhoidoy. Tiens, c'est une ide, cela Roger. Sans com^Dter, dis-moi donc, mon cher, qu'il y aura peu de jeunes seigneurs la mode qui pareille aventure soit arrive. Comment tu pourras dire qu'une heure avant ton mariage, tu tais Saiut-Cyi', oii le roi et les iDrinces du sang entrent seuls, comprends-tu*? tu pourras dire que tu tais Saint- Cyi", mauvais sujet, faisant la coiu- une des brebis de madame de Maiuteuon.
! !
25
Didioxdoy.
Le
fait est
que
c'est drle
du Laiizun tout pur. Duhoidoy. Mais, si ma femme sait cela, que dira-t-elle ? Roger. Elle dira que tu es un infme rou, et elle
Roger.
cher, c'est t'adorera.
3S
Mon
Duhoidoy.
Tu
crois
14
Parbleu
elle
serait bien
difficile
lo
Duhouloy. Eh bien, a ne fera pas mal car elle n'a pas l'air de m'adorer infiniment. Roger. Ta femme 1 quand je dis cela, je ne fais que Duhouloy. Oh Voyons, au moins, celle qui il faut que prjuger l'obstacle, tu sais, l'obstacle est-il joli % je fasse la cour Roger. Elle est charmante Dtxmloy. Petite ou grande 1 Roger. Petite. Duhouloy. Tiens je l'aurais mieux aime grande ; j'aime les grandes femmes, moi. Cheveux blonds ou
;
! . . .
noirs
1$
2o
25
Roger. Chtains. Duhouloy. Chtains ? Une nuance que je ne peux pas souffrir. Et elle s'appelle 1 Roger. Je n'en sais rien. Duhouloy. Comment tu n'en sais rien 1 Alors on devient amoureux Roger. Qu'importe, mon cher d'un coup d'oeil, d'un regard. La sympathie Duhouloy. Allons va pour la sym^^athie. Roger. "Tu conseuts ? Duhouloy. Est-ce que je puis te refuser quelque chose 1 Ce cher Roger Roger. Merci. D^hhouloy. Mais, tu comprends, je n'ai plus qu'une heure dix minutes te donner. Roger. C'est plus de temps qu'il ne nous en faut, et tu seras libre auparavant. (^coutant.) Attends donc Duhouloy. Qu'est-ce % Roger. On vient. Duhouloy. Ce sont elles j'en suis sr Mon
!
cur
35
bat.
;
Roger, dsignant la droite. Non, c'est de ce ct ne peut tre que le duc d'Anjou.
ce
ACTE
I.
SCNE
VI.
15
Duhouloy, se dirigeant droite. Je me sauve alors. il ne faut pas qu'il te voie. Roger. Pas par l gaiiche. Alors, par ici. Did)Oidoy, indiquwit la Roger. Malheureux tu vas daus les dortoirs. Pas une armoire, pas Didjouloy. Mais o me cacher
!
ime
table.
Roger.
Ah
cette fentre
Duhouloy.
Eh
bien
Roger. Saute.
Duhoidoy, effray. Sauter 1 Par exemple Roger. Huit ou dix pieds, voil tout. Duhouloy. Et si l'on me voit, s'il y a des piges
!
lo
loup 1 Roger. Sois tranquille, il n'y a rien de tout cela. Roger, Duhoulcry, montant sur la fentre. Ah
!
tu
15
peux
Ya
!
donc
voilh,
le
prince
par
la droite.
A merveille
l,
le
premier
20
Je te reconnais bien
Roger.
est petit-fils de Louis XIY., et, en cette qualit, monseigneiu- ne doit ni ne peut attendre. un moment de libert j'ai donc Le Duc. Enfin Madame de Maintenon vient d'entrer dans son oratoire. Yoyons, Ici, nous n'avons pas craindre de fcheux Saint-Hrem, parle vite ; as-tu vu madame de Montbazon Roger. Oui, et je lui ai rendu le portrait qu'elle avait donn Yotre Altesse. Le Duc. En change, t'a-t-elle remis mes lettres ? Roger. Les lettres de monseigneur sont sa terre de
!
25
Elle est alle les chercher ce Saint -Leu. matin, elles seront chez moi.
soir, et,
demain
16
Roger. Elle m'en a donn sa parole. Le Duc. Juge de quelle imiDortauce est pour moi la remise de ces lettres, Roger, au moment de partir pour
s
l'Espagne.
lo
15
20
Roger. Votre Altesse part ? et quand cela % Lje Duc. Aprs-demain, et tu conois je vais pouser la fille du duc de Savoie ; si ces lettres Roger. Que monseigneur se rassure ; ces lettres seront Seulement, que chez moi demain avant dix heures. Votre Altesse veuille bien me dire oit j'aurai l'honneur de Marly, Versailles, aux Tuileries la voir Le Duc. Ecoute ... Je vais demain Paris, ne quitte pas ton htel de la journe. Son Altesse me ferait l'honneur ... ? Roger. Comment Le Duc. Silence si l'on savait que j'ai mis le pied chez un mauvais sujet comme toi, on se douterait que c'est pour quelque amour secret. Roger. Eh bien, mais il me semble qu'il y a eu autrefois une certaine Hortense Mancini, que, dans une circonstance peu prs pareille, votre auguste aeul Le Duc. Oui ; mais mon auguste aeul avait alors quelque chose comme quarante ans de moins, ce qui rend
: . , .
'?
jdIus
25
indulgent.
30
Roger. Sans compter qu'il n'avait pas encore eu le bonheiu- de faire la connaissance de madame de Maintenon. J'irai seul, dans une voitiu-e sans Le Duc. Chut armoiries ; on annoncera le comte de Maulon. Veille ce que je ne rencontre personne. Roger. Il sera fait comme le dsire Votre Altesse, ou plutt Votre Majest, car c'est le titre qui vous appartient
!
dsormais.
Le Duc.
35
un pas sans qu'il soit observ dire qu'elle soit commente Versailles
;
;
ACTE
\\\o
n(^
I.
SCENE
[
YI.
17
Voil pourquoi je t'ai ^^]]\ dans ce pavillon. Depuis huit jours, madame de ]\Iaintenon m'en a remis la clef. Tous les matins, je suis contraint d'y venir entendre des leons de politique. EUejDrtendm'apprendre gouverner l'Espigne, rendre mon peuple heureux Va, crois-moi, Eoger, majest en Espagne, c'est bien triste, et mieux vaut tre altesse, et mme simple gentilhomme en France. Hem-eusement que Votre Altesse arrive Rofier. Madrid pour le carnaval, cela lui fera paratre moins durs les commencements de son exil. Le Duc. Tu ne sais pas ce que tu devrais faire, Roger 1 Roger. Non, monseigneur. Le Duc. Tu devrais m'y rejoindre. Roger. Eu Espagne 1 J'avoue qu' moins que Son Altesse ne m'en donne l'ordre formel, j'prouverais dans
p|iia
pifi
p-^^T^ft fttrft
dit de m'attendre
10
15
ce
France.
20
Le Duc.
ici
Roger. Oh comment Votre Altesse peut-elle souponner ..'.'? Le Duc. Toi je te crois capable de tout. Roger. Votre Altesse me flatte. Le Duc. Non, pardieu et je dis ce que je pense. Au revoir, Saint-Hrem, demain Reste encore un instant ici je ne veux pas qu'on nous voie sortir ensemble. A demain donc ; puis tu me remettras les
!
!
25
lettle^s
de ce pavillon. Roger. Je n'y manquerai pas, monseigneur. Le Duc, sortant jxir la gauche. A demain.
et la clef
...
30
18
seul.
vient
j^r
degrs.)
rendre la
clef,
ce n'est pas
mon
. .
affaire
Et
comment
faire
verrais-je Charlotte,
d'ici l
! .
moi?
Si j'en faisais
...
. . .
Il faut
que je sache
si
Charlotte
m'aime, et ensuite
a-t-il?
Ah
c'est vrai; et
{Il
va la fentre
et l'ouvre ;
dhme
chelle.)
lo
moment
l'autre.
Duhoidoy, saidcmt da?is la chamTjre. J'ai grimp sur cette chelle de jardinier pour m'assurer que tu tais seul,
et te dire
15
. . .
Roger, regardant dans le jardin. Attends Duhoidoy. Quoi? Roger. Malgr l'obscurit ... il me semble que c'est elle celle que j'aime Charlotte Dubouloy, regardant. Qui se promne l-bas toute
.
.
20
seule
25
Roger. Oui. Duhoidoy. Alors, puisqu'elle est toute seule, tu n'as plus besoin de moi, mon cher ami ; bonne chance Roger, le retenant. Au contraire ; elle n'aura pas voulu accompagner son amie ici, o elle sait que je l'attends.
!
ACTE
I.
SCNE
;
IX.
19
ne
Occupe-la,
;
cela t'est
fecile
Moi,
je descends au jardin
je
En
ce
moment, Louise
par
la gaiiche.)
Tiens, regarde si je
Roger, voix
m'tais tromp.
basse,
Duhouloy.
Duhouloy, bas aussi. Alors, c'est la mienne, celle-l Roger. La tienne, oui Duhouloy. Ah songe que, dans trente cinq minutes Roger. Je ne te demande pas un quart d'heure.
. . . !
lo
{Il disparat
par
la droite.)
jio.i't.
!
.
J'ai
. .
entendu ...
Il
(Haut.) Monsieur
^s
pre
dterminer Charlotte venir ici Dubouloy. Ah mademoiselle Lotiise, part. Qu'eutends-je 1 Dubouloy. Ce n'est pas Charlotte que j'attendais ici. Louise. Cette voix ... ce n'est pas celle du vicomte Duhoidoy. Non, mademoiselle, c'est la mienne. Lo%iise. Qui tes-vo\is, monsieur 1 Didxmloy. Un ami intime de Saint -Hrem, un autre lui-mme ... un homme qui vous avez fait perdre la tte, qui ne sait plus ce qu'il fait, et qui il faut par.
! !
zo
25
20
ne sait pas ce qu'il dit. ( 2Kirt) C'est horrible je ne sais jDas si elle est jolie Louise. Mais enfin, monsieur, votre nom ? Duhouloy. Hercule Dubouloy. Je ne connais Louise. Hercule Dubouloy? pas Dubouloy. Fils unique d'un fermier gnral, cinquante mille livres de rente pour le moment et de grandes espVoil ma position, mademoiselle, rances pour l'avenir
donner
...
lo et
cur
ai
jamais vu.
.
. .
Duhouloy.
Un mot me
fera connatre
J'ai vingt-
vif,
les
dents belles, et
le
cur
passionn
Louise. Mais
oil m' avez- vous donc remarque, monsieur? Duhouloy. Partout l'glise aux reprsenta.
. .
tions 'Esther !
Louise.
20
Vouz y veniez
manqu
une.
Alors, sachant
25
que mon ami, le vicomte de Saint-Hrem, avait une clef de Saint-Cyr, je l'ai pri, suppli de me conduire ici. Louise. Ici, une pareille heure, monsieur Duhouloy. L'heure n'y fait rien, mademoiselle. ( part.) C'est--dire ... si, au fait, elle a raison Quelle heure 1 ... {Il essaye de voir Vlieure sa montre.
! .
A
30
part.)
Bon
voil qu'on
n'y voit
i^lus
{Haut
et
35
tombant aux ge^ioux de Louise.) Je l'ai suppli de me conduire ici pour que je puisse vous parler, pour que je puisse me jeter vos pieds. que faites-vous 1 Louise. Monsiem' Dubouloy. Oui, me jeter vos pieds et vous dire {L'heure sonne. 23art.) Hein l'horloge. Huit heures Bon! jen'ai plus que dix minutes {Hatit.) Et vous dire Louise. Quoi donc, monsieur ? Parlez.
!
ACTE
Dtihovoy.
Louise.
I.
SCNE
IX.
21
oui, voil
Que
Monsieur,
si
je pouvais croire
Dnhoidoy. Vous douteriez de ma parole, mademoiselle, aprs la dmarche que je fais, quand je m'expose au danger d'tre surpris Saint-Cyr % Louise. Non, vous avez raison quel motif auriez-vous, d'ailleurs, pour me tromper 1 Dubouloy. Oui, quel motif aurais -je 1 Je vous le
. . .
demande
10
.
. .
Dubouloy, part.
savais pas
si
La
voil convaincue.
Je ne
me
loquent.
M. de Saint-Hrem
l'exemple de
part.)
fait
pour Charlotte
le
'
's
;
ferai
je suivrai
. .
mon
sais
. .
.
(A
Je ne
!
pas sou
nom
de baptme.
(Haut.)
2
Charmante
Louise. Monsieur
...
!
Dubouloy. Oui, mademoiselle, charmante Louise. Monsieur, soyez certain que voi;s ne vqus repentirez pas du sacrifice que vous faites pour moi, et que ma reconnaissance pour un homme qui a t distinguer, au milieu de ses compagnes, nobles, riches et belles, mie pauvre fille comme moi, soyez certain, dis-je, que cette reconnaissance sera ternelle. Duboiloy. Eh bien, mademoiselle, maintenant que je suis sr de mon bonhem", permettez que je me retire. Louise. Comment, monsieur 1 Dubouloy. Il faut que j'aille faire part mon pre de
. . .
25
mon
clef,
gard.
(^1
paii.)
(On entend du
22
SCNE X. Les
Duhouloy,
se
Mmes,
CHARLOTTE.
!
Louise
retownant. Hein
!
qu'y
1
a-t-il 1
qu'est-il arriv
{Elle court
elle.)
jxirt.
.
.
je suis
lo
mon Dieu, mou Dieu je me meurs, morte Louise. Mais qu'as-tu donc % Duhouloy, cherchant, et lui-mme. Oh. diable ai-je mis mon chapeau prsent 1 Charlotte, Louise. Imagine -toi que, tandis que le vicomte, car, tu sais, il est venu, tandis qu'il tait
Charlotte.
! !
Oh
mes
is
me
Louise.
derrire
la
Eh
bien
Charlotte.
charmille
Nous avons entendu du bruit prs de nous, ... On nous coutait, Louise
!
Trs-bien
madame deMaintenon
1
.
Duhouloy,
se
SCNE
2o
XLLes
Charlotte
Mmes, ROGER.
!
Roger,
entrant.
!
Charlotte
soyez tranquille
voil
le
{Il se glisse
par
25
dire encore
personne vous pouvez donc me que vous m'aimez vous pouvez me le rpter, vous pouvez me faire le plus heureux des hommes
Roger.
Il n'y avait
ACTE
I.
SCNE
XI.
23
Ckarlotie. Mais tes-vous bien silr que personne ... ? J'ai saut i)ar- dessus la charmille, Roger. Oui j'ai fouill le massif d'arbres. Duhouloy, rentrant. Mon ami, mou ami, la porte du
. . .
Roger. Celle qui donne siu' le jardin 1 Duhouloy. Oui. Roger. Elle se sera ferme toute seule. Duhouloy. En attendant, nous sommes prisonniers ... et moi mon pre, (^Bas, Roger.) Et moi mon beau-pre, ma futiu'e tout cela qui m'attend
! !
! .
10
Charuy
Charlotte. ]\Ion
Dieu
mon Dieu
!
si
nous
tions
cj^ue
je
vous
disais, Charlotte, 15
enlvement, monsieur Duhouloy. Oui, oui, enlevons et surtout sortons d'ici {A jxirt.) Quand je serai dehors, je prendrai mes jambes
Charlotte.
*?
!
!
Un
mon cou
Louise,
quitte pas
{Haut. ) Enlevons
vite,
mon
ami.
20
Duhouloy, Eoger
!
x>(irt.
Bien
de mieux en mieux
Ah
.
un enlvement
c'est 25
impossible
fassions
Louise. Qu'espres-tu
?
donc?
nous
...
CJiarlotte.
Et, d'aillem-s,
comment
.
.
fuir
J'ai la clef du jardin, Roger. Rien de plus facile et, par cette fentre Duhouloy. Ah oui, par cette fentre ... et, grce
.
.
30
moi-mme
ouvrent
la fentre.
lettre
Un Exempt
est
au haut de
V chelle, une
de cachet la main.)
24
Mmes, L'Exempt.
L'Exempt. Au nom du roi, messieurs, je vous arrte. Duhouloy. Hein vous uous arrtez 1 L'Exempt. Suivez-moi, messieurs Duhouloy. O nous conduisez- vous ? L'Exempt. A la Bastille Lodse, Charlotte. Sois tranquille tout ira bien
!
et
Charlotte
ACTE
IL
ARGUMENT.
Hrkm and Dubonloy hve been set at liberty after belng forced mariy Charlotte aiul Louise respectively, but Roger, believiiig himself the victim of a plot by which Charlotte lias contrived to obtaiu
St.
to
from his servant that his wife bas been put, in liis absence and iinknown to him, in possession of his apartments. Dubouloy arrives, incensed at having otiended his father by breaking the marriage arranged for him and coutracting another without his consent ; he cornes to demand froni Roger, whom he regards as responsible for the mystification of which he is the dupe, a satisfaction, which he renounces, however, on hearing that Roger has been forced to marry Charlotte, and has thus been sufficiently Tlie two friends agre to act in concert, and to treat punished. Tlien St. their respective wives in jjrecisely the same manuer. Hrem (within hearing of Dubouloy, whoni he has coucealed in an adjoining rooni in order that he miglit learn and imitate his condnct) lias an interview with his wife, in which, in spite of her indignant protestations of ignorance, he informs her that " being her victim he does not iutend beiug her dupe," and will be nominally her
husband, but in fact a stranger to her in their private relations. Charlotte has not yet had time to give herself up to despair when Louise cornes, gives her an amnsing account of an ideutical scne having taken place between her and her husband, and endeavonrs The two ladies withdraw when the Dnke to revive her courage. of Anjou, under the conventional nanie of Count of Maulon, arrives and has a conversation with St. He'rem, at the end of which the latter agres with Dubouloy to join him at Jladrid, where the Duke is going to take possession of the throne of Spain. Dubouloy
returns,
consents to accompany his friend to Spain, and takes who maintains a resolute attitude but the leave;
26
taking scne hetween Roger and Charlotte is of a vevy diffrent character. St. Hrem is somewhat takeu aback by his wife's protestations of devoted love, and her disinterestedness in tearing np the deed wliich he places in lier liands assuring lier tlie fortune the fear of appearing ridiculous, to wliich his rank entitles her however, overcomes his motion, and lus hsitation ends when Dubouloy returns and tells hini that ail Paris is laughing at their They both start for Spaiii. adventnre.
;
SCENE
COMTOIS,
o Van fraj^pe violemment
rue ; 2mis
I.
au moment
la j)orte de la
ROGER.
!
Comtois.
Ah
.
{Il va
la fentre.) Oui
.
je
commenais vraiment
tre fort
inquiet
Sorti
huit heures
5
du matin.
.
un
Roger.
Il n'est
venu personne
poiu*
moi
10
Comtois. Un domestique de madame la comtesse de Montbazon, qui m'a remis ce paquet. {A hd-7nme.) Ce sont les lettres Roger. Donnez Bien (Haut.) C'est tout 1 du duc d'Anjou
! . .
IS
Comtois. Oui, monsieur. Roger. Je n'y suis pour personne, entendez-vous bien ? pour personne, except pour M. le comte de Maulon Retenez bien ce nom ... Ne le faites pas attendre
.
. .
quand
Si,
il
se prsentera
j'tais
C'est
un trs-grand seigneur
.
Ah
2o
avec quelqu'un, prvenez-moi {A part.) Si toutefois il est libre ; car, hier, Saint-Cyr, aussitt aprs notre arrestation, l'on nous a spars, et, depuis, pas la moindre nouvelle. [li Comtois.) Vous m'entendez
par hasard,
!
et puis
{Il va
pour
droite.)
ACTE
II.
SCNE
I.
27
Comtois. Monsieur rentre dans son appartement ? Roger. Sans cloute Qu'y a-t-il d'tonnant cela 1 Alors, monsieur sait proComtois. Oh rien
. .
.
bablement
ne
sais rien
Roger. Quoi
. .
Je
Parlez
monsieui'.
Roger. Quelqu'un ? ... et qui cela ? lo Comtois. Mais une femme. Roger. Quelle femme ? Comtois. La femme de monsieur, madame la vicomtesse. Roger, part. Aprs tout ce que j'ai dit, on a os dans cet htel, dans mon Ma femme est ici Qui a eu la hardiesse appartement! {Haut.) .In Comtois. Ce matin, quatre heiu-es, une voiture s'est arrte la porte de l'htel ; Breton, qui veillait, a cm que c'tait monsieur qui rentrait, et s'est avanc pour lui Pas du tout, c'tait ime dame, offrir ses semces accompagne de la marquise de Nesle et de la duchesse ^o
!
de Polignac. Roger. De la marquise de Nesle et de la duchesse de Polignac ? Comtois. De M. d'Estres et de M. de Yillarceaux. Roger. Le grand cuyer de monseigneur le duc ^s d'Anjou et le premier gentilhomme de monseigueiu* le duc de Berry Ali trs-bien madame de Mainteuou Comtois. Monsieiu: comiDrend bien que, quand Breton' On a les a reconnus, il a ouvert toutes les portes. Breton 3 demand oh. tait l'appartement de monsieiuArrivs l, ces messieurs et y a conduit la socit. ces dames ont dit la personne qu'ils conduisaient "Vicomtesse de Saint-Hrem, vous tes chez vous." Puis ils se sont retirs. C'est comme cela que nous avons
!
! ! ! .
35
INIettez
vite
en tat de
me
28
mon
pre,
quand
.
.
il
vient
Paris. .1 Comtois. Monsieur n'iiabitera donc pas {Comtois s'avance vers Roger. Faites ce que je dis. Ali Comtois V appartement de gauche.) Comtois. Monsieur'? Roger. Madame de Saint-Hrem a-t-elle une femme de
!
chambre
lo
Roger. Vous prierez l'une ou l'autre de ces demoiselles de vous prvenir aussitt que sa matresse sera visible. Comtois. Oui, monsieur. Allez. {Comtois sort.) Roger. C'est tout
. .
SCENE
15
II. ROGER,
seul.
2o
Il est, sur mon Cet pisode manquait l'histoire. honneur, impossible d'tre plus cruellement mystifi ... Je l'aimais Allons, me voil la fable de la cour mais, aprs ce qui vient d'arriver ... je ne lui bien pardonnerai jamais ... Ah madame de Saint-Hrem, vous jouez avec moi une partie danprenez-y garde quoique vous ayez pour vous madame de gereuse ... et,
!
SCNE
tte et se
25
III. ROGER,
le
DUBOULOY.
la
Dnhouloy, entrant
croisant les
rotirant
!
bjrts.
Ah
Roger,
lui.
Eh
c'est
toi,
mon
!
cher
tout
Dubouloy
beau
!
D^ihouloy, froidement.
ACTE
II.
SCENE
III.
29
Roger. Qu'y a-t-il donc X Duhouloy. Ce qu'il y a ? Il y a que vous disiez, hier encore, que, dans plusieurs occasions, vous aviez t
. .
mon
oblig
Rayer. C'est vrai, tu m'as rendu plus d'un service, je me plais le proclamer. Duhouloy. Eh bien, je viens vous en demander un mon tour, et, comme c'est le premier que je vous demande, j'espre que vous ne me le refuserez pas. Roger. Lequel 1 Duhouloy. C'est de vous couper la gorge avec moi. Roger. Me couper la gorge avec toi avec toi, mon ami ? Duhoxdoy. Vous, mon ami aprs le tour que vous m'avez fait % vous, mon ami % Vous plaisantez, monsieur Roger. Mais que t'est-il donc arriv 1 Duhouloy. Ce qui m'est arriv 1 Roger. Sans doute. Avant de nous battre, il faut au moins que je sache Duhouloy. C'est juste ... Je vais vous le dire. Il m'est arriv que, lorsqu'on nous a eu arrachs des bras l'un de l'autre, on m'a mis dans un carrosse, et conduit Arriv l, on m'a fait descendre vingt la Bastille. sept marches ... je les ai comptes ... on a ouvert une porte devant moi, on m'a pouss, on a referm la porte derrire moi, et je me suis trouv dans un cachot
! !
10
15
20
25
trs-noir et trs-dsagrable.
Roger.
avait
l'air
Mon
pauvre garon
la
Duhouloy.
une
30
Je m'assis sur mon reflchii-. Je me disais que mou pre, que mon beau-pre et que ma future m'attendaient. Je tirai ma montre, il tait juste neuf heures l'heure fixe poiu- mon mariage. Roger. Que veux -tu, mon ami ce n'est pas ma
espce de grabat et un escabeau.
escabeau, et je
me mis
3S
30
faute
... Tu
te
marieras
ce
soir;
ce
n'est
qii'un
lo
15
20
25
30
35
Charmante Duhouloy. Je me marierai ce soir? que vous vous seriez pargne si vous ne ... Je disais donc que le m'aviez joas interrompu de mes rflexions fut que plus tt je sortirais de rsultat Je fis prier le gouverneur la Bastille, mieux cela vaudrait. de descendre, prire laquelle il se rendit, je dois le dire, et je lui demandai ce qu'il fallait faire poiu- arriver au rsultat que j'ambitionnais ... Il me dit que rien n'tait plus facile, et qu'il fallait que je rendisse l'honneur Je rpondis mademoiselle Louise Mauclair, voil tout. au gouverneur que, n'ayant rien ravi mademoiselle Sur Louise Mauclair, je n'avais rien lui rendre gouverneur appela deux guichetiers, me fit quoi, le descendre onze autres marches, et je me trouvai dans un cachot beaucoup plus noir et beaucoup plus dsagrable que le premier. Roger. Que fis-tu alors Buhoidoy. Je me rappelai les philosophes de l'antiquit, Au et je rsolus d'opposer le stocisme la perscution. bout de deux heures de stocisme, je m'aperus que je C'tait tout simple, je n'avais rien mom-ais de faim matin, que l'honneur de mademoiselle pris depuis le Moi, d'abord, quand Louise Mauclair, ce qu'il parat. j'ai faim, il n'y a i^as de stocisme, il n'y a pas de philosojjhie, il n'y a rien qui tienne ... il faut que je mange c'est bizarre, mais c'est comme cela. J'appelai, et je demandai souper. On me dit que j'avais du pain et de l'eau quelque part, et que je n'avais qu' chercher. Vous comprenez dans quel tat d'exaspration me mit cette rponse. Je pris mon pain et mon eau, et, dans l'intention de me laisser mourir de faim et de soif, je jetai mon imiu par la grille du cachot et je versai mon eau terre. Deux heures aprs, dame ce n'tait pi vis de 1^ faim, ce n'tait plus de la soif, c'tait
,
plaisanterie, et
*?
'.
ACTE
II.
SCNE
III.
31
de la rage ... Je voulus tenir bon ... Je persvrai une demi-heure encore mais c'tait tout ce que les forces humaines pouvaient supporter. La natiu'e fut vaincue, et je criai de toute la force de mes poumons que j'tais prt h rendre l'honneiu' mademoiselle Louise Mauclair
; ;
Heureusement, on m'entendit ; le guichetier entra, tenant, d'une main, un poidet et une bouteille de bordeaux, de l'autre, un contrat de mariage. Je signai le contrat, j'avalai le poulet, je bus la bouteille, et je suivis le guichetier, qui me conduisit l'glise, o mademoiselle Louise Mauclair m'attendait, et o le chapelain de la Bastille nous maria bel et bien. De sorte que vous comprenez, mon cher monsieur de Saint -Hrem, que, comme c'est vous que je dois cette petite mystification conjugale, c'est vous que je m'adresse, tout naturellement, pour eu avoir satisfaction. ... Je n'en serai pas moins mari, c'est vrai, mais je me serai veng sui* quelqu'un. Vous avez votre pe, faites -moi donc le
plaish-
lo
15
de
Ror/er. cher Dubouloy, je comprendrais cet acharnement, si j'tais exempt du malheur o je t'ai entran mais ton aventure, c'est la mienne. Duhoidoy. Comment, mou aveutiure, c'est la tienne 1 Roger. Sans doute. Dubouloy. On vous a conduit la Bastille comme moi? Roger. Oui. Dubouloy. On vous a enferm dans im cachot ? Roger. Oh mon Dieu, oui. Dubouloy. Et on vous a dit que vous n'en sortiriez pas ? Roger. Que je n'en sortirais pas, moins que je n'eusse rendu l'hounem" mademoiselle Charlotte de INIrian. Dubouloy. Et vous avez cd ? Roger. Il le fallait bien. .1 Dubouloy. Alors, dans ce cas, vous tes donc
!
me smvre. Eh mon
20
25
'
3S
32
es mari 1 Duhouloy. Mari Roger. LIari Duhoxdoy. Mou ami, je n'exige plus rieu de toi. (Zm serrant la main.) La rparation est suffisaute. Roger. Mais tu ne sais pas une chose plus triste encore que tout ce qui t'est arriv 1 Duhouloy. Qiioi donc Roger. Aprs ce tour cruel, je jurai de ne jamais la
.
.
Tu
*?
lo
revoir
Duhouloy.
Roger.
Eh
bien
bien
15
20
je rentre ici, et je trouve madame de Saint -Hrem installe dans mon appartement, par ordre de madame de Maintenou. Duhouloy. Mon ami, je rentre chez moi, et le concierge m'apprend que madame Duhouloy est en possession de mon Alors je n'ai pas mme voulu mettre le pied dans htel Je lui devais bien la maison, et j'ai couru chez mon jDere. une visite, tu en conviendras. Roger. Eh bien, comment l'as-tu trouv ? Duhouloy. Furieux, mon ami, furieux et il y avait de
Eh
...
quoi, tu comprends.
Comment
25
30
dans une heiu-e je suis ici"; et je reviens le Il n'a pas voulu lendemain, et mari avec une autre. croire un seul mot de tout ce que je lui ai racont, et, me voyant perdre ma charge futm-e la cour, mon titre tu sais ... il m'a donn sa maldiction. Roger. Sa maldiction % C'est alors que, ne voulant Duhouloy. Parfaitement pas rentrer chez moi que, ne pouvant pas rester chez mon pre que, ne sachant oii aller, enfin, je suis venu ici Pauvre ami je ne savais pas que, moins la maldiction paternelle, nous nous trouvions juste dans la
.
35
mme
situation.
ACTE
II.
SCEXE
lY.
33
Duhouloy. Non, non, pas la mme ; tu es encore couch im lit de roses relativement moi. Roger. Comment cela, je te prie % Duhouloy. Oui, tu n'as pas deux femmes, toi l'une que tu devais pouser, l'autre que tu ne devais pas pouser et que C'est qu'elle a un pre, deux frres et trois
sur
:
cousins, vois-tu
Roger. Laquelle ? Duhouloy. L'autre, la majestueuse Tout cela va me tomber sur les bras ; il faudra dgainer tous les joiu-s ... Voil pourquoi j'aimais mieux en finir tout de suite avec toi Mais enfin, puisque nous sommes atteints du mme coup, il ne sera pas dit que j'aggraverai ta position Seulement, que vas-tu faire 1 Puisque notre sort est pareil, il faut, ce me semble, que nos rsolutions soient communes. Que rsous-tu l'gard de ta femme ? Comtois, entrard. Madame de Saint- Hrem fait demander M. le vicomte s'il peut la recevoir. Roger. A l'instant {Comtois sort.) Tu demandais ce que j'allais faii'e ? Entre dans ce cabinet, qui, comme tu le sais, a une seconde sortie. Ecoute ce qui va se passer entre moi et madame de Saint-Hrem, et, quand tu seras suffisamment difi, rentre chez toi, fais-en autant avec madame Duboioy. Duhouloy. Oh mon Dieu, ds les j^remiers mots que En tu prononces, je devine ce qui me reste faire deux secondes, je suis mon htel, et je te promets de me montrer digne de toi ... Ah pas de faiblesse. Roger. Oh j'entends madame de Saint-Hrem
. . .
10
13
20
25
ton poste
le cabinet.)
30
demander
34
madame
avec vous.
lo
? ... Je ne comprends pas vos paroles, et encore moins l'accent singulier avec lequel elles sont prononces Une exi^lication ... et sur quoi Roger. Mais sur notre arrestation d'hier, et sur l'vnement de cette nuit, Charlotte. Oh j'ai t bien elraye de l'une, je vous assure, et bien heureuse de l'autre Roger. Tous deux taient cependant prviis, je le pr-
Charlotte.
Une
explication, monsieur
'?
sume
15
et
quand on
sait les
Que
voulez-
vous dire, monsieur 1 Roger. Je veux dire que vous jouez admirablement la comdie d'intrigue.
Charlotte. Monsieur
20
!
25
ne vous en dfendez pas, madame dans ce cas-l, celui qui a gagn a toujours raison. Charlotte. Je vous proteste, monsieur, que, tout en devinant un reproche amer dans vos paroles, je ne comprends rien ce qu'elles me disent A-t-on forc votre volont ? avez -vous t contraint en quelque
Roger.
!
Oh
chose
1
! . .
30
35
Roger. Vous le demandez Charlotte. Sans doute, monsieur, je vous le demande. ... Et ce mariage dans la Roger. Vous le demandez chapelle d'une prison d'Etat, croyez-vous qu'il ait t fait de mon gr 1 Charlotte. Pardon, monsieur, mais, hier encore, dans le jardin de Saint-Cyr, vous me disiez mes genoux, en me rptant cent fois que vous m'aimiez vous me disiez que le moment le plus heureux de votre vie serait celui o vous deviendriez mon mari, o vous na'appelleriez
.
!
ACTE
votre femme.
II.
SCNE
IV.
monsieui", ou
35
ai-je
Me
disiez -vous
*?
cela,
mal enteudu ? Etais-je folle Roger. Non, madame, et, comme vous vouliez me
reudre heureux le plus vite possible, vous avez tout arrang, fort adroitement, ma foi, ]}0\\x que je j^usse
5
ma femme
la nuit
mme.
Moi, monsieur comment, vou>s croyez que moi qui Ah ... je commence comprendre. Roger. Et qui donc, s'il vous plat, a pu prvenir madame de Maintenon si bien temps, qu'au moment de
Charlotte.
!
c'est
'?
10
nous ayons trouv les portes fermes ... et qu'au moment de sortir par la fentre, nous ayons trouv un exempt de la prvt siu* l'chelle par laquelle nous alhons descendre Charlotte. Ah monsieur, monsieiu", vous me faites honte mais, en mme temps, vous m'clairez Ces protestations d'amour taient donc fausses? Cette ore de m'pouser secrtement tait donc illusoire 1 Vous vouliez donc, tout simplement, monsiem*, me tromper tromper une pauvre fille ... Oh il n'y avait pas grand mrite cela, monsieur ... et cela n'aurait pas ajout beaucoup votre rputation. Roger. Non, madame, non j'tais sincre quand je vous disais que je vous aimais, car je vous aimais, j'tais assez fou pour cela ... Je voulais vous pouser, sans doute mais j'am-ais voulu notre mariage une autre forme une forme qui lui imprimt au moins
sorth- par les portes,
'2
15
20
"J
25
l'aijparence
du
libre arbitre
Charlotte.
dites que,
me
regar- 30
dant
m'honorer 1 que vous avez tout fait pour la satisfaire ... Le hasard, la Providence ont voulu que les choses tournassent autrement que vous ne l'espriez ; que, forc par une puissance indpendante de ma volont, forc
d'une fantaisie
...
et
35
36
lo
de tenir les promesses que vous m'aviez faites, votre orgueil a t froiss ... et que vous allez sacrifier votre femme votre orgueil, comme vous vouliez sacrifier votre matresse votre flxntaisie. Dites cela, monsieur, et cette fois, au moins, vous aurez vis--vis de moi le mrite de la franchise. Roge7\ Et vous, madame, dites que, fatigue d'tre Saint-Oyr, vous avez prouv le dsir, dsir bien naturel, d'tre libre, d'avoir un nom, une position dans le monde Vous avez eu la bont de croire que je pourrais vous donner tout cela Charlotte. Monsieur Roger. C'est trs -flatteur pour moi ... et je vous remercie de m'avoir donn la prfrence
.
15
Charlotte.
Ah
20
25
Roger. Mais, comme j'apprcie parfaitement le sentiment qui vous a fait agir, permettez que, tout en demeurant sa victime, je ne reste pas sa dupe. Vous dsiriez tre libre, vous l'tes ; vous dsiriez un nom, vous avez le mien ; vous dsiriez une fortune, vous avez la mienne ; vous dsiriez une position dans le monde, poiu' tout le monde, except pour moi, vous serez la vicomtesse de iSaint-Hrem. Maintenant, madame, voici mon appartement, voici le vtre ; c'est la seule chose que nous ne partagerons pas. Quant cette chambre, c'est un terrain neutre sur lequel nous noixs rencontrerons quelquefois. C'tait ce que vous dsiriez, n'est-ce pas, madame 1 Vous tes satisfaite, vous tes heureuse? Je ne puis pas davantage pour vous ; permettez - moi donc de me
. . .
30 retirer
Charlotte, voulant
le
retenir.
. .
Monsiem*
.
...
lui.)
Roger, mhiant.
Madame
ACTE
II.
SCENES
V. VI.
37
SCENE V. CHARLOTTE,
Oh
!
seule.
mon Dieu
que vicns-je
d'entendre
et
est-ce
possible que le
mme homme
dur,
?
qui
me
aujom'd'hui
si
tant qu'il a t
suis seiile
l,
bien, oui,
... Oh
mon
Dieu,
mon Dieu
Oh
ma chre amie,
il
ma
est di'le
quand
est
en colre
lo
.
de
me
faire
donn tout au monde pour que tu fusses-l. Cliarlotte. Vraiment ? Louise.. Tout ce qu'il y a de plus dramatique, ma chre. Enfin, dans l'tat habituel, son visage m'a paru assez insignifiant ... Eh bien, dans la colre, sa figure prend une expression ... Oh je le mettrai trs!
15
souvent en colre
Charlotte.
20
d'im pige
oh.
manquait, de la Bastille oil on l'avait conduit, d'im cachot trs-noir, d'im poidet et d'une bouteille de vin de Bordeaux ; il m'a dit que j'tais cause de tout cela, que j'tais un serpent, et que jamais je ne serais sa femme que de nom ce qui m'est parfaitement gal, attendu que je ne le connais que d'hier, ce monsieur, et que je n'en suis pas
:
25
du
tout
folle.
38
Cependant tu l'as pous 1 Louise. Sans doute ; mais ce n'est pas moi qui ai t le chercher. C'est lui qui est venu me trouver, c'est lui qui m'a dit qu'il m'aimait depuis longtemps, qu'il m'avait vue la messe, aux reprsentations d'Usther, qu'il mourde chagrin si je n'tais pas lui Dame, moi, j'ai bon cm', je n'ai pas voulu le laisser mourir, ce garon, je me suis sacrifie. ... Et puis, maintenant, voil comme il me remercie ... Ah ma foi, sa fantaisie comme il voudra. Charlotte. Et tu ne regrettes pas d'tre marie ? Louise. Eegretter d'tre marie, moi ? J'en suis enchante Sais-tu qu'il a un trs-bel htel J'ai visit tout cela pendant qu'il tait sorti, ce matin. Tu verras mon appartement. Dlicieux, ma chre Quand je compare cela ma chambre de Saint-Cyr
rait
!
!
lo
is
et puis
comme
c'est
commode
il
est
vrai
mais on ne peut pas tout avoir J'ai ordonn au cocher de prendre par le quai. Que c'est beau, Paris, ma chre que c'est beau, le Louvre, les Tuileries
! .
Il
y avait des
carrosses
qui passaient,
.
il
avait des
d'tre
marie?
Oh
bien aise
!
et ce serait
jwussant un soupir.
toi, est-ce qu'il
Ah
Louise. Mais,
3
est-ce
comme moi ?
Oh
!
moi,
ma
malheureuse
Oh mon Dieu
!
?
.
. .
moi, je l'aimais
et lui,
il
ne m'aime pas
ACTE
II.
SCENE VIL
1
39
Comment
:
Louise.
jourd'hui,
Ecoute
il
hier,
il
disait
qu'il
t'adorait
auil
a menti hier ou aujourd'hui Eh bien, pourquoi ne Les chances serait-ce pas aujom-d'hui aussi bien cpi'hier 1 sont au moins gales, tu en conviendras ... Et maindit qu'il te dteste.
.
Trs-certainement,
Voyons
10
!
m'accuse d'une chose affreuse donc 1 Charlotte. Il dit que tout cela est une intrigue mene par moi, conduite par moi ... Il me croit capable Louise. De ce que j'ai fait Ma chre, ce n'est pas aimable, ce que tu me dis l. Charlotte. Oh Louise
!
Oh
il
Louise.
Et de
c[Uoi t'accuse-t-il
15
je
ris.
Et moi,
!
je pleure.
Louise.
la vie
. .
Oh
... Tu
l'aimes
Toute femme qui Mais crois-tu cj^ue c'est avec des larmes que tu le ramneras Les hommes adorent de nous voir pleurer, a flatte leur amourD'abord, tu as tort de l'aimer aime perd la moiti de ses avantages.
.
25
nos larmes qu'ils entretiennent ce prjug, qu'ils sont ncessaires au bonheur de notre existence Allons, plus de ces faiblesses-l c'est de Justement, voil un valet. mauvais got pom* tes gens
propre
. . .
C'est avec
Charlotte.
Oh
Que
celui-l,
c'est
un ancien
%
serviteur de 30
mon
mari.
voulez-vous. Comtois
Mmes, COMTOIS.
;
Comtois. Pardon, madame la vicomtesse mais c'est le comte de Maulon qui demande mon matre, et, comme
40
ne pas
.
le faire
.
.
Charlotte.
retirons.
Nous nous retirons, Comtois, nous nous Nous ne voulons joas gner monsieur. Faites
Viens, Louise.
{Elles rentrent.)
SCENE
DUC D'ANJOU,
EOGER.
!
Diable madame est bien triste ... Il parait que ce n'est dcidment pas un mariage d'inclina[Ouvrant la j^orte.) M. le comte peut entrer. tion.
Comtois.
!
Le
lo
D^ic, entrant.
comte attend. Le Duc. Personne n'entrera sans tre annonc 1 Comtois. M. le comte peut tre tranquille.
Comtois. Je vais
le
le
{Roger 2yct,raiL)
Le Duc.
Ali
te voil
[Roger
Roger,
15
s'incline,
Comtois
sort.)
De ma
fentre, j'ai
vu
le
carrosse
de Votre
Le Duc.
Trs-bien
... Et
ces lettres
Le Duc.
Roger.
20
Merci, et la clef?
!
Ah
oui, la clef
... La
voici.
;
Le Duc. Tu
foi,
car
j'ai
mon
de ta part, toi qui as une grande fortune, pouser une jeune personne qui ne possde rien.
2=;
suis,
moi.
ACTE
Roger. Mais mot.
oiii,
II.
SCENE
;
YIII.
41
uiouseigueiu"
Le Duc. Comment je te vois hier, et tu ne me dis pas que tu vas te marier ? Roger. Je ue savais pas que cela se ferait si vite ; que Votre Altesse me pardonne.
!
jolie
!
je comprends mahitenant veux pas venir en Espagne. Roger. Eh bien, monseigneiu" m'y fait i^enscr Au oontraii-e et, si Son Altesse est toujours dans les
1
i"
mmes dispositions bienveillantes mon gard Le Duc. Comment mais, aprs le service que
. !
tu m'as
15
rendu aujourd'hui encore ... Roger. Je lui demanderai la permission de l'accompagner. Le Duc. 'accompagner, c'est impossible. Tu connais les lois de l'tiquette toutes les personnes qui font partie du cortge sont dsignes par le roi. Mais \'iens me
rejoindre.
20
Le Duc.
Roger.
ce voyage
merveille
que je fasse accompagn .1 Le Duc. De ta femme? Trs-bien Roger. ISTon, monseigneur; madame de Saint- Hrem est d'une sant dlicate, elle restera Paris. Non, accompagn d'im de mes amis. Le Duc. C'est bien tu me le prsenteras. Roger. C'est que je dois prvenir Votre Altesse qu'il
.
. !
25
est
tu
viens
Le Duc. Ah
parler de
je respire
j'au-ai
!
35
ma
pauvre France
42
Et un
n'est-ce pas,
a encore qu'elles
lo
Le Duc. Eh bien, c'est ce qui te trompe, il n'est pas pour madame de Montbazon Roger. Ah bah et pour qui donc % Mais quoi bon le dire ? je quitte Le Duc. C'est la France A Madrid, Roger. Roger. A IMadrid, sire Le Duc. A Madrid.
.
[Il sort.
Roger V accompagne jusqxH la porte. Tandis cpi^on voit Roger qui salue une dernire fois le Duc dans le vestibule, Duhouloy j^asse sa tte j^a?* la porte de gauche^
s'loigne
Roger
20
Duhouloy. Oui ; Comtois m'a dit que tu tais en et m'a introduit dans ton cabinet. Eh bien, mon ami, que rsolvons - nous 1 J'ai eu avec madame Dubouloy une scne qui a paru l'impressionner beaucoup. II est vrai que j'ai t jDlein de dignit. Maintenant, me voil tes ordres. Roger. Eh bien, mon ami, nous partons Dxdjotdoy. Ah nous partons ... Et pour quelle
affaires,
.
.
partie
25
du monde partons-nous
Roger. As-tu quelque prfrence 1 Duhotdoy. Moi, aucunement ... Je dsire aller oii ne sera pas madame Dubouloy, voil tout ... Je ne suis pas fch non plus de m'loigner de l'autre. Nous allons donc %...
!
ACTE
II.
SCNE
X.
43
Roger. En Espagne. Duhouloy. En Esj^agne ? Soit j'ai toujours eu un faible pour l'Espagne c'est le pays des aventiu-es, des balcons, des srnades, des bals masqus, des amours romanesques et des vengeances sanglantes. Quand partons-noiLs pour l'Espagne, mon ami Roger. Dans une heure. Dubouloy. A mei'veille
! !
'?
!
c'est
toi,
dit,
mon
cher
...
je
lo
femme comme
.
je
.
SCENE X.Les
qui,
Charlotte, vivement.
Dubouloy. Oui, madame, nous quittons la France, et peut-tre mme l'Europe. Nous nous exilons, mon ami le vicomte et moi. Voil ce que la France vous devra, mesdames. Charlotte. Mais vous nous emmnerez ? Louise, Duhouloy. Nous partons avec vous, n'est-ce
pas
%
! . .
15
20
Duhouloy. Non pas le moins du monde, madame nous allons faire un voyage d'agrment Louise. Monsieur Duboidoy, voil un mot dont vous vous souiiendrez. Duhouloy. Comment l'entendez-vous, madame, je vous
.
: !
25
prie
Charlotte. Ma chre amie, ne te dsespre pas trop, et rappelle-toi qu'il te reste une amie bonne au Adieu, monsieur Dubouloy. conseil et l'excution. Duhouloy. Mais, madame, vous m'expliquerez
Louise,
.
30
44
me
suivre
Dnhouloy. Madame,
[Ils sortent tous deux,
il
madame Duhoidoy
^->cf?'
fond,
Duhouloy
la
gauche)
mon Dieu
1
.
qui
me
que je fasse 1 Mais ce n'est pas de l'indiffrence que vous car ce dpart avez pour moi, monsieur, c'est de la haine Mais non, je n'y puis croire encore Roger. Je pars, madame.
!
lo
monsieur, c'est affreux Charlotte. Ah mais que vous importe que je Roger. C'est affreux reste, madame 1 parte ou que je vous Charlotte. Que m'importe, dites-vous ? ... Oh
! ! !
!
le
demandez
15
mon
2o
25
Roger. Sans dou.te. Je cherche eu quoi ma prsence ou absence peut vous intresser. Charlotte. Le titre de votre femme, que je n'avais pas demand, que vous m'avez offert, que j'ai reu par l'ordre d'une puissance dont j'ignorais l'intervention, me donne du moins un avantage c'est de pouvoir vous dire hautement aujourd'hui ce que je n'osais vous avouer tout bas hier ... Si vous ne m'aimez pas, monsieur ... je vous Enferme Saint-Cyr, loigne de toute aime, moi socit depuis mon enfance, n'ayant jamais connu ma mre, ayant vu mon pre peine, tout ce que mon cur contenait d'amour, je l'ai report sur vous. Constamment malheureuse depuis mon enfance, sans appui, sans fortune, tout ce que mon cur avait rv, je l'avais mis en vous. Vous tiez noble, lgant, riche, la mode, eu faveur ; vous possdiez tous les biens de la terre, c'est vrai ; moi.
: . . .
ACTE
II.
SCENE
XI.
45
ma
rputation.
.
Eh
bien, je la
en fuyant, avec vous Roger. Ah madame, vous saviez d'avance que cette
. .
!
fuite
.?
Charlotte.
Monsieur, une
;
fille
comme un gentilhomme
Roger.
cule
Il est
et,
sur
ma
parole, je l'ignorais
les
fcheux
et
alors,
madame, que
apparences
soient contre
.
. .
vous,
me
forcent,
c'est cette crainte du ridicule que vous bonheur, que vous sacrifiez ma vie Roger. Votre \e1 Charlotte. Oui, monsieur, oui ... je vous le dis je mourrai loin de vous, je vous le jiu"e. Roger. Non, madame, vous vivrez, et vous vivrez heureuse Que demande une femme pour tre heureuse ? D'tre jeime, vous l'tes ; d'tre jolie, vous l'tes d'ti'e Voici l'acte de donation, sign de moi, riche, vous l'tes. que vous pourrez remettre votre notaire, et qui vous assure une existence honorable, digne du nom que vous
Charlotte.
Et
sacrifiez
mon
15
portez.
Vous me
?
quittez,
monsieur
Roger. Oui.
Charlotte.
Vous me
quittez
25
3
1
.
Charlotte. Du moment que vous me quittez, que vous m'abandonnez, que je ne suis votre femme que de nom,
ce n'est point votre fortime et
c'est
un
htel qu'il
me
faut,
im couvent
,
.
entrer, voil 35
tout
Madame
de Maintenon
me
choisira le couvent
46
et
ma
dot
Merci, monsieur
je ue
veux
.
rien de vous.
madame
:
faites ce
;
que vous voulez, partez, restez, vous tes le matre mais, moi aussi, je sais ce que j'ai faire pour accomplir mes devoirs de femme la manire dont je les entends, et je
le ferai Adieu, monsieur, adieu ... Adieu adieu pas un geste
.
Oh
pas un
mot
{Elle rentre^
puis
DUBOULOY.
1
.
serait-il vrai
?
aurait-elle
!
...
Oh
non
impossible
de lettres de change, avec 15 ma chaise de poste bourre de pts froids et de \ns gnreux, afin que nous ne manquions de rien en route je sais trop 0^ la famine peut nous mener. Es-tu prt ? en as-tu fini avec ta femme ? Roger. Oui ; et toi 1 20 Duhouloy. Moi aussi. Oh mes affaires sont arranges merveille, de manire ne causer madame Dubouloy aucun ennui ... Tu conois une femme ... a a si peu d'exprience, un rien l'embarrasse ... Je ne lui laisse rien du tout Ah ? si fait .je lui laisse mon nom 25 vu que je ne peux pas le lui ter. Roger. Cependant Duhouloy. Voil comme je suis Es-tu prt 1 Roger. Mais tu es plus press que moi maintenant, il me semble. 3 Duhouloy. Parbleu je crois bien, j'ai toute la famille de l'autre qui peut me tomber sur les bras au moment o j'y penserai le moins.
d'or,
: !
voil,
mon
ami,
me
voil,
mon
ACTE
II.
SCNE
XII.
47
Attends au Roger. Et c'est l ce qui te presse ? moins que ton mariage soit connu. Dvhoidoy. Connu ... Oh si ce n'est que cela, tout
.
le
monde
Roger.
le sait ddj,
mon
mariage.
s
Comment 1
Dubouloy. Oui, et pas plus tard que tout h, l'iicure, le liaron de Bardanne m'a arrt pour me foire tous ses
compliments. Roger. Ses compliments, toi 1 Il venait de Duhouloy. Et toi aussi, mon ami. s'inscrire ta porte, et il m'a assm' qu'avant ce soir, tout
Paris en aurait fait autant.
lo
Mais je
si
lui
ai
dit
instant perdre,
Ainsi donc, mon ami, il n'y a pas un nous voulons viter la foule.
il
... On
une
fai-
blesse
20
lchet
ACTE
III.
ARGUMENT.
The
seeks,
scne
is
now
Duke of Anjou, become Kiug of Spaiu, under the name of Count of Maulon, to escape Spanish the Duke d'Harcourt, Frencli Amhassador, asks court tiquette the king's leave to iutroduce to him, at a bail to be given ou the sani eveuing, two French ladies whose uames are uot to be mentioued for the i^resent. St. Hrem, wlio has become the king's
called Bueii retira, wliere the
:
Chamberlain, is ail the more readily authorised to graut the desired permission since the king has already noticed the two ladies at St. Hrem, tired of his inaetivity, solicits a mission the thtre. abroad from the king, who gives him an evasive answer. Dubouloy, disgusted with the commonplace existence he leads in Spain, coufesses to St. Hrem that he almost regrets his wife, and Roger dplores that the perscution of which he believes hiniself the object on the part of his own wife, preveuts him from seeking a reconciliation with lier ; they are both auxious to know the two French ladies mysteriously introduced by the French ambassador, who reveals to them the secret that the ladies are sent by the French Government to win the young king's heart, and counteract the influence of the Princess des Ursins, his favourite. Thereupon the king appears, endiiig a conversation with the two ladies, both masked, and leaves them to joiu the bail with Roger and Dubouloy, whilst he charges the Duke d'Harcourt to obtain the ladies' address and their permission to call upon them. St. Hrem and Dubouloy soon havinghad to relinquish the two ladies to the king, are exchanging admiring remarks upon them when the ladies returu ; and according to their pronse, after an interesting conversation with them, disclose to Roger and Dubouloy that the ladies by whom they are so niuch fascinated are none others thau their resjective wives. Tlie two friends conceal their surprise when the king informs them that he has obtained the ladies' address, and is in love with them
I
ACTE
III.
SCENES
I.
II.
49
Huissier.
me
recevoir
L'JIuissier.
Votre Excellence
(Il sort.) que vous tes l. Le Duc. Il parat que Taffairc de la succession a donn de Mainteuon une haute ide de ma capacit, h. madame puisqu'elle veut bien me charger d'une mission aussi
importante.
SCENE IL LE
Le
Roi.
ROI,
LE DUC D'HARCOURT.
il
Mon
cher duc,
;
lo
moi-mme
de ne pas dire im mot d'affaires aujourd'hui. Le Duc. Sire, je ne veux pas faire man(pier Sa Majest Catholique un serment si sacr, et aujourd'hui, par
extraordinaire, je viens lui parler plaisirs.
15
;
bonne heure soyez le bienvenu alors En attendant, car les plaisirs sont rares Madrid. veuillez remarquer, mou cher duc, que nous sommes ici, non pas l'Escurial, mais Buen-Retiro. Le Duc. Ce qui veut dire Le Roi. Que ce n'est point Philippe V qui vous reoit Ainsi, cette heure, mais bien le comte de Maulou. plus de majest, plus de sire, je vous prie aidez-moi, sl est possible, oublier que je suis roi. Le Duc. Cependant, le comte de Maulon me passera
la
!
Le Roi.
"?
20
25
bien l'altesse
1
:
Le Roi. Non pas le monseigneur tout au plus. Le Duc. Va donc pour monseignem-. Le Roi. Oui, cela me rappelle le temps o\X j'tais duc E
50
.
lo
is
2o
2s
C'tait le bon temps ... Ah !.. d'Anjou {Avec familiarit.) Mais vous me disiez donc, mon cher duc, que vous veniez me parler plaisirs 1 Le Duc. Et vous me rpondiez, monseigneur, que j'tais le bienvenu, attendu que les i^laisirs taient rares Madrid. Le Roi. Et je vous disais l vme terrible vrit ; car, depuis que j'ai quitt la France, j'ai eu, je vous le proteste, mon cher ambassadeur, bien jjeu de distractions, Le Duc. Monseigneur va se marier ? Le Roi. Oui, avec une princesse de Savoie. Duc, vous m'aviez dit que vous veniez me parler plaisirs, ce me semble 1 l'habitude Le Duc. Que voulez-vous, monseigneur m'emporte ; et, quand, par hasard, j'ai l'occasion de ne pas tre ennuyeux, je ne sais pas en profiter. Le Roi. Je vous rappellerai la question. Que me voulez-vous, duc? Le Duc. Je voulais demander au comte de Maulon la permission de lui prsenter ce soir deiDC dames, deux Franaises arrives depuis quelques jours seulement, avec les recommandations les plus honorables et sous la protection des plus hautes influences. Le Roi. Eh justement, tenez, mon cher duc {lui montrant Saint-Hrem), voici notre matre des crmonies qui s'avance ; nous allons arranger l'afiaire avec lui.
.
SCENE
Roger, monsieur
30
s'
Pardon, sire! pardon, mais je croyais cette soire entirement consacre au bal, et je pensais que la politique tait conIl n'en est point ainsi ; signe la porte de Buen-Retiro.
le
arrtant la porte.
duc
je m'loigne.
Le
Roi. Non,
mon
cher Saint-Hrem
Non,
reste,
ACTE
au contraire
voulues
sur la
.
.
III.
SCENE
duc
est
III.
51
les
M.
le
clans
conditions
... Il venait me parler de deux dames i)our lesquelles il me demande des invitations. Tu les porteras
liste.
liste
de sa poche.
Comment
se
nom-
Roi. Monseigneur perLe Duc, mettrai -il que, jusqu' nouvel ordre, ces dames gardent
l'incognito
1
duc ? Rapprochant du
le
Le Roi, Roger.
cela suffit.
!
!
Volontiers.
Le duc
les
prsente,
lo
Roger. Ah ah Le Roi. Dites donc, mon cher duc, j'y pense, ne sontce point deux dames qui taient hier au thtre 1
Le Duc. Dans ma petite loge du rez-de-chausse 1 Le Roi. C'est cela charmantes, mon cher duc, char;
15
mantes Le Duc. Monseigneur les a remarques ? Le Roi. Je n'ai regard qu'elles pendant toute la soire. C'est au point qu'en rentrant, madame des Ursius m'a fiiit une querelle. Roger. Ah diable, monsieur le duc, prenez garde ce que vous allez faii'e Le Duc. Que voulez-vous, monsiem- le vicomte il faut
! ! !
!
25
?
Le Duc. Non
nouveau. Le Roi.
choses
et
mme,
si
et
deux
fois
les 3
Saint -Hrem, je te
recommande
Le Duc. Mille fois merci, monseigneur. Le Roi. Vous vous trouverez avec elles dans
des prsentations.
la salle
35
Le Duc.
Oui, monseigneur.
52
Le
peine le temps d'aller chercher vos protges et de revenir. Je vous en prviens, miiniit juste, on se met table.
instant.
{Il
s^ incline et
sort.)
SCNE IV. LE
s
ROI,
ROGER.
Le Roi. Eh bien, monsieur l'intendant des menus, aurons-nous une soire la franaise 1
Roger. C'est--dire que M. le comte de Maulon pom-ra se croire Fontainebleau ou Marly. Le Roi. Si tu arrives ce rsultat, Saint-Hrem, je te dclare le plus grand de tous les gi-ands d'Espagne. Roger. Et monseigneur nomme Dubouloy baron 1 Le Roi. Oui, le duc d'Harcoiu't m'a dj sollicit cet gard; mais, tu comprends, il est plus difficile de transformer un homme de finances en baron, que de faire d'im gentilhomme un grand d'Espagne. Roger. Il parat cependant que l'un et l'autre offrent
bien des obstacles
. . .
lo
15
dire
Roger. Je veux dire, monseigneur, que le roi d'Espagne m'avait gracieusement parl d'un titre relevant de sa
couronne, et que, jusqu' prsent
. .
Le
d'obtenir
m'en montrer Je vous l'avouerai, il m'est pnible de n'tre que le compagnon des plaisirs du roi, et je voudrais enfin l^ouvoir rendre service la monarchie espagnole.
digne.
Le Roi. Fort
sion
30
s'offi'ira
qu'une occa-
...
.
. .
Roger. Mais elle s'offre aujourd'hui, monsei.gneur Vous savez qu'un trait d'alliance est prs de se signer
ACTE m.
La Haye,
.
.
SCENE
roi
lY.
53
entre l'emijcreur, le
d'Angleterre et les
Proviuoes-Uuies dvou
.
...
Il
homme
Le Roi. Sans
aflaire
mon
...
Plus tard, nous aviserons Une seule chose m'occiipe en ce moment Dismoi, connais -tu ces dames c[ue nous prsente le duc d'Harcom-t % Roger. Non, monseignem-. Le Roi. Ah mon cher, dlicieuses C'est pour notre
te
. . . . . . . .
. ! !
Je
10
l^auvre
fait
car, si
15
Le Roi. Ce
que
j'ai
vu
ces
dames pom-
la premire fois.
faire la
Le
elles,
sire,
aprs vous.
A tout
seignem-,
25
Le Roi,
Oui, tu
Roger. Monseigneur s'en va sans jeter im coup d'il sur ma liste 1 Le Roi. Ta liste 1 ... Tu rponds de tout, voil ce que je sais guide-toi l-dessus. (Le Roi sort.) Roger, sonnant. Allons, je prends la responsabilit de mes uvres, c'est convenu.
:
54
bassadeiu* de
c'est toi,
exception en faveur de deux dames que prsentera l'amFrance. { Duhouloy, qui entre.) Ah
!
Dubouloy
dj en costimie
Duhouloy. Oui, mon ami. On nous promet du plaisir pour ce soir, et, ma foi, j'ai hte de m'amuser ; car je te confesse que je m'ennuie cruellement dans la capitale de lo toutes les Espagnes. Roger. Comment toujours 1 Dubouloy. Plus que jamais. Oh mon ami que la Pninsule est mal connue et qu'on en fait de faux rcits A entendre ceux qui en reviennent, un joli garon, im 15 homme bien toiu-n, un cavalier lgant, ne i^eut pas faire un pas dans la rue sans tre suivi par une dugne qui lui remet un billet de la jjart de sa matresse, ne peut pas lever la tte vers une fentre sans voir une main qui passe travers une jalousie, ne peut pas, en se promenant 2o au Prado, baisser les yeux sm* im banc sans y trouver un ventail oubli dessein, et qui attend qu'on le rapporte sa jolie propritaire. Les infmes menteurs Moi, je pars pour l'Espagne, de confiance, sur ce que les voyageurs en disent ; ds le jom- de mon arrive, je me 25 lance dans les rues de Madrid ; je regarde toutes les fentres ; je m'assieds sur tous les bancs ... Eh bien, mon ami, pas une dugne, pas une main, pas un ventail C'est monstrueux, parole d'honneur On dirait que je suis un croquant Aussi, mon retour 30 en France, je t'en prviens, Saint-Hrem, je dshonore l'Espagne Sais -tu qu'il y a des moments oi j'en suis presque regretter ma femme? Roger. A propos, eu as-tu reu des nouvelles, de ta femme ?
!
!
ACTE
Dnhouloy.
III.
SCNE
j'ai
V.
55
Non
seulement,
mon
pre.
Koytr. Et que te dit-il de nouveau Duhouloy. Rien de nouveau. Toujours en colre toujoiu-s la mme indignation contre moi Roger. Oh U se calmera. Duhouloy. Il m'annonce, en outre, qu'il cherche le moyen de faire rompre le contrat par lequel il m'assurait cinquante mille livres de rente, et qu'il espre russh" Mais conois-tu qu'U ne veuille pas croire un mot de mon
!
.
lo
aventiu-e
1
!
Roger. Que veux-tu c'est de l'enttement. Et la fomiUe 1 Duhouloy. Quelle famille 1 Roger. La famille de l'autre 1 Duhouloy. Oh mon ami, ne m'en parle pas, elle fait des cris de paon. Le pre, les frres et les trois cousins sont en qute de ton servitem-. Imagine-toi qu'ils sont venus en masse l'htel ; on lem- a dit que je n'y tais Tarare Us n'ont pas voulu pas, que j'tais parti Ils ont forc la porte, ils en croire Boisjoli sm- parole. ils ont t regarder jusque sous ont fouill tous les coins, les lits. Te figm-es-tu, six, mon cher, six que j'am-ais t obhg de tuer d'abord ... Et remarque bien qu'il n'y avait l que les parents de Paris ; la province n'est jDas encore prvenue. Et toi, as-tu reu des nouvelles de ta femme, ou de ses frres, ou de ses coiLsins, ou de ses neveux 1 Roger. Non ; Charlotte n'a pas de famille, elle. Duhouloy. Je ne sais pas comment tu fais, toi tu as
!
. . . ! :
is
20
25
im bonheur
Roger.
30
!
Ah oui, un bonheur le mot est bien choisi. Duhouloy. Au fait, j'oubliais ... Le roi de France est donc toujoiurs fiuieux ? Roger. Plus que jamais que veux-tu quand on a im jsuite pom' confesseur et une prude iium- matresse, ou ne imrdonne pas facilement.
!
35
56
10
15
20
25
30
35
Duhouloy. Ainsi tes biens ... 1 Roger. Squestrs, mon cher, sans misricorde ; qiiant moi, consign la frontire, et cela, tant que je n'aurai pas rpar mes torts d'poux envers madame de SaintHrem, comme j'ai rpar mes torts d'amant envers Oh madame de Maiutenon mademoiselle de Mrian. y met de l'obstination. Duhouloy. Et tu crois que c'est madame de SaintHrem que tu dois ces perscutions 1 Roger. Et qui donc veux-tu que ce soit 1 Elle Moi qui m'tais quelquea tort, Dubouloy, elle a tort. fois repenti de la faon dont je l'avais traite moi qui, peut-tre, si j'avais reconnu chez elle quelque regret, quelque dvouement, serais venu le premier Duhouloy. Comment? Roger. Sais -tu qu'en regardant toutes les femmes qui nous entourent, je n'en ai pas trouv une seule que l'on puisse lui comparer. Dubouloy. Si tu le prends ainsi, il me semble que madame Dubouloy n'est pas plus dsagrable qu'une autre ; mais on a du cur, on n'oublie pas qu'on a t pris comme un sot ; sans compter qu'elle m'a fait perdre la charge de gobeletier du roi, que je regrette, pas pour moi. Dieu merci, mais parce que mon pre y tenait, ce qui est cause de tous mes malheurs Mais, dis donc, Eoger, il me semble que voil dj les invits qui arrivent. Roger. Ma foi, oui. (^A un Huissier.) Donnez-moi mon Ah chercheur d'aventures, j'ai oubli de te dire domino. que nous avons deux nouvelles dbarques, deux Franaises. Duhouloy. Comment les appelle-t-on 1 Roger, passant son domino. Ah je te le demanderai Duhonloy. Et qui les a prsentes % Roger. L'ambassadeur de France. Diihouloy. Alors, ce sont de grandes dames % Eu tout cas, voici M. le Roger. Cela m'en a l'air. duc d'Hai'court qui va nous le dire.
!
ACTE
III.
SCNE
VI.
57
SCENE VI Les
Mmes,
LE DUC D'HARCOURT.
Le Duc. Que vais-je vous dire, messiem-s % Roger. Quelles sont ces dames que vous avez prsentes
au
roi
%
cela.
5
Le Duc.
le duc.
D'honneiu'.
Dulxmloy.
Oh
c'est
je vous avouerai que la confidence pour tre faite au milieu d'un bal. Roger. Bah il s'agit de politique 1 Le Duc. Justement. Duboidoy. Ces dames ont une mission 1 Le Duc. Des plus importantes Roger. Une mission importante confie la discrtion de deux femmes, cela me parat assez imprudent de la part du gouvernement qui les en a charges. Le Duc. Elles l'ignorent elles-mmes. Duhouloy. Alors elles arrivent ici ... ? Le Dtic. Sans savoir ce qu'elles y viennent faire.
est bien srieuse
! !
Le Duc. Cependant
10
15
20
...
direz,
nous, ce qu'elles
Le Duc. Oui
XIV
25
Roger. Sans doute. Le Duc. Eh bien, on s'inquite, Versailles, de l'influence norme que madame des Ursins a dj prise sur le jeune roi. Roger. Vraiment Le Duc. On craint que madame des Ursins ne soit dans les intrts de l'Autriche ; comprenez-vous 1 Duhoxdoy. Bah
!
58
comme on
si
amoureux, il a t rsolu Roger. Que l'on combattrait l'amour par l'amour 1 Le Duc. Justement. Et, cet effet, on a dpch au roi deux femmes charmantes, afin que, s'il chappe l'une, il tombe dans les mains de l'autre. Roger. Prenez-y garde, monsieur le duc si les femmes se mettent faire de l'intrigue, cela fera concurrence ceux qui font de la diplomatie.
est
.
!
Le Duc.
Silence
voici le roi.
Duhouloy. Avec ces deux dames ? Le Duc. Avec elles. Messieurs, pas un mot
Rocjer.
Oh!
Mmes,
LE
ROI,
tottes
CHARLOTTE
deux.
LOUISE, masques
15
20
Le Dite, s\ivanant vers les deux Dominos. Eh bien, mesdames, que dites-vous de M. le comte de Maulon 1 Louise. Que nous avions beaucoup entendu parler de M. le comte en France, et que nous sommes vraiment bien heureuses de retrouver Madrid un pareil compatriote. Le Roi. Merci, beau masque. (A Chai-lotte.) Et vous, charmant domino, u'avez-vous pas aussi quelque chose
me
dire
Charlotte.
ferai
25
Pardonnez-moi, monsieur
le
comte, je vous
30
se croirait vraiment Versailles, et de France ne pensait pas si bien dire lorsqu'en prenant cong de son auguste petit-fils, que Dieu conserve, il lui annona qu'il n'y avait plus de Pyrnes. Le Roi. Duc, je vous remercie vritablement du cadeau que vous me faites. (Au Duc, qui salue pour se retirer.) Ne vous loignez pas, j'ai vous parler.
cette fte.
... On
le
Sa Majest
roi
ACTE
Charlotte
et
III.
SCNE
le
VIII.
59
Sire
Louise, quittant
bras
du Roi.
pour un seul instant, mesdames, vous entendez. Saint -Hrem, mousieiu- Dubouloy, offrez le bras ces dames, je vous prie, et surtout ne soyez pas trop galants, pour ne j^as faire de tort au comte de Maulou.
]\Iais
Le Roi.
Mon
sais
... Tu
que je
cela.
me
femmes
Roger.
Comme
de prfrence.
offre le sien
tu voudi'as, mon cher ; moi, je n'ai pas (/^ offre son bras Loidse ; Duboxdoy
Charlotte.)
Mesdames,
. . . !
si
nous accepter pom- cavaliers Louise. Comment donc Charlotte. Avec le plus grand
plaisir,
monsiem*.
diffrente.)
(Chaque couple
sort 2)a'r
une porte
ROI.
Le Roi. Eh bien, naon cher duc 1 Le Duc. Eh bien, mouseignem* ? Le Roi. Divines, en vrit, divines Maintenant, voyons, comment s'appelleut-elles Le Duc. Il m'est dfendu de dire leur nom. Le Que viennent-elles faire Madrid ? Tout le monde doit l'ignore]-. Et o demeurent-elles 1 C'est un mystre.
!
20
25
Mme
Tous
hommes
Mais,
s'il
vous
60
est
dfendu de rvler ce secret au roi, il n'est jias dfendu au comte de Maulon de le pntrer. Le Bue. Le comte de Maulon est jeune, noble et galant ; qu'il se serve des avantages qu'il a reus de la nature et de la Providence. Le Roi. Eh bien, ou s'en servira, duc ; et, quand je
saurai leur
lo
Duc. Aprs 1 Roi. Tout ce dont je vous prie, c'est de lem" demander pour moi la permission de me prsenter chez elles. Le Duc. Un roi pourrait, la rigueur, ce me semble,
se dispenser de cette formalit.
Le Le Le Le
Duc.
Roi.
nom Eh bien
. .
1.
Quand je
saurai
leiu-
adresse
15
il
est
petit -fils de
Louis XIV,
le
il
sera
fait
comme vous
{Il continue
'parler
bas avec
le
ROI, au fond;
rentrant
je
CHARLOTTE
ct.
et
Non,
ne
pas,
monsieur
protestations d'un
25
Comment voulez -vous que je homme mari ? Duhoidoy. Oh je le suis si peu Le Roi, s\ipprochant. Pardon, beau masque
Charlotte.
! .
croie
aux
Mais,
si
anime que soit votre conversation, je vous rappellerai Vous permettez, que j'en ai une reprendre avec vous.
monsieiu"
Dubouloy 1
ACTE
J)uhouloy.
Charlotte.
III.
SCEXE
X.
Gl
Comment
1
doue, monseigueur
{Bas.)
Je vous verrai
Vous
restez
ici ?
C/iarlotte.
Eh
bien,
SCNE X. DUBOULOY,
puis
ROGER.
i
Duboidoy. Elle a le pressentiment qu'il doit lui arri\er quelque chose d'heiu'eux Elle m'a regard en disant cela ... Si j'allais me trouver le rival d'im roi Peste je n'am-ais rien perdu pour attendre. (^1 Roger, qui entre
! . .
liar la porte
du fond.) Ah te voil Roger. Oui. Duhoxdoy. Et qu'as-tu fait de ton domiuo 1 Roger. Le roi vient de me le prendre en passant. Duhouloy. Tiens c'est comme moi. Roger. Mais j'ai rendez-vous aA'ec lui dans ce salon. Duhouloy. Et moi, j'y attends le mien. Roger. Eh bien, qu'en dis-tu % Didioidoy. De quoi % de mon domino % Roger. Oui. Duhouloy. j\Ion cher, une femme adorable ime grande femme, enfin l'esprit le plus vif, le caractre le plus gai, la conversation la plus ptillante ? ... Et le
! I
15
20
25
tien?
Roger.
Tout
! .
le
.
contraire
,
sentimentale
son couvent.
30
Duhouloy.
Oh
ne
me
62 sortent
de leur couvent. Eieu que d'y penser ... Mademoiselle Louise Mauclair en sortait, de son couvent Mais i^assons autre chose. La crois-tu
! . . .
jolie
5
Roger. Dame, oui autant du moins qu'on eu peut juger sous le masque. Un bas de figure ravissant, des dents d'mail, et, travers son loup, des yeux comme
! . . .
lo
deux toiles. Et la tienne 1 Duhouloy. Une peau clatante, une main rendre fou un statuaire, un cou de cygne puis, pour le visage, nous
;
verrons bien
j'ai
sans se dmasquer.
15
Roger. Et moi aussi Duhouloy. Oh c'est charmant Toi qui as beaucoup vu le monde, as-tu quelque ide de ce qu'elles peuvent
! !
!
tre?
2o
Roger. Non, foi de gentilhomme. J'ai rappel tous souvenirs de Paris, de Compigne, de Fontainebleau, mes de Versailles, de Marly, et cela ne correspond lien de ce que je connais. Duhouloy. Silence ce sont elles.
!
{Charlotte
et
SCNE
XL Les
Duhoxdoy
Mmes,
et
CHARLOTTE, LOUISE.
V annenant sur
le
devant,
reste
au fond
avec Charlotte.
Ah
madame,
tenir aussi
consciencieusement une promesse de bal masqu. Louise, du ton le plus sentimental. Une promesse est toujours une promesse, monsieur, et, qu'elle soit faite sous le masque ou visage dcouvert, elle n'en est pas
moins
3
sacre.
Roger.
j'apprcie.
la
bonne heure
voil
ACTE
III.
SCENE
XI.
63
me
2mhlir.
Et qui a pu vous
1
si
mchants propos
le
pensez, vicomte
{Roger
et
Louise
s^ loignent.
Duhouloy
Charlotte. Alors,
et
s'il
1
ne retom--
inutile,
si
je trouve
10
15
20
belle
dame ?
quitt Paris,
mon amie
Dubouloy
et
mode quand nous avons ne i3arlait que de M. du vicomte de Saint-Hrem. Vous faisiez
et moi.
25
Ou
vritablement vous deux la monnaie de ]\I. de Lauzim. {Se retournant j^otir gagner le fond.) Aussi, nous qui n'avions pas l'avantage de vous connatre, et qui dsirions
voir
30
deux hommes
si
extraordinaires,
sommes-nous venues
64
Tout exprs.
Duhouloy.
Eu
me
s
je sais
lo
is
2o
25
avec nous autres femmes sentimentales, songez-y bien, ce n'est pas un simple caprice qu'il faut, c'est un attachement profond et durable. Roger. Mais vous vous trompez compltement, madame ; j'adore, au contraire, les femmes sentimentales, moi. vicomte, prenez garde il me semble que, Louise. Ah s'il en et t ainsi, mademoiselle de Mrian vous convenait sous tous les rapports. Roger. Et qui vous dit que je ne l'aimais pas, madame ? qui vous dit que son image ne se prsente pas souvent encore mon esprit 1 qui vous dit qu'il ne me faut pas un amour venir pour teindre une passion .1 Louise. Ainsi, monsieur, vous me considrez comme un moyen de gurison 1 mais je dis que, pour faire Roger. Non, madame oublier une femme aimable, il ne faut pas moins qu'une femme charmante. Je ne vois rien l qi;i puisse vous blesser, ce me semble ; et c'est ce qui m'enhardit solliciter la faveur de vous prsenter mes hommages. Loitise. Eh bien, nous verrons plus tard Roger, se retournant. Mais, pour que je i^uisse profiter
srieuses,
! !
de cette gracieuse permission, il faut que vous o vous habitez. Louise. Rue d'Alcala, No. 15. Roger. Je demanderai Louise. Madame de Folmont.
'?
me
disiez
(Ils continuent de
et
Charlotte reparaissent.)
Duhouloy. Ainsi
Charlotte.
Rue
d'Alcala,
.
No. 15.
.
Duhouloy.
Madame 1
ACTE
III.
SCENE
XII.
65
venir de votre esprit, j'emporte aussi celui de votre visage, et que je puisse contempler, ne ft-ce qu'en rve, le char-
mant de'mon qui m'a lutine toute la nuit 1 Charlotte, Diihouloy. Il faut donc faire
vous voulez
Louise,
1
tout ce que
l'exigez
la sujyi^lier.
Vous
donc absolimieut 1 Dxihouloy. Je vous en conjure Roger. Je vous en supplie Louise, se dmasquant. Tenez, tes-vous content Clutrlotte, se dmasquant. Eh bien, soyez satisfait Roger. Madame Dubouloy Duhoidoy. Madame de Saint-Hrem
! !
lo
rs
{Ils
Dubouloy vers Roger, Roger vers Dubotdoy. Fendant ce temps, Charlotte et Louise disixiraissent, chacune par la porte Icdse
retournent
vivement,
se
rapprochant
Ensemble.
Roger.
Dubouloy.
Mon
ami.
Mon ami,
C'est
elle,
!
C'est eUe,
Louise Charlotte
!
Charlotte
!
...
ah
Louise
...
ah
Roger. Que vienuent-elles-faire ici 1 Dubouloy. Oui, que viennent-elles faire ici 1 Roger. Mais il me semble que le duc d'Harcourt ne nous l'a pas cach.
Dubouloy.
Il est vrai.
G6
madame
.
Quelle infamie
Le
roi
Mmes,
?
.
LE
ROI.
Le Roi. Eh
et
bien, messieurs
lo
Duhouloy. Monseigneur Roger, Le Roi. Avez-vous appris quelque chose de nouveau % Roger. Sur quoi ? Dnbouloy. Siu: qi 1 Le Roi. Mais siu- ces dames ; vous avez caus une heure avec elles. Roger. Oh de choses indiffrentes. Duhouloy. Et qui n'ont aucun intrt pom' vous,
.
.
15
monseigneur. Le Roi. Mais vous les avez vues, au moins Roger. Non.
Duhouloy. Non.
Elles ont refus de se dmasquer % Roger. Oui. Duhouloy. Oui. Le Roi. Vous savez o elles demeurent % Roger. Nous l'ignorons compltement. Le Roi. Mais elles vous ont dit leur nom ? Duhotdoy. Pas du tout. Le Roi. Ah vous tes bien malacboits ; moi qui ne suis rest que dix minutes avec elles Roger, et Duhotdoy. Eh bien Le Roi. Eh bien, j'ai t plus heureux que vous. Roger. Monseigneur sait comment elles se nomment 1 Le Roi. La plus grande se nomme madame de Saint! .
Le Roi.
20
25
'?
30
Ral.
Duhouloy. Et la
i^lus petite
ACTE
III.
SCENE
.
XIV.
.
.
67 Elles demeiu'ent
Oh
je ne l'oublierai
pas
car
un
i)oiu' api^rcier
toute la gi-ce
de ces
ot juis
deux Franaises
... La
fins, les
conversation la plus
plus iugnieux
. .
...
C'est
un tour
en perdre la tte Saint Hcrem Roger. Monseignem- ? Le Roi. Demain matin, onze heures, tu viendras
. . .
!
me
lo
parler.
pom-
toi,
je
mon
conseil
fort
te dire, vois-tu,
.
srieux,
Nous
parlerons
is
d'elles!
...
Duhouloy.
!
Ah
vous parlerez
.
Le Roi. Oui, oui car je crois que j'en suis amoureux fou ... A demain, Saint-He'rem, demain.
. .
{Il sort.)
20
ma femme 1
Roger. Est-ce de la mienne % Duhouloy. Tu verras, mon ami, que nous avons assez de bonheur poiu: que ce soit de toutes les deux ?
25
ACTE
IV.
ARGUMENT.
Roger
calls
upon
liis M-ife,
witli tlie
news
that their marriage lias been cancelled by tlie Pope at lier solicitation, adds tliat slie will never forget the hoiiour slie had of bearing, Louise interrupts tlie interview by for toc short a tiine, liis name. Roger congratuaiinouncing a visit from the Duke d'Harcourt. ltes himself on the cancelment of liis marriage, wliich he aunouuces to Dubouloy, and they both take it for grauted that their two cases beiug identical, the marriage of the latter must also hve been cancelled by the Pope but Louise soon undeceives Dubouloy, and
;
his wife he withdraws to receive from the comforting assurance that it is with Charlotte alone Roger seeks a second interview that the King has fallen in love. "with Charlotte, but only succeeds in seeing Louise, who talces upon herself the whole blme of having prepared the double marriage at the Bastille, lier jlan having remained totally unknown to Charlotte. She enliglitens Roger upon the whole conduct of Charlotte, who lias obtained for him the pardon of Louis XIV. and the restitution of his fortune. He is then anxious to save the lionour of Charlotte, who was expectiug a visit from the King, but who ai^pears on hearing the animated discussion of which she is the object between Louise and St. Hrem lie dclares to her that were he reduced to kill her to prevent it, she shall never become the King's favourite. Charlotte is delighted at this proof of the love of Roger, who has not ceased to be dear to lier, and in her interview with the King, in reply to his dclaration of love, she reveals to him that she is St. Hrem's wife, and that she is sure of being still loved by her husband. She lias not had time to inform the King of the cancelment of lier marriage, wlien Roger threatens to force himself into her prsence before the King she refuses to see him, obtains from the King an order for St, Hrem to leave
is still
Hrem
ACTE
lY.
SCNES
I.
II.
69
Spain immediately on a mission to Holland, and leaves the King under tlie impression tliat she will return his love wlieu Roger lias left Madrid. Roger, liaviug been unable to gain access to Charlotte's prsence, plots with Dubouloy to take lier away from Spain by force, and dclares to the King that he will dfend Charlotte even against him, at the risk of losing his o^vti liberty. After the King's departure Charlotte tells Roger that the cancelment of their marriage was a feint, that she loves him, lias obtained a mission for him in order to leave Spain with him, and they are preparing to dpart together. But their departure for Holland is suddenly l>revented bj' an officer of the King, who, nnder tlie preteuce of punishing St. Hrem, after annulling his mission to Holland seuds
instead a royal order to escort St. Hrem and his wife to the Spanish frontier, and a royal patent of nobility for Dubouloy, granted at his wife's solicitation. The carriage affording only room for three, Dubouloy is only too happy under the circumstances to obtain his title as a Baron by returning to France with his wife, tliough he bas to sit beside the coachman.
SCENE
Le
Valet.
L Un
Valet,
ROGER.
le
Madame
iin
.
de Saint-Ral prie M.
.
.
Aacomte
.
. .
de l'atteudre
instant au salon
. .
Elle
va venir
Roger. Merci
{Le Valet
sort.)
SCXE IL ROGER,
Madame
!
seul.
de Saint-Ral c'est encore bien heureux eu l'impudence de se prsenter ici sous mon nom ... Je suis ctuieux de savoir ce qu'elle va me dire ... Et moi qui avais parfois la bonliomie de m'attendi'ir sur cette profonde doideur dans laquelle je l'avais laisse ... Si elle a t vive, eh bien, la bonne heure, au moins, elle n'a pas t de longue dure Ah j'entends quelqu'un ... on s'approche ... la
. . .
porte s'ouvre
C'est elle
70
SCENE
Charlotte.
III. ROGER,
fait
CHARLOTTE.
prier de
Vous m'avez
vous recevoir,
monsieiu'
je m'empresse de me rendre votre dsir. ; Roger, la regardant. C'est donc bien vous, madame ; car, malgr le tmoignage de Dubouloy, je vous l'avoue,
Charlotte.
je doutais encore.
parfaitement
Vous moi
.
aviez
. . .
tort,
{^Lui
.1
. . . . . .
lo
15
2o
Merci, c'est trop de bont Roger. Un sige ? Je ne reste qu'un moment ; ... le temps de vous demander seidement comment il se fait que vous soyez Madrid sous un faux nom, quand je vous croyais Paris dans votre htel de la rue du Bac. Charlotte. Je suis venu Madrid, monsieur, parce que tel a t mon bon plaisir, et que, libre comme je le suis, il m'a paru qu'il n'tait point ncessaire de demander la 2>ermission qui que ce ft. Roger. Il me semble cependant, madame, qu'il existe de par le monde un homme qui devait tre consult avant que vous fissiez une pareille dmarche ... et qui, ne l'ayant point t, a le droit de trouver cette dmarche au moins inconvenante.
Charlotte.
Qui
cela, monsieiu''?
.
moi
Charlotte, avec
le j)lus
.
grand ionnement. M. de
.
.
Saint-
Hrem
mon mari
30
donc ce qui est Roger. Qu'est-il arriv qui puisse vous dgager de l'obissance que vous m'avez jure, et du respect que vous devez porter mon nom 1 Charlotte. Vous rappelez-vous comment vous m'avez
. . .
quitte, monsieur'?
ACTE
Roger.
IV.
SCENE
III.
71
merveille,
Charlotte.
Vous
rappelez -vous
que,
lorsque
vous
nom, de partager votre fortune et d'habiter votre htel, vous rappelez-vous que je vous " Vous parti, je n'ai plus besoin que d'une dot et dis
m'offrtes de garder votre
:
d'un couvent
Roijcr.
f
madame,
et je
Oui,
suis
mme, monsieur, me
.
aux pieds de madame de laintenon, et la prier de me recevoir aux Carmlites Mais ce n'tait point assez que de lui demander entrer au couvent, il fallait bien lui
.
...
il
il
fallait
bien lui
dii'e
que
fallait
...
il
fallait 15
bien lui dire, enfin, que vous ne m'aviez jamais aime, ou que vous ne m'aimiez plus
.
.
Roger.
Au
fait,
madame, au
;
fait
Charlotte.
Tranquillisez -vous,
monsieur,
fis
ce
ne
sont
je ne vous en
point, alors, je ne 20
maintenant. Madame de Maintenon prtendit que ce n'tait point un couvent que je devais choisir ; qu'im couvent vous donnerait raison aux yeux de la socit, en faisant supposer que j'avais commis quelque
vous en
ferai point
grande faute
25
...
le
monde ...
. .
.
me
fallait.
Roger. Et
raison,
madame de Maintenon avait parfaitement madame Quand on a votre esprit, votre ge,
.
monde, c'est la cour mme qu'il faut Seulement, parmi toutes les cours d'Europe, il en est une qui me paraissait vous tre interdite, sans ma permission du moins c'tait celle de Madrid. Charlotte. Vous ne m'avez point laiss achever, monsieur sans cela, vous auriez vu que toutes les cours m'taient permises maintenant, celle de Madrid comme les
votre figure
. . . .
c'est le
3S
autres
72
lo
15
2o
25
30
35
Roger. Je vous avoue, madame, que je ne vous comprends i^as. Madame de Charlotte. Vous allez me comprendre. Maiutenon me fit alors monter dans sa voiture, me conduisit chez Son Eminence le nonce du pape, et rclama pom- moi l'annulation de notre mariage. Rof/er. L'annulation de notre mariage Charlotte. Son Eminence crivit aussitt Rome, et, comme l'affaire avait t chaudement recommande par Sa Majest elle-mme notre ambassadeur, presque courrier par courrier, madame de Maintenon reut le bref Roger. Qui cassait notre mariage 1 Charlotte. Oui, monsieur Roger. Notre mariage est cass Charlotte. Cass, monsieur Soyez donc heureux soyez donc libre mais reconnaissez que j'ai le droit de partager, sinon le bonheur, du moins la libert qui vous est rendue. Roger. Cass 1 Alors, madame, oui, je comprends vous tes libre ; mais, vous en conviendrez, il n'est pas moins trange que vous ayez t choisir, pour user de votre libert, la cour de Sa Majest Philippe V. Charlotte. Savais-je que vous l'habitiez, monsieiu- 1 m'aviez-vous dit, en partant, o, vous alliez 1 et, depuis que vous tes parti, m'aviez-vous donn de vos nouvelles 1 Puis, monsieiufaut -il vous le dire, ce n'est pas de mon libre arbitre que je suis venue ici ce n'est pas mon choix qui m'a conduite en Espagne, c'est un ordre de madame de Maintenon. Elle m'a dit, im matin, qu'il me fallait partir pour Madrid Elle m'a remis une lettre cachete, et dont j'ignorais le contenu, Nous sommes amves pour M. le duc d'Harcourt Avant-hier, nous avons t il y a quatre jours, je crois. au spectacle dans la loge de l'ambassadeur Hier, nous avons t prsentes au roi Nous ignorions,
*?
'\
ACTE
IV.
SCXE
IV.
73
Louise et moi, que vous fussiez Buen- Retire Notre intention d'abord Nous vous avons rencontr tait de ne pas vous parler ... Le roi vous a ordonn vous nous avez pries de nous de prendre notre bras dmasquer, et, comme nous n'avions aucun motif de nous refuser vos sollicitations, nous y avons cd ... Je savais que cette reconnaissance d'hier au soir amnerait, selon toute probabilit, une explication ce matin ; mais cette explication tait indispensable, je ne l'ai donc ni fuie ni Vous tes venu me la cherche, je l'ai attendue Dsirez-vous quelque demander, je vous la donne Parlez, mousiem-, et, s'il est en mou chose de plus ? pouvoir de le faire, je le ferai ... Je n'oublierai jamais que j'ai eu l'honneur de porter votre nom, bien peu de mais assez cependant pom" que temps, sans doute
. .
10
is
je regrette toute
ma
de
le quitter.
Roger, dans
le
plits
me
M,
Charlotte.
le
Fort simples, monsieur, et dont, au besoin, duc d'Harcoiurt poiirra vous donner la preuve
.
.
SCENE IV.Les
Mmes, LOUISE.
Loxdse. Pardon, monsieur, pardon, ma chre Charlotte {Elle hd parle has.^ mais par ordre supriem"
.
!
Charlotte. Trs-bien
...
1
25
moins que M. de SaintHrem n'ait encore quelque chose me dire. Roger. Oh je n'aurai pas le mauvais got de vous
l'instant
!
...
madame car je de\'ine Charlotte. Oh mou Dieu, monsieur, c'est tout ment le duc 'd'Harcom-t qui me fait demander si
retenir,
;
.
simpleje suis
30
visible.
74
...
.
je sais
.
Ah oui oui duc d'Harcourt 1 vous tes sous sa protection immdiate Que je ne a^ous retienne donc pas, madame
. . .
!
Moi-mme
s
j'ai
je dois
...
il
faut
. .
lo
Roger. Madame ... je me retire ... Je ne prendrai pas la libert de me prsenter de nouveau ... il y aurait sans doute indiscrtion Charlotte. Nullement, monsieur ... et, toutes les fois que vous le voudrez, bien certainement, en qualit de compatriote, j'aurai grand plaisir vous revoir.
.
.
{Charlotte
et
Louise sahoent
et
sortent.)
SCENE V. ROGER,
Eh
plus
15
seul.
bien,
mais
c'est
encore heureux
J'ai la per. .
mission de
me
prsenter chez
. . .
ma femme
qui n'est
bout du compte, ce bref fait admirablement mon affaire c'est tout ce que je dsirais, Me voil moi ; c'est tout ce que je pouvais dsirer libre comme l'air parfaitement libre libre
!
ma femme
Au
Valet.
Valet, annonant.
!
M. Dubouloy.
. . .
!
Roger. Ah justement Je suis pass chez Dubouloy. Te voil, mon ami toi, et, comme je ne t'y ai point rencontr, j'ai pens que
je te retrouverais
ici
.
.
Roger.
25
Mon
. .
compliments
flicite-moi
Dubouloy,
la tienne
. .
effraye.
.
Ah
ce n'est pas
.
ami,
c'est
.%
Alors
."
alors,
mou
ACTE
Roger.
d'ailleiu-s,
!
IV.
SCNE
VI.
75
Bah il n'est plus question de cela, et puis, maintenant, quand ce serait Charlotte que le
roi aimerait, a
me
absolument gal. Duhoxdoy. Je ne comprends pas. mademoiselle de Roger. Mon ami, je suis libre Mrian n'est plus ma femme. Sm- la demande de madame de LIaintenon, le pape a cass notre mariage Mou cher SaintDuhouloy. Oh le saint homme
. . .
.
Hrem, reois toutes mes flicitations pense, moi ... le pape a cass ton mariage,
.
.
Mais
1
j'y lo
dis-tu
Roger. Om. mon mariage Dubouloy. Alors ... le mien moi comme on nous a maris ensemble ... on a d nous dmarier ensemble 1 Roger. Probablement Duhoidoy. Comment tu ne t'es pas inform de cela,
. . .
. .
15
goste
...
!
effet
Ainsi,
'.
mon
Ah
. .
voil
maintenant le ct politique du voyage Peste leur changement de nom de ces dames que madame des Ursius se tienne ferme, si c'est mademoiselle Louise lauclair qui a l'honneur de plaire Sa Majest ... A propos de Sa Majest, tu as t chez elle ce matin 1 mon Dieu, tu m'y fais penser ... je Roger. Ah
ce qui m'explique
. .
25
Duhouloy.
heures
. .
.
Diable
...
le
roi
t'attendait
onze
qu'il
va
3s
tre midi
...
c'est
ma
fameuse montre
76
Mon
le
moment
Roger. Et
Duhouloy,
s
dans un fauteuil.
Oui,
mou
lo
ne suis pas fch, tu le comprends bien, d'avoir une explication avec mademoiselle Louise Mauclair, et d'apprendre de sa jolie bouche que nous sommes rendus notre mutuelle libert Va donc chez le roi, mon ami, va, et tche, par curiosit, de savoir celle que son coeur Roger. Oui, oui ... et, comme nous sommes maintenant dsintresss dans la question cela sera trscher
.
oui, je reste
... Je
amusant
is
Roger,
Au
revoir,
Dubouloy, au
revoir.
[Il sort.)
seul.
Quelle chose trange que la puissance d'un mot qu'y a-t-il de si extraordinaire dans l'assemlibre
. . .
blage de quelques
lettl'es,
ainsi la face
C'est que vritablement je respire cette des choses ? 20 heure avec une facilit qui m'tonne ... Ah !..
.
Tiens
Dubouloy
D^ibouloy. Mademoiselle
Dubouloy
Ah
25
c'est
petite visite
Dubouloy, sahiant. Mademoiselle Louise. Asseyons-nous donc, je vous Duhouloy. Avec grand plaisir.
.
prie.
ACTE
IV.
SCNE
!
YlII.
77
Diihouloy.
Comment
donc, mademoiselle
mais vous
inattendue Madrid, je m'empresserais Louise. De partir pour la France ... Je connais vos habitudes, monsiem* Duboidoy.
. .
Mais
les
{A part.)
lo
(Hcmt.) Les positions n'tant plus les mmes (A 2^'ii't-) Elle ne ri^ond rien eucore (Haut.) Vous comprenez que je n'avais plus de motifs C'est un beau pays que l'Espagne, n'estce pas, mademoiselle ? Louise. ]\Iais oui, du moins jusqu'ici il m'a paru charmant ; des cavaliers ijleius de galanterie, des femmes
Elle ne rpond rien
.
. .
is
dlicieuses.
Duhouloy.
Oh
les
femmes,
les
femmes
voyez-vous,
,
ne parlons pas des Espagnoles devant les Franaises Moi, ce que je sais, c'est qu'il n'y a pas une Espagnole, ft -elle de Se ville ou de Cadix, ft -elle Navarraise ou Grenadine, qui puisse faire oublier nos ravissantes Franaises ; il n'y a cpe les Franaises, mademoiselle, il n'y a
.
.
20
que
les
Franaises
Louise.
plus,
monsiexir
25
vous tes d'une galanterie ... Duhouloy. Vous m'avez si peu vu Mais, je l'espre, maintenant, mademoiselle, nous nous verrons davantage, si vous restez Madrid siu"tout. Restez-vous
Dubouloy
il
Madrid
1
!
...
!
le roi
.
Duhouloy. Le
ce pas
1
roi
C'est
l'homme
le
a t trs-bon pour nous. quel charmant cavalier, n'estplus lgant, le plus poli du
royaimie.
Louise.
Et
le
Duhouloy.
Ah
il
a t avec vous
...
35
78
femmes
made-
moiselle.
Louise. Ah monsieur Dubouloy, je vous demande bien jDardon, mais je remarque que, depuis le commenceconversation, vous commettez l'erreur de m'appeler mademoiselle. Dtibouloy. Je commets l'erreur, dites-vous ? Louise. Sans doute ... ? Est-ce que vous amiez oubli, par hasard ... ?
ment de notre
lo
Dubouloy. Quoi
is
vous m'avez fait l'honneur de me prendre pour femme % Duhouloy. Et vous, mademoiselle, est-ce que vous auriez oubli certain bref arriv de Rome % Louise. Quel bref? Duhouloy. Le bref du pape. Louise. Quel pape % Duhouloy. Eh bien, mais ... le pape ... le saintpre ... Sa Saintet ... Il n'y a qu'un pape,
enfin
. .
.
Louise. Louise.
es
Ah
oui
Le bref qui
casse le mariage de
M. de
Saint-
Hrem
et de mademoiselle de
Mrian
30
Duhouloy. Oui. Louise. Mais quel rapport % Duhuoloy. Comment quel rapport ? Louise. Sans doute ; cela ne nous regarde pas, nous. Dubouloy. Comment, cela ne nous regarde pas ? Louise. Non. Dubouloy. Nous ne sommes pas com2:)ris dans le mme
!
bref?
Louise. Non.
35
On
?
mme demande
pour nous
ACTE
Louifte.
IV.
SCENE
.
IX.
79
Oh
.
si fait
!
Buhouloy.
peurs
! .
Ah
{A part.)
bien
?
Elle
me
fait
des
{Haut.)
Eh
Louise.
Ih,
Eh
bien, le pape a
ruptiu'es;
assortie, soit
comme
position, soit
comme
mais que, des causes pareilles, des motifs semblables n'existant pas pom- nous autres gens de finance notre mariage ... Dubouloy. Notre mariage 1 Louise. Notre mariage tait maintenu. Dubouloy. Notre mariage est maintenu {Prenant chapeau.) Mademoiselle, vous comprenez que, du son moment que c'est madame Duboidoy que j'ai l'honneiu. .
. . . .
ic
>;
de parler
Louise.
respective
Eh
.
.
bien,
Dubouloy.
vous
monsieur 1 Cela change entirement notre position Souirez donc que je prenne cong de
.
...
2c
Mmes, EOGER.
?
Eh
bien,
mon ami
cher,
Dubouloy.
jours
!
Sacrifi,
mon
sacrifi
comme
tou-
Roger. Ton mariage tient 1 Dubouloy. Oh mon Dieu, oui Sa Majest ? Roger. Oui.
!
... Et
toi,
as-tu
vu
25
Dubouloy. Et as-tu quelque ide de celle ... ? Roger. Mon cher Dubouloy, je crois que c'est fort heureux que madame de Saint-Hrem ne soit plus ma femme. Duboxdoy. Eh bien, c'est au moins une consolation
80
mon
ami.
Louise.)
Dubouloy.
5
Madame Madame
.
Au
revoir,
monsieur
(Duboulop
sort.)
madame
lo
j^oiuTais-je parler de grce de Saint-Hrem % mademoiselle de Mrian, voulez-vous dire. Louise. Roger. C'est vrai, j'oubliais Louise. Impossible en ce moment ; elle est occupe. Roger, part. Elle attend le roi Louise. Mais dites -moi ce que vous avez lui faire
Roger.
Madame ...
savoir.
Roger.
is
Non
...
ce soir
demain
.
2o
Roger. C'est que, d'ici demain, il peut arriver Louise. Quoi 1 Roger. Tel vnement Louise. Que voulez -vous qui nous arriv, places directement, comme nous le sommes, sous la protection de Sa Majest 1 Roger. Eh bien, justement, ma chre madame Dubouloy,
.
25
30
Louise. De la jalousie, vicomte 1 moi ... et comment ? Roger. De la jalousie Mais, vous le comprenez, Pourquoi serais-je jaloux ? je ne puis oublier qu'elle a port mon nom Louise. Il est un peu tard pour vous en souvenir. Roger. Cependant, il me semble Louise. Vous vous inquitez de ce qiii peut arriver une femme que vous avez quitte, sans vous demander
!
ACTE
si
IV.
SCENE
X.
81
ce
mariage
la Bastille n'avait
Achevez. qu'une autre que se pas Cliarlotte ait tout dit, tout rvl madame de Maintenon'? Roger, vivement. C'eslr vous Louise. Hlas moi - mme, monsieur ; oui, Charlotte ignorait tout, je vous le jure Roger. I\Iais convenez votre tour que, si j'ai eu des torts envers madame de Saint-Hrem, elle a bien i)ris sa revanche ... cpii dois-je la confiscation de mes biens ? qui dois-je que la terre de France me soit interdite 1 Louise. ]\Iais tout cela vous est rendu, monsieur Le duc d'Harcom't est charg de vous le signifier aujourd'hui mme. Oui votre exil est radi Le squestre mis siu' vos biens est ananti ... Et qui devez-vous tout celai Roger. qui je le dois 1 Louise. elle, monsiem-, elle. Roger, tonn. Charlotte 1
1
. .
.
Ne
peut -il
enfin
lo
is
A A
!
20
Louise.
h.
elle seule
et ce
de dmarches, de sollicitations, de prires, elle l'a obtenu. Roger. Vous comprenez, madame, que, si ce que vous me dites l est vrai, c'est une raison de plus poiu- que je
dsire lui parler sans retard.
Louise. Malhem-eusement,
siem* le vicomte, dans ce
comme moment la
je vous
l'ai dit,
mon3
Roger. Impossible
Et pourquoi
parat. )
Roger. Mais je vous dis cpie c'est prcisment cette personne qu'il ne faut pas qu'elle reoive. Je vous dis
que,
si elle la reoit, elle
est perdue.
82
Mmes,
CHARLOTTE.
!
Charlotte, s^avanant. Perdue, monsieiu' que voulezvous dire ? Roger. Ah c 'est vous, mad'ame, enfin Le hasard permet que je vous voie. {A Louise.) Ma chre madame Dubouloy, au nom du ciel veillez ce qu'on ne nous drange pas. Il y va de son bonheur, du mien, du vtre
!
!
peut-tre
allez, allez.
lo
[Louise sort.) Roger, Charlotte. Oui, madame, oui, comme vous entriez, je le disais votre amie, on veut vous perdre.
Charlotte.
Me
perdre,
moi
15
Roger. Il y a un complot contre vous, contre votre honneur. Charlotte. Contre mon honneur, un complot ? Roger. Le roi va venir, n'est-ce pas 1
Charlotte.
Ah
monsieur, qui
a pu
vous
faire
sup-
poser
Vous croyez
suis
Roger. J'en
l'ignorer,
sr
mais,
puisque
vous
semblez
madame,
mission
vous tes destine remplacer madame des Ursins dans le cur de Sa Majest Philippe V.
:
Charlotte. Monsieiu"
25
Charlotte.
Au
fait, les
rle
dans
30 roi
le sicle qui
vient de s'couler
Roger.
Oui
mais,
madame, femmes 1
quels
autres,
les
ACTE
tristes poiir le
. . .
IV.
SCEXE
XI.
83
cur ; les autres, dangereux pour la vie ]\Iadame de Montespau, mademoiselle de la VaUire, Gabrielle d'Estres.
Roger. Vous oubliez
perdre la France
Charlotte.
madame d'Etampes,
qui a
failli
s
!
...
Vous oubliez Agns Sorel, qui l'a sauve Roger. Ainsi, madame, il parat que vous n'tes pas trop effraye du rle que madame de Maintenon voiis a donn apprendre, et que M. le duc d'Harcoiui est charg
de vous
faire
rpter
Cela
fait
honneiu- votre
s'en
lo
com-age, car
pouvanteraient.
Charlotte. Je comprends, monsieur
il
y a dans
le
ont des parents, une famille des femmes heureuses, qui ont un mari qu'elles aiment et qui les aime, des enfants qui les appellent leiu- mre des frres qui les appellent leur siu* im pre et une mre qui les appellent leur fille ... celles-l, monsieiu-, de grands devoirs sont imposs ; elles l'obligation de conserver intact un nom qu'elles doivent rendre pur ... celles-l la crainte de faire partager leur honte ceux qui ont fait leur gloire Mais il en est d'autres, vous l'oubUez, monsiem*, qui Dieu a
tres
privilgis,
. . . . . . . .
monde des
qui
15
20
un
qm
est
n'ont plus ni le
ni le
nom
nom
il
de malheiu-euses cratiu-es, enfin, abandonnes, seules au monde, et ne devant comjte personne ni de leur vertu, ni de leur honte, ni de lem* lvation, ni de leur abaissement celles-l, monsieiu-, quand une nation jette les yeux sur elles, croyant par elles obtenir un grand rsidtat, celles-l doivent bnu' le sort qu'on les ait juges bonnes encore quelque chose, et qu'on ne les ait pas oublies dans la nuit de leur malheur, comme des tres inutiles,
:
30
infrieurs et mpriss.
35
Roger.
Ah
je
comprends
alors,
madame, pourquoi
ces
84
vives sollicitations en
briser
ma
lo
une union qu'on avait eu tant d'empressement former 1 Mais faites-y attention, madame, il y a des gens souffriront jamais que la femme qu'ils ont aime, qui ne que la femme qui a port leur nom ... Et tenez, tenez, moi, par exemple Chai'lotte. Vous, monsieur 1 Roger. Moi, je vous le dclare, tant que je vivrai, madame, tant que j'aurai mie voix pom* protester contre tant que j'aurai un bras pour une pareille infamie porter une pe ... je vous le dclare, mademoiselle de Mrian ne sera pas la matresse de Philippe V, duss. . .
.
je
Charlotte.
15
Quoi'?
!
J'ai dit,
madame.
! !
le
comte de Maulon
!
au
Valet.
A
.
Roger. Le roi
pas venir
2o
!
!..
Charlotte., Je vous ai dit que je ne l'attendais pas. Roger. Vous m'avez dit qu'il n'tait pas amoureux de
vous.
Charlotte. Je vous ai dit que rien ne
croire.
25
me
portait
le
Vous
35
que je n'ai plus mais vous tes je ne vous perds i^rvenue ... je veille sur vous pas des yeux songez -y bien ... et, si vous ne m'aimez plus, du moins, comme je ne veux pas de sentiments intermdiaires, j'aurai soin que vous me hassiez Adieu madame, adieu {Il sort.) il m'aime Charlotte, seule. Il m'aime Oh mon Dieu mon Dieu que je suis heureuse
Roger. C'est juste.
J'oubliais encore
le droit
... Je me
. . .
retire donc,
madame
. . .
!
ACTE
IV.
SCENE
XII.
85
SCENE XII. LE
EOI,
CHARLOTTE.
Le Roi. Vous avez eu la bont de permettre au comte de Maule'on de se i^rsenter chez vous, madame et vous voyez qu'il profite avec reconnaissance, et surtout avec empressement, de la permission.
;
Charlotte.
Sire
...
. . .
Le Roi. On a vritablement raison de dire que les Vous nous avez nuits sont les joiu-s des femmes
l'honneur de passer la nuit presque entire notre petite fte, et je vous retrouve, aprs cette nuit sans
fait
lo
Ah
et
magique
...
bonheiule
est
un
fard
visage
comme uu
?
ciu" joyeux.
Le
Roi. VoiTS tes donc heiu-euse, madame Clmrlotte. Oui, sire, oui, bien heureuse.
15
Le Roi. C'est un miracle tout nouveau la cour d'Espagne, madame, que cette joie et que cette gaiet ... Ne la perdez pas, madame, car elle vous va ravir, et je ne vous ai jamais vue si belle Charlotte. Votre Majest n'a pas eu le temps de faire de longues tudes sur les variations de mon visage ; car, si je ne me trompe, j'ai eu l'honnem' de lui tre prsente
.
.
20
Le Roi. Oui, vous m'avez t prsente hier poiu: la premire fois, c'est vrai ; mais, moi, je vous connaissais depuis longtemps, madame.
Vous me connaissiez, sire? Le Roi. Des yeux et du cur sevdement,
Charlotte.
c'est vrai
;
25
je
les reprsenta3
.1
Le Roi.
que,
Oui,
la
et
dans
confiance
86
livriez
tout l'abandon de votre esprit, toute la richesse de votre imagination, sous votre masque, je suivais toutes les expressions de votre visage, tous les mouvements de votre physionomie ; vous pensiez que votre parole seule
5
devenu
inutile, je
vois prsent.
Charlotte.
Mais savez-vous,
!
que
c'est
une vritable
rois, il
trahison
lo
et quand, travers le
masque,
20
25
30
35
nous sommes arrivs lire sur le visage, reste encore lo visage, qui nous empche de lire dans le cur. Charlotte. Pardon, sire, mais il me semble Le Roi. Ah puisque vous tes si heureuse, madame, laissez-moi me plaindre de mon malhempuisque vous tes si joyeuse, laissez-moi vous dire im peu ma tristesse. Charlotte. Vous triste, vous malhem'eux, sire 1 Le Roi. Oui, bien triste, bien malheureux, je vous le jm'e ; car n'est-ce pas le comble du malheur pour un jeune prince l'esprit aventureux, au cur aimant, l'me ardente, d'tre enferm sans cesse dans le cercle troit et glac de la politique, d'tre entom- de vieux conseillers au cur teint, qui combattent, compriment, touffent tout ce qu'il y a de jeune dans son me ; de n'avoir jamais un espoir qui puisse devenir une volont ; de s'entendre rjoondre chaque dsir qu'on exi^rime "Sire, la France veut!" ou: "Sire, l'Autriche ne veut pas!" Voil pourtant o j'en suis, avec cette ombre de Oh croyez-moi, madame, il puissance qu'on m'a faite. n'y a qu'vuie royaut relle, incontestable, despotique, une royaut de droit divin: c'est celle de la beaut, de la grce et de l'esprit. Cette royaut, madame, c'est la vtre. {Lui jwenant la main.) Permettez donc que
. .
ACTE
votre plus
IV.
SCENE
XII.
87
humble sujet vous rende hommage et se dclare jamais votre fal et fidle serviteur. tout
Charlotte.
Sire
. . .
lorsque
de mon bonheur, madame, vous ai vue, m'apportant sur cette terre d'Espagne, o je suis exil, un reflet de ma jeunesse J'ai couru passe, un parfum de ma patrie perdue. Cette vous, comme un voyageur gar court la lumire. lumire, c'tait une flamme ardente, et cette flamme m'a atteint, m'a saisi, m'a dvor ... Je vous aime, madame
Le Roi.
je
Aussi,
jugez
lo
... Oh
lorsqu'une
si
telle
long-
temps renferme dans le cur, il faut qu'elle soit entendue, Eh madame, qu'y a-t-il donc il faut qu'on y rponde. de si effrayant dans ces trois mots 1 Charlotte. Il y a d'effrayant, sire, que je ne puis y
!
15
Sire, je suis marie rpondre sans crime Le Roi. Oui ; mais votre mari est absent, loign,
. . . .
l'autre
bout du monde. Charlotte. Mon mari est ici, cette cour, prs de vous. Le Roi. Votre mari ici, cette cour ? Charlotte. C'est votre favori, votre ami le plus dvou Le Roi. Saint-Hrem ?
Charlotte. Oui,
sire.
2s
Le Roi. Vous
cette jeime
fille
1
seriez la
qu'il
femme de Saint-Hrem
.
. .
puis
abandonne
Charlotte. Hlas!
Le Roi. Mais,
c'est qu'il
si
indignement
il
traite, 3
Charlotte.
Dtrompez -vous,
sire,
m'aime
l'orgueil
sur
joie,
me
mon visage ... eh bien, ce bonheur, cette venaient de la certitude d'tre aime.
3S
88
doue tromp par tout ce qui il n'y aura m'entoure, trahi par tout ce qui m'approche donc pas un bonheur qui devienne une ralit, pas une Mais flicit qi ne s'vanouisse comme une ombre Saint-Hrem y rflque faites-y attention, madame
Roi.
!
Le
Ah
je
serai
chisse
mes
droits et
mes
pr-
rogatives
royaut qu'on
lo
donne au moins
Charlotte.
Oh
sire
sire
Vous
tromp par personne. me voyant si malheureuse, si dsespre, m'a fait partir pour Madrid en me recommandant M. le duc d'Harcourt. Pour que son
n'avez t trahi, vous n'avez t
C'est
madame de Maintenon
15
j'ai
20
25
Jugez donc ce qu'elle dirait, si elle allait apprendre que eu le malheur de voiis plaire; elle dirait que c'est moi qui, jjar ma coquetterie Le Eoi. Oh tenez, ne me- parlez pas de madame de Maintenon Elle a dj assez tourment le duc d'Anjou, sans qu'elle poursuive encore Philippe V. A Versailles, son despotisme me pesait ; Madrid, il m'est Et, grce au ciel insupportable. Madrid, je puis le Oui, madame, oui. Ou m'a mis un sceptre secouer. la main, dt -il me scher le bras on m'a mis une couronne sur la tte, dt-elle me brler le front on m'a Eh bien, puisque je le fait roi, enfin, roi malgr moi. suis, je veux l'tre ... je le serai Charlotte. Mais M. de Saint-Hrem
. . . !
. . . ! !
30
Le
moi
Roi.
Oui, jaloux
n'est-ce pas
... Eh
bien,
35
Dieu, mon Dieu Le Roi. Qu'il prenne garde Pardon, sire Louise, entrant. Charlotte Charlotte, M. de Saint-Hrem est l dans l'antichambre il veut entrer, il insiste, il menace.
Charlotte.
! !
Oh
mon
ACTE
C/utrlutte,
IV.
SCENE
XII.
est
89
il
jKirt.
S'ils se
rencontrent,
perdu
entrer,
quaud
le
.?
Sire, je suis
Charlotte.
de
faire respecter
ma
. .
chez moi.
trouvent.
Le
Roi. Mais
tm Valet qui pa7-aU au fond. Dites M. de Saiut-Hrem qu'il n'est pas mon mari, que je ne veux pas le recevoir, que je ne le connais pas. Le Roi. Oh madame, que de reconnaissance que je suis heureux Charlotte. Oi; mais, sire, sire, au nom du ciel,
Charlotte,
!
lo
reth'ez-vous
Le Roi. Je vous
Charlotte.
reverrai
sire
!
1
.
is
mais vous ne devinez pas que, toute libre que je suis, la pre'sence de certaine personne ladrid serait pour moi un reproche. Le Roi. Oui, vous avez raison, Saint-Hrem doit parth-.
!
Ah
Charlotte.
Un
!
exil
1
!
Le Roi. Oh
si
.
ime mission. Charlotte. Une mission 1 {A j)art.) Quelle ide'e [Haut.) Oui, sire, oui, une mission hors j'osais
!
non
d'Espagne. il partira ce soii", ce soir, pour la Le Roi. Oli Hollande. Charlotte, Mais, sans doute, il faut ime dcision du conseil, la signature d'im ministre 1 Le Roi, regardant autour de Im. Il faut, madame
1
25
il
ime plume, du Charlotte, lui montrant une table. Sire Le Roi, crivant. Oh Dieu merci, madame, il n'en est pas de nous comme de ces pauvres rois d'Angleterre,
faut
papier, voil tout.
!
!
30
oblige's
de tout soumettre leur parlement, et dont les ordres sont impuissants s'ils ne sont contre -signs d'un Oh non madame non devant ce secrtaire d'tat.
! ! !
!
35
90
ne
roi.
le lira
que
le
chapeau la main
car
il
est sign
du
Hrem comme
lo
mme 1
Le Roi.
qu'il
l'instant
Charlotte.
Vous
si
mes vritables
pour
les
avoir
Le Roi. Vous me
Charlotte.
sire.
M. de Saint-Hrem
(LJlle rentre.
20
Au mme
!
Le
Roi.
Oh
je suis le plus
SCENE XIII. LE
Roger.
ROI,
ROGER, DUBOULOY.
!
A nous deux maintenant Duhouloy. Que veux-tu faire 1 Roger. Il y a une voiture dans la
ce balcon.
25
ruelle.
Entres-y par
Duhoidoy. Comment
Roger.
m'avertir,
Tu
et,
je russis
...
Charlotte.
Duhouloy. Mais
30
...
Le
roi
!
Roger. Silence
{Duhouloy disparat)
ACTE
lY.
SCENE
XIV.
91
SCENE XIV. LE
Le
lioi, se
ROI,
ROGER.
!
retournant.
Saint-Hrem
Roger. Oui, sire, lui-mme. Le Roi, 2^(i^'t- Elle avait raison ; car il s'est bieu ht de revenir, {Haut.) Vous venez propos, monsieur, j'allais vous faire chercher, Roger. Je suis heiu'eux que le hasard pargne Votre Parlez, Majest ime si grande peine, ]\Ie voici, sire. j'coute. Que dsirez-vous de moi 1 Le Roi. Vous m'avez plus d'une fois exprim le regret de ne m'tre agrable que comme compagnon de plaisir Un roi n'est pas toujours matre de sa volont ; il me fallait mie occasion, une circonstance Cette mission que vous sollicitiez hier encore, je vous l'accorde maintenant, Roger. Maintenant, sire, il est trop tard.
.
lo
is
Le
Le
hier,
au bal
.1
le
20
j'ai
moment,
sii'e,
me
!
Le
peut-on
le
savoir
Roger. Oli parfaitement, sire. Le Roi. Dites-le donc, monsieur. Roger. C'est qu'un grand seigneur un trs-grand aime la mme seigneur de la coiu: du roi Philippe femme que moi. Vous voyez que j'aurais fait un mauvais diplomate, puisque je joue jeu dcouvert. Le Roi. Et la femme aime par ce grand seigneur,
.
. .
25
quelle est-elle
Roger. Celle qui fut la mienne, sire. Le Roi. Et que vous avez si cruellement abandonne, monsieur. Ce grand seigneur,- vous le voyez bien, ne fait donc que rparer votre injustice.
30
92
me
charge
moi-mme
c'est plus
que
un
droit
que je rclame et
mme ...
'o
15
Le Roi. Achevez Roger. Mme contre vous, sire. Le Roi. Monsieur, savez-vous que vous manquez au respect que vous devez votre roi 1 Roger. Sire, je suis n en France, et je ne reconnais d'autre matre que Sa Majest le roi Louis XIV. Le Roi. Mais vous tes en Espagne, monsieur, vous tes Madrid dans mon royaume, ne l'oubliez pas. Roger. Alors, sire, je suis votre hte, et c'est vous qui, en abusant de votre pouvoir, manquez l'hospitalit que vous m'avez offerte. Le Roi. Sortez, monsieur, sortez Roger. Sire, votre aeul Henri IV aurait dit
. .
! :
" Sortons."
Le Roi. C'est bien, monsieur Dans un quart d'heure, vous aurez quitt Madrid, et, dans trois jours, l'Espagne. Roger. Et si je refuse d'obir cet ordre 1 Le Roi. Dans vingt minutes, vous serez conduit la
!
forteresse.
(// sort.)
Roger.
Eh
;
bien,
me
faire
arrter, alors
je reste ici
j'attends.
2:>uis
CHARLOTTE.
Roger. Oui, oui, ici, sous ses yeux; nous verrons jusqu'o elle poussera l'indiffrence nous verrons [Charlotte jxcrat.) Ah venez, madame, venez.
!
Charlotte. Ah monsieur, vous voil, enfin Roger. Oui, me voil ; mais soyez heureuse. Je ne vous lasserai plus de mes instances, je ne vous fatiguerai plus de mes poui'suites vous allez tre dbarrasse de
! ! :
moi.
ACTE
Charlotte.
IV.
SCNE XV.
de
9-3
Dbarrasse
vous
Oli
mais
attendez donc avant de m'accuser. Roger. Oh madame, votre esprit a mesm- d'un coup
!
Le mariage vous liait bris ; le toutes les difficults. mari vous importunait chass ... La mme ville, le mme roj^aume ne pouvaient voir votre lvation et sa honte exil Charlotte. Mais non, ce n'est point un exil, c'est une
: : : !
mission.
Roger. Que
Charlotte.
j'ai refuse,
!
madame.
10
Malheureux
!
Roger.
le roi
Oh
mais attendez
...
ce
n'est
pas tout.
Alors, monsieiu*,
il
15
sans perdre un
partir.
instant,
faut
Roger. Fuir
Charlotte.
quitter
;
Madrid
?
.
.
Vous
quitter
Non
20
qui,
pom*
;
mettre vos
joivrs
humaine ne m'eilt retenue et que j'eusse t vous rejoindre, ft-ce au bout du monde Je dis cj^ue cette rupture tait une feinte, ce bref de Kome im mensonge, mon indiffrence un calcul. Je suis toujours votre femme, je vous
!
25
comme
le
de
suivre partout,
suivre.
qui aime son mari est en exil, je suis prte vous Prenez-moi donc, monsieur, et emmenez-moi o
le
devoir d'une
femme
mme
30
vous A^oudrez. Lie voil, monsieur, me voil Roger. Oh laissez -moi vous demander pardon genoux Maintenant, vienne le roi, je l'attends, je le brave je suis aim je suis aim
! ! !
3S
Charlotte.
Oh
j'espre qu'il
pardonnera.
Une
plus
94
j'ai fait
il
un
apj^el
gnrosit.
Comme
.
sortait d'ici,
remise
Mmes,
DUBOULOY.
lo
Duhoidoy, entrant 2Mr la fentre. Eh bien, mon ami, Depuis une heure, je fais le signal tu es donc sourd 1 convenu, et tu ne rponds pas. Roger. Oh Dubouloy elle m'aime elle m'aime elle m'a toujours aim Duhouloy. Alors, il parat que l'enlvement se fera
!
sans difficult.
Charlotte.
Comment
Une
voiture est
l,
Mmes, LOUISE.
!
Charlotte
Charlotte
?
oh
mon Dieu
Charlotte.
Qu'as-tu
Louise.
Des
. .
alguazils,
des soldats,
gardes
2o
Charlotte.
Que
faire
Fuyons
!
ici
SCENE
25
ACTE
L'Officier.
IV.
SCENE
l'ordre
XYIII.
95
J'ai
reu
de m'assiu-er
de
votre
personne.
Roger.
Il
sitffit.
V Officier. Un instant, monsieur, attendez ; de qui est l'ordre que vous avez ? L'Officier. De l'alcade mayor, madame. Charlotte. Cet ordre est nul en voici un de Sa Majest, qm prescrit LI. de Saint-He'reni de partir surle-champ pour La Haye. L'Officier. Il m'est enjoint, madame, de retirer cet ordre de vos mains (jnouvevient gnral), et de vous remettre celui-ci. Charlotte. Du roi {Elle lit.) " Aprs avoir trahi tous devoirs d'poux, aprs avoir manqu au respect qu'il ses devait une tte com'onne, M. de Saint-Hrem peut et doit s'attendre ime justice prompte et une ixmition
Charlotte,
;
!
lo
15
terrible!"
le
[S'interronipant.)
"Mais
chtiment atteindrait une personne qm, elle aussi, fut offense par lui, et cependant a demand sa grce ; pour elle, pour eUe seule, qu'il soit donc fait comme elle le dsire; mais que M. et madame de Saint-Hrem quittent l'instant mme l'Espagne, et que l'officier charg de cet ordre les conduise jusqu' la frontire L'ami oublie, le roi pardonne Moi, le roi." Oh je le savais bien {A l'Officier.) Nous vous suivons, monsieur, nous partons Viens, Louise,
!
20
25
viens.
Duhouloy.
Un
instant,
;
un
ainsi,
instant.
La
.
voiture ne
.
madame
!
Moi
. .
aussi, j'avais 3
hte de remettre moi-mme votre pre . mon pre 1 Duhouloy. Louise. Ce brevet que, sur mes instances,
le
duc
35
d'Harcoiurt
Duhouloy.
Loxnse.
Un
brevet
Un
brevet de baron.
9G
Un
1
.
Pour vous
mais puisque
{Elle ^apprte
!
le
.
.
dchirer.)
Duhouloy. Diable c'est bien diffrent Louise. Il n'y a place que pour trois 1 Duhouloy. Je peux monter sur le sige.
.
attendez
NOTES.
The
rfrences are to
:
G. E. Fasnacht's Sijnthetic French Grammar (Macmillau). Braehet's Historical French Ch'ammar (Clarendon Press
Sries).
Part III.
Scne
PAGE
2.
I.
gauche.
Note the omission of the article before a substantive forming, with a prposition, an adjective Ex. La porte de gauche, or adverbial phrase. aller pied, to walk ; the left-hand side door
: ;
monter cheval,
on duty.
to ride
';
tre de garde, to be
sur la pointe du pied, on tiptoe {K.B.B^x^ la pointe des pieds is not unusual). Observe that tlie name of anytliiug is determined by the definite article, which is called by Littr a determinative adjective. Ex. Le mieux est souvent l'ennemi du bien = let well aloue.
:
bien, quite.
(
= tout
;
is
as in Latin
^;Ze?iM?i
clatante
(
it is
also used as
Cf.
beaucoup).
gens dsarms.
sens than
lumen = une lumire an adverb of quantity hene multos inermes bien des Force is now less used in that
hene
:
it was in the seventeenth century. Ex. force gens = many people. La renomme n'en dit pas force bien (ilolire) = He is not well spoken of.
sonnent,
strike
[lit.
ring].
the
98
PAGE LINE
NOTES.
aini or resuit, rather
attaiii
it.
;
Cf.
To
allumette
faire
2.
1.
il
to
un march.
dit, lie said to
m'a
lise
me.
lu conversation and correspondence, because that tense simply marks in French the fact that what the verb expresses belongs to the past, but (1) the past definite fixes the past tinie, and (2) the imperfect adds to the statement the idea of duration, rptition, or concidence. Cf. J'ai arros le jar-
din
Romulus
mangeait vingt
4.
e.)
au nom du
name
(see
ciel,
5.
je suis venue, I came (see note on 1. 1 above). Most intransitive verbs denoting motion from one place to another, or transition from one statc to another, forni their compound tenses with tre. Ex. aller, entrer, natre, mourir this ruie lias its principle in the analogy with tre expressing a state or a fonn of existence, as the use of the auxiliary verb avoir is based upon the analogy with an attribution or possession. Observe that the past participle of neuter verbs conjugated with tre, like that of passive verbs, is virtually an adjective, and tlierefore agres with the subject of the verb, whereas the past participle of neuter verbs conjugated with avoir, being purely verbal, is invariable.
:
6.
ttant le tapis, feeling (about) the table - cover. Tter (from Latin taxare, a form of tangerc) is idiomatically quivalent to fed, which is probably cognate with paljKtble (Skeat), but is chiefly used to
raean
employer le toucher afin de connatre." Note from tapis, meaning the covering of tables, walls, floors, etc., the idiomatic uses of the word e.g. tapis-vert = gambling-house sur le tapis, under discussion, etc.
'
doit, must.
no idea
of
Devoir differs from falloir in expressing want or compulsion, but simply a suppresumption of
NOTES.
PAGE LINE
certainty.
:
99
2.
7.
Ex. Dehcmur morti (Horace), Nous devons mourir = \ve shall die. Mon Dieu alas Beware of translating literall)- thse
1
!
or
profauity
lias
mal, wrong.
The adverbs bien and mal are iised instead of the correspouding adjectives and nouns (1) to represent the abstract idea of right and wrong, e.g. faire le bien, viter le mal; (2) to express the partitive idea of possession and siiffering, e.g. il a du bien, il a de grands biens, he is well ofF, lie avoir du mal vivre, souffrir lias large esttes
:
;
beaucoup de maux,
niany
ills.
to be badly
ofF,
and
sufi'er
une
institutrice].
Madame de
Maintenon,
Franoise
d'Aubign,
Manpiise de Maintenon (1635-1719), was the granddaughter of Thodore Agrippa d'Aubign, Henry IV. 's intimate frieiid, and one of the noblest of the She married, at seventeen, the 'witty Hugirenots. cripple Scarron (author of the Roman comique and Virgile travesti), who said that 'his bride had brought with her an annual income of four louis, two large and very mischievous eyes, a fine bust, an
hands, and a large amount of wit. Having become a widow at twenty-five, she was entrusted with the ducation of the children born to Louis XIV. by iladame de Montespan, and, after the Queen's death, she was united to the King by a secret marriage (12th June 1684), and had a large share in the governnient. She founded St. Cjt, for whose lady-scholars Eacine wrote Esther and Athalie. At Louis XIV. 's death she retired to St, Cyr, where she died foiu- years afterwards.
exquisite
pair- of
'
12.
au
Yoltaire's words, 'Au fait est ma fait, in fact. devise' (Letter, 28th July 1739), explains it being sj-non}Tnous with 'tout bien considr.' Au fait must not be confounded with dans le fait, par le fait, de fait, wliich simply mean really, certainly, and adverbially add to instead of introducing a
statement.
100
PAGE
2.
NOTES.
UNE
15.
except Sa Majest used prepositively, except, hormis, sauf, etc., are invariable, but like nu (invariable before a noun), tlie}' agre witli the noun which they follow. Note tliat Sa Majest means eqiially His or Her Majesty accordiug to the context, the possessive adjective agreeing with the noun foUowing it and qualified by it.
;
16.
si fait,
yes,
indeed
generally used as
(Littr).
synonymous
with
19.
l'a
au contraire
apporte, brought it. The past participle of active and reflexive verbs agres with the direct object only
following it (see Synthetic Grammar, 149, because then only it has the character of an adjective qualifying that object.
when
a),
Scne
3.
1.
II.
2. 3.
Grand Dieu
Dear
me
(see
note on page
2,
1.
7).
dcachet, open [lit. unsealed, from cachet = seal]. See note on p. 2, 1. 19, and state why dcachet is not spelt alike in this and the following Une of the
text.
5.
et
moi qui, and I who. 'Down to the end of the thirteenth century the declension of the personal je, pronouns in two cases was carefuUy followed ego; tu, tu; il, ille, expressed the subject only: me, me ; te, te ; le, illum, the direct object moi, mihi, mi ; toi, tibi ; lui, illi, the indirect object. Modem Frencli (by too strict an adhrence to the rule requiring conjunctive pronouns to be directly connected with the verb) says, moi qui lis, toi qui chantes, lui qui vient, using the object for the subject but old French said correctly (retaining to the subject pronoun its real character) je qui lis, il ego qui lego ; tu qui chantes, tu qui cantas qui vient, ille qiii venit, etc. There is a fragment of the ancient use in the commercial phrase. Je soussign, dclare,' etc. (Brachet's Historical
: : ; ;
French Grammar,
11. le
p. 120).
beau malheur
"What harm?
Note the
ironical
NOTES.
PAGE LINE
101
use of beau, which has properly the meaning of tlie Latin bellus (cognate with bonus), and observe that it often has the complex meaning of the Scotch adj. honnie, reproduced in the idiomatic language of the north of Eugland.
3.
12.
en
venir, to corne to. '" En " donne " venir " plus de force, en indiquant l'esprit quelque chose d'antcdent d'o l'on part (Littr).
' 1 !
13. 15.
comment What
Cf.
the
It. corne,
similarly used.
amotireux, in love. When both forms exist, the adjective is more expressive than the noun and prposition (cf. en colre and courrouc also in love and enamourcd), but in the case of love no such distinction exists in Freuch.
;
17.
mais
AVhy Mais, derived from L. magis, is as mucli used to express a progression of thought as an
I
objection to a statement.
18.
comme
je n'ai pas remarqu, n'est-ce pas? as if you suppose) I had not noticed. Tliis construction is more expressive than the interrogative for m.
(or did
'
19.
Esther.
1689.
Translate : Esther fut joue le 26 Janvier Ce " divertissement d'enfants " comme l'appelle Racine lui-mme, devint, suivant Mme. de La Fayette, " l'atfaire la plus srieuse de la cour." La pice ne plut pas seulement par la grce, la douceiu', l'lgance, mais par des qualits plus hautes, et fut accueillie comme une sorte de renouvellement du gnie dramatic|ue de l'auteur' (Vapereau).
19.
Il
toi,
he was looking at
23.
amoureux fou
compound
de, madly in love \^-ith. Note that adjectives require both parts to agre with the qualified noun. Ex. Des paroles ai^esdouces ; but adjectives of colour are not compounded in French the first word being regarded as the 'name of the colour is always masc. sing., and governs the adjective added to it. Ex. : Une robe gris clair, a fight gray dress, i. e. une robe d'un
:
gris clair.
4.
1.
stage.
The
102
PAGE
NOTES.
UNE
cognatc character of a great maiiy French and English words, and tlic natural tendency to regard suchwords as synonynious,causing frquent blunders, care must be taken not to contound rester -witli
'to rest,' tage with stage, accs with access, aimable with amiable, bride with bride, etc. etc.
4.
3.
faisais,
acted (the part of) \ve also say, jouer le rle de Translate Bien qu'il y ait dans Esther des personnages d'hommes, ces personnages n'ont pas laiss d'tre reprsents par des filles avec toi;te la biensance de leur sexe. La chose leur a t d'autant plus aise, qu'anciennement, les habits des Persans et des Juifs taient de longues robes qui tombaient jusqu' terre (Racine, Esther, Prface).
;
. . . :
'
'
7.
part moi, inwardly. Note that the prpositive phrase part differs in meaning from the adverbial phrase part = de ct, sparment.
merci, monsieur le vicomte,
many
thanks,
my lord.
Merci
a fminine singular noun (having no plural) properly meaning grce, merc}^ favour, and it has no other sens in the phrase Dieu merci = par la merci, la grce de Dieu, whicli never meant 'Thank God ;' but by an extension of meaning merci is used alone, and, like the phrase un grand merci, is masculine, to ex2:)ress thanks. The change of gender is due to the fact that grand, having origiually no fminine inflection, was mistaken for Cf. a masculine adjective in the sixteeuth century.
is
grand'chose, grand'route, etc. Note also that titles, being in French regarded as naming the person, require the article and admit of the prefix monsieur, madame, etc. Ex. Sir James Picton, Monsieur le Chevalier de Picton [de is usually placed before a knight's name] H. R. H. The Princess of Wales, Son Altesse Royale, Madame la Princesse de Galles.
:
8.
soyez
you are quite M'elcome (the le bienvenu imperative is prfrable hre, and it is not more unusual than the indicative in addressiug the above
!
Avords to a person).
9.
que veux-tu
dire ? What do you mean ? This phrase always refers to the purport of tvhat has been said
NOTES.
PAGE LINE
103
tlie
by
4.
11.
tlie
person addressed
express,
= que
diras-tu?
-with
est convenu,
tre,
been agreed.
Conjugated
a sort of passive or reflexive iiieauing, i.c. it sbows tbo suhject of tbe verb iu a diffrent state resulting from it, and this explaiiis \vhy tbe sanie forni is used to express thc thinfj
convenir bas
agreed upon, and tbe prrsons baving agreed upon it. Ex. Ce qui est convenu entre nous = ce dont nous sommes convenus. In tbis tbrm convenir Vous conalso nieans, to adnt tbe trutb of. Ex. venez l-dessus des devoirs que la religion impose (Massillon). Conjugated -witb avoir, convenir means to please, to be suitable, etc.
:
'
'
13.
'
Get along
laisse-toi conseiller par moi = fie-toi moi, trust me. Note tbat laisser and faire do not, as causative Ex. verbs, prcde a passive verb. Elle l'a fait punir, sbe caused bim to be punisbed.
:
18.
que veux-tu qui nous arrive de pis que de rester ici? Wbat do you tbink can bappen to us worse
tban remaiuiug
liere
?
20.
avec un nom,
tbis
On tbe idiomatic meaning of pbrase cf. tbe Englisb use of somebody, nobody,' and tbe Spanisb hidalgo, contracted froni hijo de algo, lit. son of some oue gentilhomme,
noble.
'
nobleman.
22.
on
te
your neck.
sball bave, banging round Note tbat tbe personal pronoun and
tbe definite article, not tbe possessive adjective, are used to express an action done to any part of tbe person, and cf. Elle lui marche sur le pied, sbe treads ou bis toes il mit le pied sur sa robe, be put bis foot ou ber dress.
;
23.
chanoinesse, a canoness.
Tbis ecclesiastical dignity wasconferred on ladies wlio formed a regiilar chapter, and were styled Madame it still exists in Germany elsewbere tbere is no bigber title tban diaconesse.
;
;
27.
1.
13
104
PAGE LINE
4.
29.
NOTES.
de rente,
a year.
Rente
differs
is ratlier
quivalent to produce, wliereas rente exclusively applies to a yearly paymeiit or receipt, and lias tlierefore given its name to tlie Consolidated debt of almost ail nations except England.
30. je fais
my
turn.
33. 34.
un beau
seigneur, a liandsome-looking
lord.
I
un fermier -gnral
millionnaire.
36.
j'en prendrai mon parti, I sliall not object. This phrase has the double acceptation of dtermination and submission.
folle,
5.
3.
mad. Thougli of cognate origin, fou and fool are not quite quivalent terms, any more thau sot and sot fou means deprived of reason, and its idiomatic use liardly differs from tbat of mad. Sot is synonymous with fool, foolish. Ex. Un sot n'a pas assez d'toffe pour tre bon' (La Rochefoucauld). Translate On peut dire quelqu'un sans
' '
'
'
'
'
l'offenser
vous tes un fou. Mais on ne peut pas lui dire sans l'outrager vous tes un sot (Littr).
:
'
14.
Howconvenient The interjection hein! (L. hem!) is somewhat synonymous with n'est-ce-pas ?
eh?
17.
de m'y rendre,
'
to get in there. Se rendre (which has produced by phonetic corruption the Euglish to surrender ') differs from aller in always implying a definite purpose for going like aller, it requires the completing pronoun y or the adverbial phrase answering the question where ?
;
22. 27.
un mauvais
sujet, a bad
man
a
(see
. . .
note to
It is
p. 16,
1.
17).
hardly true
29. faisait
6.
8.
je
me
sauve,
run away.
I refused.
12.
NOTES.
Scne
PAGE LINE
6.
18. fuit, avoids.
Cf.
105
III.
Fuir, as an active verb, is very emphatic. Je me vois rduit chercher dans vos yeux une mort qui me fuit (Racine, Andro-
and
translate
2).
'
'
viaqiic,
7.
ii.
14.
un chapitre = un canonicat
title of
or
une chanoinie,
the
cauouess.
17.
son amie, sa
directrice, son mentor, 'her guide, philosopher, and friend.' (It may be assumed that an English Louise had read Pope's Essay on Man,
23.
and his 3d Epistle. ) le duc d'Anjou. The title of Duke of Anjou had been borne by two sons of Louis XIV., who died young, but it is his grandson Philippe (b. 1683, d. 1746), son of the Dauphin Louis, who is mentioned hre, and who succeeded Charles II. as king of Spain
in 1700.
24.
27.
menin, page of honour to the Dauphin. Translate Ce nom, venu d'Espagne, fut employ pour la premire fois l'occasion du Grand Dauphin, fils de Louis XIV. (n en 1661) et pre du duc d'Anjou, quand on lui composa sa maison, eu 1680 (Littr). tout se sait, eveiything gets known. Note that the
: '
'
the statement is not yet an accomplished fact, "Where is that to be found ? O cela se trouve-t-il ?
when
and
cf.
36.
'
'
8.
sors
comme
is
je veux,
come
in
as I like.
se dessine,
is
taking shape,
!
getting clear.
witch This expression is not quivalent to its English literal rendering. 32. je le gne, I am in his way. Gner expresses discomfort of any kiud.
1
dmon
9.
1.
a ceremonious bow.
106
NOTES.
Scne
IV.
PAGE LINE
9.
5.
lutin, mischief.
[This word neither fort gentil, very nice, cliarming. means gentle = doux, uor genteel = lgant, dis-
tingu. ]
6.
ne
laisse
pas que de
me
gner un peu,
ratlier
plans. Tliis phrase is frequently interfres with used in tlie sens of a stronger affirmative than tlie nevertheless. adverb nanmoins
my
8.
9.
diable
I
botlier
!
13.
palsambleu
si
je m'tais dout
that.
de
cela, really, if
had expected
24. 26.
qu'on ne te voie, lest any one should see you. Note that garder, se garder, prendre garde, and se donner de garde, meaniug to beware, require an
affirmative verb in the infinitive, unless the object guarded agaiust should be a ngation. Ex. Prends
:
but with que, they, like craindre, require the subjunctive mood preceded by ne, because they express a wish that the thing guarded against may not happen. Ex. Mind the child does not fall = Prenez garde
;
:
que
29.
child
i.e.
je l'aurais fait faire he could not answer my purpose better if I had had him made to order. Note the double conditional, whicli is more emphatic than the imperfect indicative foUowing if.
.
SciiNE Y.
10.
26.
is
a vulgarism
.27.
le
brave homme,
the
upon mj' founding a noble faniil}'. Cf. in L'Ecole des Femmes, Molire's Arnolphe, who styles himself Monsieur de la Souche.
NOTES.
PAOE LINE
10.
11.
107
33.
1. 9.
tiens
te
ah
(a
mre exclamation of
surprise). liours of
10.
la
grande route, tlie higli-road. The old spelling, grand'route, is also used, and is explained by grand having originally no fminine inflection.
Cf.
note to
p.
4,
1.
7.
Grammar,
11.
p. 112.)
ce drle de,
tliat rascal. Before a noun with the prposition de the adjective drle (like diable, coquin, fripon, froni which it hardly diflcis in meaning then) is nsed substantively, and docs not change in the fminine. Ex. Une drle d'ide = a funny idea. As a noun it is somewhat synonymous with rascal, knave, etc., and its use {in the masculine) does not ahvays exclude sympathy ; but in the
:
fminine drlesse is always veiy contemptuous. Cf. on the use of de between an adjective used substantively and a noun Un fripon d'enfant = a mischievous cliild ; Vous devez rendre grces au ciel de l'honnte homme de pre qu'il vous a donn (Molire, L'Avare, I. 10). 'Tiens! va dire ton sot de prcepteur qu'il te donne d'autres thmes (Brueys, Le Grondeur, I. 8).
:
'
'
13.
ma
corbeille de noces, my wedding prsents to my wife (so called from the custom of sending those prsents in a fancy basket) corbeille de mariage, or simply corbeille, are equally usual in this sens. Cf. Le trousseau (lit. the bundle) = the bride's outfit, generally understood to mean her parents'
;
gifts of Personal
and household
'
articles.
sera rest se giiser, -will liave stopped to get tipsy. Il faut voir dans "gris " ( = moiti ivre) un mot de plaisanterie pour indiquer l'tat entre le blanc et
' '
le
'
(Littr).
2.5.
on
[Cf.
est sur des charbons, one is most anxious, eager. the familiar phrase to liaul ovcr the coals, ami translate Examinez, avec le sentiment de ce qu'on doit la vrit et aux biensances, si j'ai march
' :
108
PAGE LINE
NOTES.
avec quelque
sret (Voltaire, Letter, 9tli
sur
ces
charbons
1761).
ardents,'
November
12.
11.
vilain
vilain, ( = roturier), cornmoner or plebeiau although a dej^reciating term, lias never the meaning of criiinal, whether used substantively or
;
adjectively.
29.
un
futur, cela doit marctier la seconde, a future husband or a bridegroom must be punctuality itself. Note the adjective futur, used substantively as in this sens only, in both genders and numbers
;
a tense in verbs, or applied substantively to things or events, it is masculine, unless referring to a fminine noun. Ex. Le succs de la dernire campagne fait bien augurer de la future.
:
'
'
13.
1.
plus qu'il ne te faut, more than you waut. Falloir refers to a felt necessity rather than a personal want. and La Fontaine has well shown in what it differs Cf. Il faut, autant from avoir besoin de on a souvent qu'on peut, obliger tout le monde Note also that the besoin d'un plus petit que soi.
. . . ' ;
'
second verb expressing a comparative diffrence, conveying a ngative sens wlien the first verb is afiirmative, requires to be preceded by ne, without pas, there being no absolute ngation.
10.
de quoi
'
s'agit-il? What is the matter? Compare the Latin rcs agiticr, in which the 'thing in question is the subject of the passive verb, whereas it is in French the indirect object of the impersonal retlexive verb ; and note that the use of the verb to be in the conjugation of ail French reflexive verbs is due to their assimilation with passive verbs already existing in Latin verbs and generalised wlien the French language (formed from the Latin) passed from a synthetic to its prsent analytic state.
11. je fais la
is also
19.
raison de plus,
ail the more reason. Note the omission of the article in this and the followiug phrase, plus forte raison L. fortiori.
25.
la mode, most courted. The differeuce in the meaning of this j^hrase, when applied to persons and to things, is well showu in the following passage
:
NOTES.
PAGE LINE
*
109
la
ici
mode
'
admired,
recherch, got, ft) 'que M. l'Archevque de Cambrai et ce qui vous surprendra, c'est par une chose qui n'est peut-tre pas trop la mode' (= fasliionable, i.e. dans le got du jour) 'qui est de faire admirablement sou devoir d'vque'
courted,
;
This word, like 30. brebis, lambs or flock (lit. ewes). ouailles (both fminine), is used in the ecclesiastical sens of flock or congrgation, but not as synonymous witli ewe-lamb ; agneau (and, seldom, its fminine agnelle) being more usual in the latter case.
32.
the finest gallantry. (See jilme. de Svign's letter, 15th December 1670, on the marriage of Lauzun, a youug lordling, witli Mademoiselle de ilontpensier, grand-daughter of Henry IV.)
34.
The use of rou is rake. This -n-ord only came into hre an anachronism. existence during the Regency which foUowed the death of Louis XIV., and has ever since been synonymous \vith un homme sans principe et La compagnie sclrate sans murs. Translate dont le duc d'Orlans avait fait sa socit ordinaire de dbauche, et que lui-mme ne feignit pas de nommer publiquement ses rous [ = fit for the rack] ' chassa la bonne (Saint-Simon).
'
'
'
14.
1.
bien
diflacile,
(Cf.
the Latin
;
.
and
difficilis
mane (Horace),
also
. .
=
. .
to get used to
!
22.
Allons
it is
va pour la sympathie, TVell I will suppose sjinpathy. The idiomatic use of the imperative of aller in conversation is generally indicative of a change of subject or of an adhsion to what has been it is then an interjection. Cf. Va, je ne te said hais point (Corneille, Cid, iii. 4).
! '
'
15.
2.
pas par l, not that way. An elliptical phrase = ne va pas par cet endroit l. Cf par ici, this vray
(next line in the text).
4.
dortoirs, young ladies' bedrooms (lit. dormitories). Note the formation of nouns expressing the place or
110
PAGE LINE
NOTES.
means
of an action,
Ly adding oir
(or oire) to a
verbal root, sucli nouns being uearly always mascuEx. un comptoir, a counter or countingline.
liouse
;
bath
15.
5.
une armoire,
mot
a t
a press, cupboard. Le genre de ce longtemps incertain, si bien qne Mnage le tenait pour masculin et fminin. Aujourd'hui l'usage est fix au fminin (Littr).
'
12.
pige is used in the gnerai sens of snare (absolutely or figuratively) trappe, cognate in origin witli trap, lias always the sens of a door (cf. trap-door), whether used as a snare or not hence the words attrape and attraper, respecting which ]\I. Littr remarks L'Acadmie qui crit trappe avec deux p n'en met qu'un attraper ; dsaccord auquel il faudrait remdier.
; ; ; : '
'
Scne
19.
YL
'
!
merveille! [=trs bien, parfaitement], I compliment you Very well Cf. Et Tartufe ? Tar!
tufe
25.
il
se porte merveille
'
(Molire).
: '
fcheux, intruders.
celui
qui,
Translate Un fcheux est sans faire quelciu'un un fort grand tort, ne laisse pas de l'embarrasser beaucoup (La Bruyre). 'Ah! marquis, que l'on voit de fcheux, tous les jours. Venir de nos plaisirs interrompre le cours !' (Molire, Les Fcheux, ii. 7).
'
26.
Madame
de Montbazon, a lady Avith -n-hom the prince had carried on an intrigue, which lie liad just brought to an end.
lier countr3'--seat, estate (without the of the seat, the phiral dans ses terres is usual to express living on one's estate ').
;
30.
sa terre,
name
more
'
16.
4.
8.
[lit.
Savoie, Marie Louise, second daughter of Victor Amde IL, Duc de Savoie (16651732), first king of Sardinia, wbo had raarried Anne d'Orlans, nice of Louis XIV., and whose eldest daughter Adlade married Louis XIV. 's eldest
du duc de
NOTES.
PAOE LINE
gi'andsoii (tlio
111
Duc
Duc
XV.
fem. sing. refers
la,
you
to thc
tlie
3J
j'Ci'son
Marly,
12 miles "\V. of Paris, 5 miles N. of Versailles, where Louis XIV. had a palace, and where he entertained fewer guests, with less tiresome tiquette, than at Versailles. It was destroj'ed during tlie
Rvolution.
Versailles, 15 miles S.W. of Paris. The StatesGeneral met there 5th Maj- 1789. The German
Empire was proclaimcd in the palace 18th January 1871 and the French National Assembly sat there 20tli March 1871.
;
aux
Tuileries.
The palace
III.
of the Tuileries,
1561 by Catherine de
]\Iedicis
Louvre by Napolon
the rsidence of the
XV. 's
reign. The National Convention, which condemned his grandson and successor Louis XVI. to death,
lield
its
sittings
during
1871.
17.
tlie last
un mauvais
sujet, a
scamp
(familiar).
Cf. p. 5,
1.
22.
on se douterait,
people
would
suspect,
suppose.
[Note that se douter de or se douter que mean to believe or to suspect, ratlier than to doubt. Cf. Il se doute de quelque chose = he smells a rat. ]
18.
amour
iiu(sc.
secret, gallantry,
in the sing.,
amour
at fiftecn
la
20.
Meil-
who, on
marrying ilazarin's nice, took the title of Duc Mazarin). The Duchesse de Mazarin is chieily knowii as having, after abandoning her husband, found in London a crowd of adniirers, ineluding Charles IL Slie was the fourtli of Cardinal Mazarin's five nices, ail remarkable for their beauty, wit, grce, and most of them notorious for their licentiousness. The author is evidently confounding Hortense with
112
PAGE LINE
lier
NOTES.
elder sister Marie (1639-1714), wliom Louis XIV. youth thought of marrying, after having already paid some attention to lier elder sister Olympe (1687-1708), mother of the celebrated Prince
in
liis
the other two sisters were Laure, the the Duc de Mercur, and died in 1657, aged twenty-two; and Marie Anne, the youngest, who married the Duc de Bouillon (16491714), and was the first patroness of La Fontaine, and the detractor of Racine.
;
Eugne
eldest,
who married
16.
21.
(see preceding note). Observe the plural of aeul = grandfather, aeuls and the other plural aeux = f. aeule, aeules
ancestors, forefathers.
27.
Chut
Hush This onomatopoetic word is pronounced very nearly like its English quivalent (very softly, sh I Cf. Latin st and English whist).
I
!
35.
sans
Note that the qu'il soit, without its being. English participial construction is replaced by the French subjunctive mood, whicli is used whenever the phrase is dpendent, i.e. cannot be entirely separated from the preceding verb without being affected thereby. Cf. Je suis sr qu'il viendra (See Fasnacht's je ne suis pas sr qu'il vienne,' Grammar, 158 et seq. )
'
;
17.
8.
homme
26.
hommes.
pardieu
I
Gentleman
)
!
is
pi.
English sens.
indeed
(see note
on
p. 2,
1.
6).
au
28.
revoir, good-bye.
voie,
we must not be
35).
Scne VII.
18.
1.
diable
bother
it
ce n'est pas
mon
mon
.
si
une Seconde
d'ici l
.,
Sup-
NOTES.
PAGE LINE
pose I had a second key note on p. 4, 1. 13).
113
madc by to-morrow
(see
Scne YIII.
18.
23.
bonne chance
lucky
;
chance
courir
24.
also
it is
nieans
elle
that vouloir
choicc
. . .
hve refused.
to express
;
je voudrais bien should like (I wish is ct/' expressed byjeveux. ) Translate: Elle tait ple, Et pourtant rose, Petite avec de grands cheveux. Elle disait souvent Je n'ose, Et ne disait jamais Je veux (Alctor Hugo, October 1846).
lieuce a condilional wish
.
'
'
19.
3.
(lit.
make).
ScXE
18.
IX.
j'aie
pu
my
1.
entreaties.
This phrase
is less
(see
note on
p.
16,
27.
fait
perdre la
tte,
who
lias lost
28.
et qui
for-
giveu. Note that an active verb admitting of a direct and indirect object governs the dative for the and cf. person and the accusative for tlie thing
;
Ne
is
20.
7.
cinquante mille livres de rente pour le moment, 5000 a year at prsent (according to a rough calculation of the comparative value of money).
8.
esprances, expectations.
gentil cavalier, a nice
figirre,
13. 20.
a good dancer.
manqu,
missed.
Note
it
This
i.e.
Cf. I
miss
il
me manque
114
PAGE LINE
NOTES.
bieni Vous ne vous en trouverez pas plus mal, you will not miss it il manque de grce = he is wantiiig in charm, gracefulness.
;
20.
24.
25.
a raison, Slie is riglit. Note that raison, being a noun, can only foUow in this seuse the verb avoir, and, not being used siibstantively, does not admit of the article. Cf. Il a la raison pour lui, he has the best of the argument. Telle est la raison qu'il m'a donne such is the reason he gave me.
is
27.
33.
page
1).
?
21.
4.
Note that vous douteriez de ? Do you doubt douter de = to doubt douter is never a transitive
;
verb
verb se douter see note on the use of the conditional in this phrase see Fasnacht's Grammar, 158, N.B.
;
on
tlie reflexive
p. 16,
1.
17.
On
5.
la
dmarche que je fais, The step I take and the risk I run. Dmarche often means manire d'agir, conduite. Cf. ' Ce n'est point l, pour me le faire croire, la dmarche d'un roi qui court la victoire' (Racine, Alexandre, ii. 5).
18.
son
nom
p
is
de baptme,
silent in
lier
Christian name.
ail
that
baptme and
Tliere is no more inconsistency in speaking Christian name of those who may not be Christians than in using the phrase nom de baptme for those who may not hve been baptized, but the technical ternis are le nom = surname ; les prnoms = Christian names le surnom, no part of the inherited name, thougli it may supersede the name, e.g. Henry Plantagenet. Cf. Caus (prnomen), Jxdius (nomen), Cccsar (cognomen), and PtMius Cornlius Scipio Africamcs (agnomen). It was formerly a French custom to add the father's name to the Christian name Johannes Pctri, Jean
Avords.]
of the
Pierre = Jean, fils de Pierre now, En France on a deux noms, le ou les prnoms et le nom (Littr). Translate Les Romains n'avaient qu'un
*
;
'
'
seul
22.
prnom
le
prnom de Cicron
tait Marcus.'
will
not
NOTES.
PAGE LINE
regret
tlic
. .
.
115
Tlie diffrence
betwceu regretter
and se repentir de is more perceptible in French tlian in English, and is best seen by the etymology of the two verbs, the niind rather than the heart being aflected by a regret, and the lieart rather than the mind by repentance. Note also that 'to repent' is always reilexive in French, like se souvenir de, etc.
21.
31.
il
faut que j'aille faire part mon pre, I niust go and ht niy father know. Note faire part de =
:
communiquer, informer
faire
niarriage, or
'
mon gard, towards me. Cf. prpositive phrase l'gard de = with regard to note that gard is not used in the singular as subject of a verb, but only in the plural, and that regard only means
;
look, glauce.
Scne X.
22.
4.
Profitons de la circonstance,
hadbetter
seize this
opportunity. Note that the Ist pers. pi. of the imperative is frequently used to express a mental movement, a dcision, etc. well Cf. allons voyons corne
1
!
6. 9.
je
me
meurs,
I)
?
am
dying
(I feel fainting).
o diable
hve
ai-je?
Where can
16. la
Scne XI.
23.
2.
la charmille, the hedge. This and the preceding rendering of charmille will be better iinderstood ' by the foUowing dfinitions Plant de petits I.
:
charmes
Ccujnnus hetulus). IL Palissade, berceau, alle d'arbres taills de manire faire un mur de verdure (Littr).
'
(L.
'
'
3.
j'ai fouill le
massif d'arbres, I searched through clump of trecs, the shrubbery. (Arbustes would more precisely indicate shrubs than arbres. )
the
a flight
[lit.
17.
un enlvement,
an elopement].
116
PAGE UNE 23. 34.
NOTES.
un exempt,
'
a police-officer thus called because tbe iion-commissioned cavalry officers who commanded in the absence of the officers, and -were for that reasou exempted from drill, were in charge of the sqnads of guards proceeding to arrests, and therefore the
;
'
term became
35.
a})plied to
any
'
arresting
officer.'
une
lettre de cachet la main-, a royal Avarrant in his hand (an arbitrary order of imp)risonnient or exile). Royal letters nnder the Great Seal were also called lettres de cachet, but not in the singular.
24.
5.
A la Bastille.
(1369-83).
This fortress, chiefly known as a Paris state prison, dated from the reigns of Charles V. and Charles VI. at the end of the fourteenth centuiy
It
peoiDle of Paris,
ACTE
Scne
26.
1.
II.
I.
This must be his lordship the cognate character of mister and mastc (cf. the double sens of mistress) accounts for the use o master as a contraction ov Mr. ., but monsieur differs entirely from matre and madame from matresse, and therefore the use of each is strictly limited to its spcial sens.
.
13.
am
at
home
for
no one.
Note the pronoun y derived from the L. adverb ibi, c.g. ibi sLin = j'y songe (Terence), and extended to persons as well as time and place and observe the
;
similar use of o, L. ubi, c.g. 'Est ubi peccat = il lui arrive de se tromper (Horace). Le temps o nous vivons. (See Fasnacht's Gramviar, 27, 34, and 82.)
'
27.
5.
"What can
know
10.
une femme = a lady. Une femme simply expresses the sex une dame would allude to the rank (but in 12 la femme de monsieur = master's wife).
;
1.
Femme
preceded by a possessive
adj., or
followed
NOTES.
PAGE LINE
is
117
by a phrase quivalent to it, ahvays means Mife it the fem. of mari, aud botli are usecl in prfrence
;
27.
1-3.
to pouse on a os
1
(m. poux).
she
dared
essentiall}- indetinite, is
avoid naming the doer of an action, and applies equally to the Ist, 2d, and 3d pei-sons, and to both genders and nnmbers the context hre clearly shows that Roger is speaking of his wife.
;
17.
veillait,
is
was sitting up generally a sens of anxietj' attached to veiller. Cf. Xoctcs vigilantur amar (Ovid). Les nuits se passent dans la douleur.
: '
'
27.
le
duc de Berry, Charles (1686-1714), Lonis XIY.'s third grandson, brother of the Duc de Bourgogne and the Duc d'Anjou, is chiefly remembered from his having married Marie Louise Elizabeth d'Orlans, the daughter of Philippe d'Orlans (Rgent after Louis XIV. 's death), theu lifteen years of ge, who, having become a widow at nineteeu, died five years later from the excesses of ail kinds in whici she indulged, and to which calumny had added crimes which no vidence substantiated. The title of duc de Beriy has only been borne since by Charles X.'s second son, murdered by Louvel, 13th Februarj' 1820, at the ge of fort3'-two, and whose elder brother, the duc d'Angoulme (1775-1844) [having had no issue from his marriage with his cousin, Louis XVI. 's heroic and gifted daughter, l'Antigone Moderne (1778-1851)], acknowledged as heir to the throne the late Comte de Chambord, posthumous son of the duc de Berry.
is
28.
7.
10.
a lady's maid (camriste more usual in the aristocracy). demoiselles, young women (a not unusual way of
referring to ladies' maids, because jeune generall}' means a young married woman).
11.
femme
de vous prvenir aussitt que sa matresse sera visible, to let you know as soon as her mistress can
see
me.
SCXE
16.
II.
!
AUons,
Xow,
I shall
118
NOTES.
PAGE LINE 28. 19. partie, garae ; une partie is said of a match, le jeu means the game. Cf. Une partie de cartes, a game at cards un jeu de cartes, a pack of cards ; le jeu de cartes, cards-playing.
;
Scne
23. le
III.
liis
lit
set
provok-
on his head (not merely remaining covered, but assuming a dfiant attitude).
I
27.
= doucement, modrez-vous)
'
Tout beau
cj^ui
Corneille appartenait au style le plus lev, n'est plus aujourd'hui [ue du style familier (Littr).
29.
4.
mon
je
to me,
me
or imder
some obligation
is
un
me plais le proclamer, I am very pleased to acknowledge it. Note that plaire, being a neuter verb, cannot hve a direct object, and therefore does not admit of the passive voice the adj. content is more usually quivalent with to be pleased than the verb plaire se plaire means to find pleasure in.
;
11.
C'est
de vous couper la gorge avec moi, it is to The nature of the action fight a duel M'ith me.
suffi ciently
Cf.
Se battre
explains the use of the reflexive voice. = to fight se faire tuer = to fight
;
a duel.
13.
le
tour que vous m'avez fait ( = jou), the trick you played upon me. Note le tour (L. tornus) = the also tour (cf. tourist) la tour (L. turn, trick
:
;
turris) 24.
the tower.
marches,
steps.
Note
une marche =
;
a step rising
or descending, as in a staircase ; un step of a ladder (used figuratively) step in walking, mre motion.
28.
chelon un pas
= =
Mon pauvre
Poor fellow The possessive garon adjective is generally used in addressing friends or Cf. monsieur = sir strangers in French. auntie capitante pre = father captain gnral, etc. (the latter are taine not used by civilians, who would say monsieur le
I
!
mon
ma
mon
mon
NOTES.
PAGE LIXE
119
on avait
l'air
d'avoir oublie l par hasard, seemecl (Note tlie agrcement the prcceding direct
et
un escabeau,
a sort of
(Cf. L.
30.
6.
plus
7.
mieux
cela vaudrait, the better it would be. Note, from this and the preceding phrase, the absence of the article in comparative phrases ; the same word being nsed for the comparative and superlative, the latter is distinguished from the former by the article. Note also the idiomatic use of valoir mieux instead of to be better when an advantage is
indicated.
fis
Je
15.
4,
1.
13).
guichetiers, turnkeys (from guichet, the French form of -wicket, having ail the acceptations of the
latter word).
24.
que, except.
There is in this line a play upon the Word pris, used idiomatically for mang, i.c. I had had nothing to eat, I had takeu nothing but or
except
.
. .
27.
il
n'y a rien qui tienne, nothing will do, or at ail costs. (Cf. qu' cela ne tienne gi'anted or, be it so [let not that form an obstacle]).
! !
34.
par la
grille,
through the
bars,
window.
35.
dame
My
word
You may
believe
me
(Cf L.
Hcrclc ! = By Hercules. ) This interjection is a form of affirmation, and, accordiug to M. Littr, it is not a contraction of Notre-Dame (= By our Lady !), Vint the exclamative use of the masculine substantive dame, derived from L. dominus, as dame, f., is derived from the L. domina. Cf. Dampierre Pierre), etc. ; O.F. Dame Dieu, Sire ( Dame
120
PAGE LINE
NOTES.
or
simply
13. 35.
bien,
had
to, I
32.
15.
le concierge, the lodge-keeper. Concierge was formerly tlie name of a very important office, somewhat superior to that of Lord Chamberlain ; it was extended to the officer in charge of a palace, mansion, prison it now generally replaces portier celui qui garde la porte d'une maison (Littr).
;
'
'
21.
il
y avait de
cf.
il
quoi, he had good grounds for it n'y a pas de quoi, do uot mention it (in reply
to thanks, etc.)
33.
4.
5. 9.
femmes, wives. tu devais pouser, you were engaged to marrj'. Tout cela va me tomber sur les bras, they are
going to challenge me.
il
ail
10.
shall
hve to
21.
sortie,
way out
i.c.
entrer,
entre
Scne IV.
34.
20,
the
first
it
to
deny
to refuse.
de
mon
=
gr, of
my own
free will.
Cf.
bon
gr,
mal
gr
35.
10.
L. Tolens nolens.
prvenir,
onortc
'
inform. Cf. L. prvenrc ignominiam prvenir la honte par la mort' (se tuer pour
chapper l'ignominie).
14.
la prvt, of the provost ('Le prvt de l'htel tait juge des cas criminels qui arrivaient la suite de la cour. Le Prvt de Paris tait chef de la juridiction du Chtelet ').
NOTES.
PAGE LINE 35. 16. VOUS
for
121
me faites
you
lui,
!
honte
am
asliamud of you
blush
36.
33.
chez
into lus
iinplies
ScXE V.
37.
5.
tant que = so long as. Tant que suffices in Frcnch, without any expletive, to refer to time = aussi longtemps que to distance = aussi loin que it is also synonynaous with jusqu' ce que = until.
;
Scne VI.
0.
IIow funny he
is
(see note
on
p. 11,
11).
12.
il
vient de me faire une scne, I havo just had sueh a scne with him. Note the immdiate past, venir de = to hve just, and cf. the immdiate fiiture, aller = to be going to.
23.
27.
28.
manquait, missed (see note on p. 20, 1. 20). attendu que, because. je n'en suis pas du tout folle, I do not care
so very
(or
much
38.
19.
for
him.
21.
de prendre par
(Seine).
le quai,
Note
(le
prendre
l,
par
contracted
;
from
prendre
ici, this
and
cf.
par
way
par
tu en conviendras,
Convenir,
;
always a ueuter verb, means (1) To suit, to please, to ht (itis also used impersonally in this sens) in both cases it is conjugated witli avoir, and its past participle is invariable, as it admits neitherof a direct object nor of the passive voicc. (2) To admit, agi'ee, acknowledge its compound tenses are then formed^ with tre, and its past participle agres with the suhject of the verb. Translate and cf. Cette maison nous a convenu nous sommes convenus du prix et il nous a convenu d'en payer le prix comptant.'
;
'
;
29.
for
your servants
(to
see
you
cry).
122
PAGE LINE
NOTES.
The Latin word qens
is used in Frencli in its tecliEx. La nical sens in rfrence to Roman history. gens Fabia, plural les gentes. La gent (L. gentem) a nation, is seldom used now in its proper sens ' Pour nous assujettir cette gent a race ex. payenne' (Garnier) ; but familiarly, since La Fontaine's frquent use of tlie word, it means a species, Ex. La gent qui porte frule '= pdants a class. (Perrault); 'la gent liy^iocrite' (Dranger); 'la
:
'
crte
la gent qui porte gent qui fend les airs = birds = cocks la gent trottemenu mice, etc. (La Fontaine) and figuratively 'la gent moutonnire = blind, unreasoning foUowers (an allusion In tliese vaiious to Rabelais' Moutons de Fanurge). acceptations gent bas no j)lural except in the phrase le droit des gens (= le droit des nations) = international law. In the plural gens is a collective, meaning people, or a certain number of unless people, being then always indeterminate qualified by an adjective, it can no longer be preceded by a cardinal number, as it was till the eighteenth century. The adjective qualifying gens is fminine only immediately before it ( folio wing the the past idea it expresses = liornines, individus) Ce sont les participle foUows the same rule. Ex. Instruits par meilleures gens que j'aie jamais vus. Tous l'exprience, les vieilles gens sont prudents.' only becomes toutes immediately before gens, or Tous when preceding an inflected adjective. Ex. le chat, les honntes gens, toutes les bonnes gens le hibou, le rat, la belette, toutes gens d'esprit sclrat (La Fontaine). Finally, gens is exclusively masculine when designing a profession or quality. Translate Gens de cui', gens d'honneur, gens de bien, gens du monde, gens de robe, gens d'pe, gens de guerre, gens de mer, gens de cour, gens d'affaires, gens de lettres, gens d'glise, jeunes gens adjectives preceding or following thse are always masculine.
' ' ;
'
'
'
'
'
'
'
Scne VIL
40.
1.
de ne pas
j'allais le
s'il
,
NOTES.
123
PAGE LINE 4. Nous ne voulons pas gner monsieur, we will not 40. hiuder your master, or be in your master's way.
SCXE VIII.
22.
c'est trs-beau
de ta part, it is very good of you. (The cognate origin of beau, bien, and bon lias led to an intercbange in tlie use of thse words in
adverbial phrases, whicli is very frquent in French. 'In quo Grci hclliores quavi Bomani Cf. the Latin (Varro) = En quoi les Grecs valent mieux nostri
: '
toiites les
personnes qui font partie du cortge sont dsignes par le roi, The king (Louis XIV.) lias selected ail the persons who are to accompauy me.
Henri, first duc d'Harcourt, Marshal was in 1697 Ambassador of France at Madrid, and accompanied the duc d'Anjou when he went to take possession of the throne of Spain. The origin of bis family is traced back to the niuth century, and it lias still now lineal descendants in
:
32.
d'Harcourt
of France,
France.
42.
1.
un
now and
then).
Scne IX.
15.
Tiens, te voil
'^^^lat
you hre
!
43.
8.
9.
merveille
Ail right
Capital
(Cf.
se ddire
to with-
Scne X.
23.
nous allons
the phrase
faire
un voyage d'agrment we
1
start
on a pleasure-trip.
d'agrment
c.g.
d'agrment,
pleasure's sake).
Scne
44.
7.
' :
XL
je n'y puis croire encore, I cannot believe it yet. Translate Croire quelque chose, c'est .l'estimer vritable ; croire quelque chose, c'est y ajouter foi.
124
PAGE LINE
NOTES.
confiance, s'y fier ; croire aux sorciers, c'est croire i|u'il y en a ; croire les sorciers, c'est croire ce croire en (ex. : croire en Dieu), ' c'est qu'ils disent
y avoir
'
'
(Littr).
Cf.
44.
19.
hautement, openly
(lit.
;
loudly).
=
20.
to
speak aloud
;
parlez
plus
avec hauteur liaughtily. ce que je n'osais vous avouer tout bas hier, what I liardly durst whisper to you yesterday.
louder
Note tliat oser, cesser, pouvoir, and savoir used negatively generally take ne without pas wheii folloioed hy another verb, but tlie ngative is even then more emphatic with ne and pas. Cf. Cet enfant n'ose rpondre il ne sait pas mentir.' Ne savoir, = ne pouvoir, never takes pas in tlie conditional, c.g. 'Je ne saurais dire ce que j'prouve.'
' ;
45.
5.
une
fille
parole Word is
8.
comme un
gentilhomme,
to
a noble maiden's
as trustwortliy as a uobleman's.
sous peine
de ridicule,
escape
ridicule
[lit.
:
Translate under penalty of (being) ridiculous]. 'Le ridicule consiste choquer la mode ou l'opinion, communment on les confond assez avec la Le ridicule dshonore plus que raison (Duclos). le dshonneur' (La Rochefoucauld).
'
'
35.
pour y entrer, a thousand crowns [value at (lie timc about 150] to pay for my admission there. Dot is chiefly said of a dowry (marriage portion), but entering a couvent being as indissoluble a contract as marriage itself, many of the ternis referring to the latter are applied to the former the alliance ( = wedding-ring) even is placed in both cases on the lady's finger when she pronounces lier unalterable vows.
;
Scne XIL
46.
14.
drafts
[lit.
bills
15.
bourre de pts
\vith
froids, filled [lit. stufTed, cramtoed] Bourrer bas ail the idiomatic cold pies. acceptations of the two English verbs named, and also nieaus to ill-treat, beat, etc.
NOTES.
PAGE LINE 46. 16. afin
125
so that
(see note
20).
31.
peut
me tomber
me
47.
3.
tout le monde, everybody. Do not confound tliis pronominal phrase Avith le monde entier = the whole world, ail the world. Cf. aller dans le monde = to go into society recevoir du monde = to receive company il y avait beaucoup de monde, there were many people there.
;
10.
il
lie
house
[lit. left
1.
his
name
at
note on p. 37,
17.
12).
shamefuUy duped. Se tromper de quelqu'un was formerly nsed as quivalent of tromper quelqu'un, as now se jouer de quelqu'un is syuonyrnous ^dth jouer quelqu'un and both phrases used passively require the prep. par, e.g. Il s'est jou de moi = j'ai t jou par lui il m'a tromp = j'ai t tromp
;
par
lui.
ACTE m.
Scne
49.
4.
I.
Je vais la prvenir,
that the pronoun la takes the gender of the word Majest, not of the person thus named. (See note
on
6.
p. 37,
1.
12.)
l'aflEaire
la succession, the question of the Spanish succession before the death of Charles IL, King of Spain, who bequeathed his crown to Louis XIV.'s grandson, the duc d'Anjou (2d October 1700). Translate Le Marquis, depuis duc d'Harcourt, ambassadeur de France, reu d'abord fort mal la cour de Madrid, se concilia tous les curs par la profusion de sa magnificence, par sa dextrit et par le grand art de plaire (Voltaire, Sicle de Louis XIV., chap. xvii. See note on p. 41, 1. 32).
: '
'
de
126
NOTES.
Scne
II.
PAGE LINE 49. 10. il faut bien que ce soit pour vous, je vous le jure, I would not give an audience to any oue else, I assure you.
13.
Catliolic Majesty.
assumed by tlie kiugs of Spain, as that of Sa Majest trs Chrtienne by the king of France, who was also called le fils an de l'Eglise. Cf. the title of 'Defender of the Faith,' conferred by Pope Clment VII. on Henry VIII., king of England, and still borne by H. M. Queen Victoria.
19.
non pas
l'Escurial, not at the royal palace of the Escurial. palace and nionastery at the same time, built by Philip II. (1563-84), about 20 miles N.W. of Madrid (in the sliape of a gridiron, in lionour of
St. Laurent), and containing the spulture of many kings of Spain, notably Charles V. and Philip II. It is the autumn rsidence of the Court of Spain.
mais Buen-Retiro,
a splendid palace built by Olivares under Philip IV, at the gte of Madrid, now Avithin the city boundaries, and transformed into a citadel in 1810.
23.
25.
sire, do not now address me as majesty, sire. le comte de Maulon me passera bien l'altesse ? You will allow me to address you as Your Highness.
le
monseigneur tout au
more, or at the most.
plus,
my
it
lord,
and no
lord.
28.
Va donc pour
va pour
la
monseigneur, Be
so,
my
'
(This phrase is unduly familiar from the the King. See Act I. Scne V., p. 14, 1. 22,
Duke
to
!
Allons
sympathie
!')
I
50.
14.
cannot help
it,
32,
reste, stay.
51.
2.
voiilues, required. (Note that vouloir implies a thing decided upon, not a mre wish. See note
on
p. 63,
1.
10.)
NOTES.
PAGE LINE
51.
3.
127
iuscribe tliem, put tliem
Tu
\vill
down.
8.
(Cf.
Until
iu
15.
Dans
ma
*
petite loge
'
du rez-de-chausse?
[lit.
my
small
floor].
box
on the ground-
20.
'
la
(1641-1722), who, during the lifetime of Philip V. 's first queeu (1701-14), exercised a suprme influence over that sovereign's court in favour of Louis XIY.'s policy. She had been left a widow by the Prince of TailleyrandChalais in 1670, and a second time by the Duke Orsini de Bracciano in 1698 (hence her name des Ursins). After the death of Philip Y. 's iii'st queen she did in Rome the honours of the house of the Pretender James Stuart.
(Italiau, Orsini)
27. je l'appuie
de nouveau,
I shall
plead in
its
favour
auew.
Scne IV.
52.
5.
(plaisirs understood), dear Chamberlain, i.c. you 'who are in sole charge of private entertainments menus
My
my
plaisirs almost corresponds idiomatically to pocketnioney. At the French court it was the name given to an important portion of the king's budget, somewhat akin to that in charge of the Lord Chamberlain, i.e. ail court crmonies, /tes, and theatricals.
8.
Fontainebleau,
(it
a splendid
century) in the centre of the magnificent forest of that name, about 38 miles S.E. of Paris, the birthplace of Henry IL and Louis XIII. Louis XIY, signed there in 1685 the Revocation of the Edict of Nantes, and Napolon L, vrho had detained in that palacePope Plus YII. (1812-13), abdicated there in favour of bis son (4th April 1814).
10.
le
plus grand de tous les grands d'Espagrne, the greatest of ail the grandees of Spain.
128
NOTES.
est prs de se signer La Haye, is on the eve of Note the use of the being signed at the Hague. reflexive voice to avoid the passive in referring to what has not yet happened.
53.
1.
l'empereur, Leopold I. (1640-1705), who sought to place on the throne of Spain liis second son, Charles VI., father of Maria Theresa, and grandfather of the imhappy Queen Marie Antoinette.
le roi
d'Angleterre et les Provinces-Unies, William who remained Stadtholder of HoUand whilst he [The author is probably was King of England. alluding to the Quadruple Alliance signed at the Hague in 1701 between the German Empire, England, Holland, and Frederick (first king of Prussia, 1702) but this alliance was directed agaiust Louis XIV. and his grandson Philip V., and, therefore
III.,
;
is
nous aviserons, I (we) shall see to it. It is a French custom to mark the high dignity of the speaker by the use of the plural nous (see note on p. 22, 1.
4).
Note
(1)
to see,
its
;
now
(2)
de-
rived sens of advising, informing, counselling (3) the neuter verb, meaning to think over, and make provision for a thing, e.g. On avisa ce qu'il ft bien log (4) reflexively s'aviser means to bethink oneself of, to dare, e.g. Si vous vous avisez de mal parler de moi, vous vous en repentirez.
;
25.
tout seigneur, tout honneur Honour to whom honour is due This phrase implies only the respect of rank, and is often ;ised ironically.
!
!
Scne V.
54.
9.
je m'ennuie cruellement,
I feel
wofully dull.
14.
un
Joli garon, un homme bien tourn, a goodlooking young mau, with* a handsome figure.
16.
une dugne
domiim), a
NOTES.
129
PAGE LINE 54. 19. une jalousie, a venetian bliiul, but of a kind ex' plained by the followiug quotations Ces petites grilles de bois appeles jalousies tenaient lieu de vitres (Voltaire). Kous avons la clef de la jalousie' (Beaumarcliais).
: ' '
20. 29.
au Prado,
un croquant!
a ninny, a nobody (familiarh'- a cad) Tlie origiu of tliis abusive terui was the name given to the peasants of Guyenne, wbo revolted against
55.
S.
Henry lY. and Louis XIII. de faire rompre, to cancel, to obtain the annulation
of.
12.
que veux-tu
one cannot reason upon that. This phrase is alwaj-s indicative of helplessness in thought, Word, or deed (see p. 50, 1. 1 i, and cf. Latin, Quid vis faciam V Terence).
I
'
16.
elle fait
des cris de paon, they are ail screeching or howliug after me. (Note the peacock's cry being taken as the type of an unbearable screeching. )
!
20.
Tarare! Bosh
Littr.)
un bonheur
a luck.
56.
1.
4.
mes
(my WTong-
10.
tort, she
is
wTong.
21.
on a du cur,
I hve some firmness. (On is frequeutly used in conversation instead of /, perhaps because, as Pascal said le moi est hassable. ') Note the use of cur courage.
: '
28.
domino
Low Latin a word of curions origin. domino was the Eucharistie vestment worn by the priest on his head ; then it became an ample winter gown with hood worn by the priests over the surplice, and it served as a pattern for the fancy-ball dress now known by that name. In the former sens domino has been replaced b}' camail the game of doniinoes owes its name to the fact that each domino is black on one side.
:
;
130
NOTES.
Scne VI.
Tout exprs, on
D'honneur, on
purpose.
my
hononr.
(see
32.
rAutriche, Austria
note on
p. 53,
1.
1).
58.
9.
, that will create a comptiNote the raeaning of concours, comtion with. concourir, to ptition, also concurrence, crowd concurrence, rivalry ; compete (also to unit) concurrent, conipetitor, rival ; the adverb concurremment lias the double acceptation of by concurrently.' Note also the prrivalry,' and positive phrase jusqu' concurrence de = up to the amount of.
; ; ' '
:
Scne VIL
27.
(Sub-
59.
15.
Comment donc
expression
of
strengthened by donc. )
Scne VIII.
29.
60.
13.
if
:
need
Note
favour,
Cf.
or
altration
literally,
'Nous jugeons
les autres la
rigueur et souvent plus qu' la rigueur' (Bourdaloue). Vous avez bien fait de ne point prendre cette mode la rigueur (Mme. de Svign).
'
Scne IX.
24.
protestations, dclarations of love, oaths. Cf. 'Swear me, Kate, like a lady as thon art, A good mouthfilling oath, and leave "in sooth," And sucli protst of pepper gingerbread To velvet guards and Sunday citizens (Shakespeare's Henry IV., Part I.
'
iii.
1.
25. je le
suis
si
peu,
am
so little married.
NOTES.
131
Scne X.
PAOE LJNE
61.
12.
Cf.
toutes ces gentillesses ?' (Molire, AmphUrion, i. 1). comme l'utilit vous a bientt- rapproch les 'Peste distances (Beaumarchais, Barbier de Sville, i. 4).
'
18.
Tiens! c'est comme moi, Why he has donc the same to me (c'est comme moi would mean, I did the same tliiug).
!
25.
grande,
tall
tall.
homme,
man,
but
une
The distinction betwcen un grand gi'and = a a great man, aud un is seldora extended to any other word grande darae = a great lady, ahvays
homme
differs from une grande femme = a tall woman. Note that the adjeetive grande (= great) refers to rank only in this case, not to personal merit, as in the case of a man.
29.
pensionnaire, school - girl. See in the Mikado : Three little maids from school are we, Come from
'
Nous sommes trois a ladies' seminary,' etc. petites pensionnaires, ou trois jeunes filles sortant de pension,' etc. Cf une pension or un pensionnat de demoiselles = a girls' boardiug-school, a ladies' seminaiy.
'
62.
1.
5.
7.
Dame, oui
decidedly.
lace of lier black
like the
travers son loup, through the velvet mask (so called because,
wolf
it
frightened at first little children, M'ho had probably heard the taie of Little Red Riding Hood). Translate Les femmes parurent ne plus se soucier de leur visage, et commencrent le cacher elles prirent un loup, et n'allrent plus que masques dans la rue, aux promenades, en visite, et mme l'glise (St. Foix, Esscds Hisioi'iques sur Paris (1754),
:
'
iv. 16).
18.
built by the Gauls (pop. about 12,000) on the river Oise, about 65 miles N.E. of Paris its splendid palace, built by Louis XIV.,
132
PAGE LINE
NOTES.
Louis XV., and Louis XVL, adjoins a magnificent Joan of Arc was made of 36,000 acres. prisoner there after lier triuraph at Orlans (1429), and a statue was raised to lier in 1860, on tlie very spot where she was captured.
forest
Scne
62.
30.
1.
XL
!
63.
bonne heure Well said vous vous gardez bien de suivre, you take
la
1
Note
tlie
garder de and prendre garde de = to beware of e.g. Prenez-garde de vous tromper = mind you make no niistake prenez -garde de ne pas russir = Be cautions lest you should not succeed.
;
3.
qui a
pu vous tenir sur mon compte de si ractiants propos ? Who can hve told you sucli naughty things of me ?
5.
le pensez, better than you think. The ngative sens of the verb expressing a comjarative diffrence requires ne before it when preceded by an affirmative verb. [See Fasnacht's
Grammar,
that hut
153 {b)
and
160
{h).
Observe also
;
= who
it.]
L. quin) le sache
s'il
en est ainsi, if it be so. Note the Gallicism, il en est de = la chose en question est, a pleonasm
by the impersonal use of tre. Cf. C'en est fait = la chose est termine s'il doit en tre ainsi = if it is to be so.
;
justified
10.
veuillent bien, consent. Vouloir bien expresses the free consent, vouloir the dtermination, consentir the adhrence to another's will.
13. Plat-il ?
What
plat-il ?
21.
Cf. s'il
vous
Le moyen
qu'on,
la
vous
faisiez, etc.,
NOTES.
PAGE LINE
133
cqual to [lit. were tho change for] ]\r. de Lauzun (see note on p. 13, 1. 32). On the use of tliis idiomatic phrase, faire la monnaie de quelqu'un, cf. and transhite Les diseurs de bons mots appelrent les huit marchaux nomms aprs la mort de Turenne, la monnaie de M. de Turenno (H. Martin, Histoire de France, Ixxxiv. ) Voltaire says that tliis expression is due to Mme. Cornuel (1612-94), whose wit was so much admired by Mme. de Svign {Louis XIV., chap. xii. )
:
'
63.
64.
33.
1.
21.
2."!.
Exprs ? on purpose ? Tout exprs, for no other vous blesser, offend you.
le
purpose.
65.
4.
being
66.
2. 3.
are synonymous.
Scne XIII.
10.
caus, talked. Note from causer = to talk, the words causeui" = talker causerie = pleasant conversa;
tion
25.
causeuse =
a settee
causette
=a
chat.
67.
5.
vous tes bien maladroits, you are really uot lever. les aperus les plus fins, the most sensible ideas
[lit.
views].
Scne XIY.
24.
tu verras,
mon
ami,
etc.,
is
We
are so unlucky,
my
bota
134
NOTES.
ACTE
Scne
PAGE LINE 69. 2. Elle
IV.
I.
va
p. 37,
12).
Scne IL
7.
qui avais parfois la bonhomie de m'attendrir sur, who was sometimes good - natured enougli (such a
simpleton as) to grieve over.
Si elle
(lier
9.
a t vive, eh bien, la bonne he\are, If it pain) lias been great, m'bII, I am glad to see. Note tliat si retains the final i alvvays, except before
and
ils.
il
Scne
70.
1.
III.
Vous m'avez fait prier de vous recevoir, You asked me for an interview.
C'est
bave
3.
It is tlien
are indeed
11.
comment
is
il se fait, liow it is tbis idiomatic phrase also rendered by d'o vient : in botli cases the absence of the verb tre is explained by its being a suhstantive verb, and therefore only capable of express;
ing alone existence, name, etc. Cf. Je suis celui qui suis = I am tbat I am (Exodus iii. 1-1).
19.
de par
tliis
le monde, somewhere (L. de parte miindi) prpositive phrase is used (a) in anotlier sens de par le roi = in the king's name (b) in another form de la part de = from.
;
fissiez
une
5).
22.
inconvenante, improper.
(Cf.
convenances
of that
=
71.
propriety.)
It
11.
aux Carmlites.
duced
name which Mademoiselle de la Vallire entered The Carmlites were intro(Rue d'Enfer, Paris).
iiito France in 1452, and tliey folio wed the rules of the masculine order of the Carmes (intro-
NOTES.
PAGE
135
UNE
by St. Louis in 1238), so called convent ol' thcir order liaving been built on Mount Carmel in the twelfth century. There were also hermits instituted on Mount Carmel in 400 by Jean, Patriarcli of Jrusalem.
diiccd into France
from
tlie livst
71.
23.
25.
en plein jour
the Kiug.
letters-
72.
10.
12. bref,
decree.
patent
then by extension a diploma, commission, in thse valions licence granted by Government acceptations bref bas been replaced by brevet (a diminutive from it), cr/. brevet de capacit = teacher's diploma brevet d'imprimeur = printer's Bref is only used now, as in the above licence.
;
passage, in the sens of a letter (cf. German Brief) to refer to the Pope's letters, sealed with Hhc Fisherman's ring,^ which must be applied in the Pope's own prsence.
13. 21.
cassait, annulled.
will
acknowledge
(ses
9).
of.
22.
actively raeans to wear us, rp, a worn"When meaning 'to make use of,' it is neuter, and cannot hve a direct object, nor be employe! in the passive voice, and generally employer, se servir de are preferred, e.g. Tire means he used, les raoyens dont il s'est servi or qu'il a employs.
User
un habit
28.
de
mon
libre arbitre, of
my own
free will.
73.
9.
fuie,
not ahvays
Scne IV.
31.
si
je suis visible, je
detain you.
if
74.
3.
Que
136
NOTES.
Scne V.
Au bout du compte, ce bref fait admirablement mon affaire Atter ail, this brief of tlie Pope answers
I
my own
l'affaire
for,
e.
g.
Note the phrase, faire to suit, to answer the purpose of, to do Will it do ? cela fera-t-il votre affaire ?
purpose adniirably.
de =
Scne VI.
24. flicite-moi, congratulate nie.
75.
13.
mon mariage
moi, my own marriage. Note that the redundant adjective is re^daeed by a pronominal expletive, which, used alone, dnotes possession, e.g. "Whose book is this ? It is mine = qui est ce livre ? il est moi.
18.
goste,
how
selfish
you
are
am
still
a bachelor, or
36.
Je crois bien, I should think I am (see note on p. 44, 1. 8). The lment of doubt insparable from the
active verb croire is minimised by the addition of the advei'b bien, and it explains the use of the subjunctive after croire, now less frquent than in the seventeenth century, e.g. Je croyais que tout ft perdu' (Mme. de Svign). Cf. 'A l'en croire, s'il faut l'en croire, locutions qui expriment le doute
'
'
(Littr).
76.
1.
elle
it
(my watch)
lias
16.
Quelle trange chose que, What a strange thing is or, What a strange power a word lias Note the omission of the indef. article a, an betvveen an adj. and a noun. Cf. such a thing = une telle chose such a person = telle personne on such a day = tel jour. Que in this phrase is what Condillac called an adjectif conjonctif it really represents
. . .
it is
NOTES.
PAGE LINK
it
;
137
cannot reprcsent a noun nor a coiijniiction, since does not imite two separate parts of a phrase, but it stands in tlie middle of au indivisible wliole niiist not be contbunded with the conjunction que, wliich leads from one idea to another, e.tj. Pourfiuoi
it
; '
je le
ciel le puis-je croire Qu'on ose des fureurs avouer la plus noire (Racine, fyhignie,
demande
'
iv. 6).
ScfeXE YIII.
78.
23.
Allons donc
Well
Allons
donc
28.
rather used to dismiss a remark not approved of tlian to draw an inference, as it does liere.
I
is
to do witli us
[lit.
79.
1.
yes indeed. Si and si fait are used instead of oui to express a contradiction or au affirmation after
a ngative question.
2.
Elle
me
fait
des peurs,
Slie gives
me such
a fright.
8.
Scne IX.
2i.
Ton mariage
does
it liold
!
tient?
Is
good
!
25.
mon
Dieu
alas
ScNE X.
80.
6.
Madame
sake.
il
...
or.
For pity's
16.
peut arriver, there may liappen. The impersonal verb arriver = to happen, is conjugated with tre like the ueuter verb to arrive.
of,
81.
1.
4.
prvenu, thought
planned, anticipated.
?
Ne
Is it
[lit.
15.
crossed out].
24.
138
NOTES.
Louise, Parce que c'tait le seul moyeu de vous faire reudre vos bieus, parce que c'tait le seul moyen de vous rouvrir les portes de la France, parce que la rupture de ce mariage enfin, tout en faisant sou dsespoir elle, semblait devoir faire votre bonheur. Roger. Oh si elle m'et aim vritablement, le sacrifice et t au-dessus de ses forces. Louise. Si elle vous et aim bien, je comprends. Il fallait votre vanit un dsespoir ternel, et madame de SaintHrem, ensevelie sous la grille d'un clotre, ou sous la pierre d'une tombe, faisait bien mieux votre rputation d'homme la mode que mademoiselle de Mrian, brillante, heureuse et couisole Rassurez-vous, monsieur ... Il s'en est fallu de bien peu que ce dsir ne ft accom})li mais par bonheur, et grce son mentor, qui il faut encore que vous vous en preniez de ce dsappointement, oui, oui, grce moi, le contraire est arriv.
!
!
PAGE LINE
81.
27.
Roger. Plus vous me ]U'ouverez que j'ai des torts envers elle, plus vous m'inspirerez le dsir de lui en demander prompte-
ment pardon.
Scne XI.
PAGE LTNE 82. 6. Il
10. 19.
happiness
is
is
at stake.
ruin
being prepared.
:
il
pas dit peu prs hier au soir ? Charlotte. Le roi Philippe V est petit-fils du roi Louis XIV est galant comme l'tait son aeul, et il ne faut pas prendre au
Roger.
l'a-t-il
;
Ne vous
srieux les compliments que sa galanterie lui inspire. Roger. Et moi, je vous dis c[u'il vous aime, madame, j'en
Il m'a vue hier pour la premire fois, et vous voulez Roger. Non, non, madame, dtrompez-vous il vous connat depuis longtemps, il vous avait remarque Saint-Cyr, et son dpart seul l'a empch cette poque de s'occuper srieusement de vous. Charlotte. Mais cet amour pi'tendu existt-il, monsieur, recommande comme je le suis au roi d'Espagne, par son aeirl, et par madame de Maintenon Roger. Et voil justement ce qui vous trompe, madame, de l vient le complot, l s'est trame votre perte. Vous ignorez
.
NOTES.
le le
130
contenu de la dpche qu'on vous avait remise pour monsieur duc d'Harcourt vous ignorez la mission dont vous tiez
;
charge.
Charlotte. C'est vrai.
logcr.
Je vous
l'ai dit et je
Eh
bien,
madame,
je vais
de cette
lettre.
PAGE UNE 82. 24. After Une 23 the original was as foUows
Charlotte.
Et vous croyez, monsieur, que de pareils soins, de si combinaisons occupent le cabinet de Versailles ? Oh j'ai meilleure opinion de la politique de celui que ses ennemis mmes appellent le grand Roi Roger. Mais, madame, qui vous dit que ces soins sont si infimes, que ces combinaisons sont si faciles ? Qui vous dit qu'un grand but politique n'est point cach sous une intrigue d'amour ? qui vous dit qu'il ne s'agit pas d'arracher le roi Enfin l'influence de l'Autriche ? je vous remercie au moins, monsieur, ni'ayant Charlotte. Ah invent une mission semblable, de l'avoir ennoblie ce point mais je vous le dis Roger. Mais je ne l'ai point invente ... je vous le rpte, c'est l'exacte, etc.
futiles
!
!
83.
1.
cur, her
la vie,
2.
lier life.
Madame
de Montespan, Athnas de Mortemart, Marchioness of jMontespan (1641-1707), of an illustrions family from Gascony, supplanted Mademoiselle de la Vallire in Louis XIV. 's faveur, and for fourteen years ruled despotically over his heart (1668and bore him several children, two of whom, the Duc du Maine, and the Comte de Toulouse, were legitimated by the King. Madame de Maintenon,
82),
secretly, married Louis Queen's deatli (1685) and Madame de Montespan, leaving tlie court in 1687, spent the last twentj^ years of her life in austre peuance.
;
2.
Mademoiselle de
la Vallire, Louise Franoise de la Baume Le Blanc, duchesse de la Vallire (1644-1710), was maid of honour to the Princess
140
PAGE LINE
NOTES.
Henrietta, duchesse d'Orlans (Charles I.'s gifted Seduced by Louis XIV., but ever pious daughter). and pnitent, even whilst giving liim her heart's love, she twice retired into a convent from which the King withdrew her. At last, in 1674, she finally entered the convent of the Carmlites as Sur Louise de la Misricorde, and for thirty-five years led there the most saintly and pnitent life ; two of her children Avere legitimated, the Princess of Conti and
tlie
Count
of Vermandois.
'
83.
3.
Gabrielle d'Estres La belle Gatarielle,' duchesse Henry IV. was on the eve de Beaufort (1570-99). of seeking a divorce in order to marry her when she died suddenly. She was thought to hve been poi La racine soned. Henry IV. wrote after lier death de mon cur est morte et ne rejettera plus' (Michelet). Amongst the children she had borne him was Csar,
'
the eldest (1594-1665), legitimated in 1595, called Csar Monsieur, duc de Vendme, niarried the daughter of the duc de Mercur,
and
who
and
p.
(see
note on
20).
madame
d'tampes, Anne de
Pisseleu,
duchesse
d'Etampes (1508-76), whose fatal influence over After that Francis I. lasted twenty-two years. king's death in 1547 she was banished from the court, embraced Protestantism, and died obscurely. She was called la plus savante des belles et la plus
'
'
(Douillet).
qui a
perdre la France, who nearly ruined Note that before an intinitive manquer de and faillir nierely express the non-accomplishment of
failli
France.
anything, dcsired or ftot, without necessarily implying regret at the resuit e.g. j'ai failli tomber, or J'ai j'ai manqu de tomber, I nearly fell down. failli vous manquer de parole, I almost broke my Word witli you. The duchesse d'Etampes, who hated the King's son, betrayed state secrets to the enemies of France Charles Quint and Henry VIII. whom the Dauphin was opposing, and she induced Francis I. to sign the disgraceful treaty of Crespy (1544), by which Francis I. gave up his claims over Aragon, Naples, Flanders, Artois, etc.
;
NOTES.
141
PAGE LINE C. Agns Sorel (or Surelle, also spelt Sorean) (141083. .'')0). A nolile maicluii iiot less eelcbrated for tlio
ami iniiul than for lier Ijeauty iuHuence over Charles VII. was ahvays ^\ell used, and Charles VII.'s queen had for lier a .sincre affection. Charles VII. 's son (Louis XI.) is accused of having had lier poisoned she is called la dame de Beaut,' from the naine of an estate given to lier by Charles VII.
([ualities of lier lieart
;
lier
'
21.
[lit.
de
faire partager leiir honte , to extend or coramunicate tlieir sliame to. Note that when faire is foUowed by the infinitive of an active verb (and tlierefore one which has a direct object), faire lias an indirect object, or rather, the two verbs forni but one transitive verb, so that tliey are never divided r.g. je lui ferai entendre raison (voir la vrit),
Je I will make hiin listen to reason (sec the truth). les lui ferai punir = l'il hve him punish theni, ni hve thera punislied by him but faire, followed liy a neuter verb, must hve a direct object c.g. il le fit taire, i.c. il le rduisit au silence, lie silenced
;
him.
23.
il
tliere are others. Note that il est synonj'inous with but more emphatic than il y a, and, like the latter, it is invariable before a plural noun or pronoun. Note also the use of d' replacing the partitive article des before the pronominal adjective autres, which, not replacing a noun, must Cf. Voici de be completed by the pronoun en. belles fleurs. Voulez -vous en accepter quelquesunes j'en ai encore d'autres.
is
;
en est d'autres,
whom
(see
note on
p.
19,
1.
28).
est de, there are some. Note the prposition de replacing the partitive article before an adjective followed by a noun.
84.
12.
duss-je, even if I had to, though I should hve to. Note the imperfect subjunctive of devoir used in the conditional sens, and vice versa. Note also that a verb ending in e mute takes before the
interrogative pronoun je
;
c.g.
aim-je? do
love
17.
l'instant
at once.
142
PAGE LINE 84. 18. qu'il
30.
NOTES.
ne devait pas venir,
tliat lie
prvenue, warned.
je ne
do not lose
siglit
(Perdre de vue is also iised in this sens, of you. lut not perdre la vue de, the direct object of perdre being always the person or thing lost sight of.)
32.
Comme
je
ne veux pas de sentiments intermI will not accept or be the object of on your part.
diaires, as
difierence
35.
in-
This and the following line did not form part of the
first
version of the
pla}'.
Scne XII.
85.
11.
un
ing
fard magique, a magie ointment. Cf. 'Andtellme the sovereign'st tliing on earth was parmaceti {s2Krmaceti) for an inward bruise (Shakespeare,
'
i.
3).
elle
si
vous va
ravir,
it
22.
je ne me trompe, unless I am mistaken. (The absence of pas changes the ngation into a dubious affirmation = I believe I ani not mistaken.)
86.
1.
18.
me
plaindre, complain. Note se plaindre = to complain plaindre = to pity and transhite Je le plains plus que je ne m'en plains (Mme. de Maintenon).
'
'
22.
le
26. 31.
(Cf.
the verb
combler de
au cur
my
\^
87.
2.
fal,
an old form of fidle, and therefore a redundant Word hre it belonged to the officiai style, but bas now become very familiar. Cf. A nos amis et
;
'
faux conseillers c'est l, mon fal, que vous lui jurerez foi et loyaut (J. j. Rousseau).
;
'
8.
traveller.
NOTES.
PAOE 88.
I.IXK 9.
143
sic
je
veux
jabeo,
I
I will.
sit
19.
tenez
dt-il
iiiy
look hre
listeii
25.
me
anu
scher
(see
le
bras
note on
p. Si,
12).
:
89.
15.
Sans doute, n'tes- vous pas le matre ? Mais je vous en supplie, non pas par ici, vous le rencontreriez, Louise, Louise, conduis Sa Majest. Louise. Venez, Sire
Charlotte.
en ce
moment
Le
Roi. Charlotte.
!
ce soir
Oh
oui, oui,
Oh
mon
Dieu que va-t-il advenir de moi [En scne, assise, se levant, coutant et allant la porte.) Ce n'est pas elle, aurais-je d y aller moi-mme oui, mais je pouvais tre suivie ... le roi pouvait se douter, tandis qu'il est tout simple que Louise aille chez son mari ah mon Dieu pourvu que Roger croie ce qu'elle lui dira pourvu que cette nuit mme, nous puissions ... ah .ette
. . . . .
c'est toi
viens, Louise.
CHARLOTTE, LOUISE.
Louise, entrant.
Charlotte.
Ma
1
Comment
Louise.
11 n'est
pas chez-lui.
rien.
?
Charlotte.
Louise.
Charlotte. \\ n'a pas dit quelle heure il l'entrerait Louise. Il n'est pas reparu depuis ce matiu. Charlotte.
une
Charlotte. lettre ?
as-tu laiss
Louise. Je m'en suis bien garde. Charlotte. Pourquoi cela ? Louise. Il y avait chez lui un officier
Charlotte.
du
roi.
?
Un
officier
du
roi
qu'y
fait-il
attend qu'il rentre. Charlotte. Que penser de cela ? Louise. Ma chre, j'ai bien peur que par ses emportements de tantt, monsieur de Saint-Hrem n'ait bless Sa Majest. Charlotte. Et cet officier ne soit l pour
Louise.
Il
,
144
Louise. C'est probable.
Clmrlotte.
NOTES.
Oh
mon Dieu
Que
faire
Louise. Que faire ? c'est facile dire. c'est toi qui as tout conduit jusqu'ici, Charlotte. Ecoute toujours en rpondant de tout, en me promettant une heureuse Louise, nous voici arrives issue, dont moi j'ai dout toujours. au point que j'avais prvu, au moment que je craignais
; . . .
Ne m'abandonne
ici
Louise. Veux-tu q\ie j'y l'etourne, veux-tu que je l'attende ? Charlotte. Non. Le roi d'un moment l'autre peut venir
;
je
seule.
Louise. Mais lui-mme, ton mari, reviendra peut-tre. mais s'il revient sans tre prvenu, s'il trouve Charlotte. Oui Violent comme il l'est, se croyant trahi, il n'y le roi ici aura plus ni dignit, ni rang, ni respect qui le retienne, il fera un clat, du scandale. Louise. Tu crois ? Charlotte. Ah le malheureux se perdra, j'en suis sre. Louise. Eh bien envoyons quelqu'un, un domestique qui attendra. Comtois, son valet de chambre Charlotte. Il n'y tait donc pas non plus. Comtois ? Louise. Personne, te dis-je ni Comtois, ni monsieur Dubouloy, ni Roger. Clmrlotte. Mais on ne peut confier un domestique Louise. Ecris, donne une lettre, et recommande expressment de ne la remettre qu'au valet de chambre, ou l'un ou l'autre de ces deux messieurs.
!
! ! !
ne veux pas crire ici, de peur d'tre m'enferme. Dans dix minutes, viens prendre ma lettre ... Si le roi tait ici par hasard, je n'aurais qu' te la remettre ; tu saurais ce que cela veut dire. Louise. Bien Charlotte. Ah ma pauvre Louise, mon Dieu qui pouvait se douter de tout cela ? Louise. Eh bien que fais-tu ? c'est ma mante que tu prends Charlotte. Que veux-tu ? j'ai la tte perdue, moi
Charlotte. Oui surprise ... Je
;
mais
je
{Charlotte sort.)
LOUISE,
se
UN VALET.
:
Louise. Oui, elle a bien raison de dire c|ui est-ce qui pouvait douter de tout cela ? Un roi qu'on croit amoureux de madame des Ursins et qui s'enflamme comme un volcan pour une autre
NOTES.
. . .
145
et de
Elle est charmante, Charlotte, de rejeter tout cela sur moi, Voyons, si . me dire qu'il f;u;t que je la tii'e de l .
.
Le
Valet.
nous cherchions
{Le Valet sort. ) Eh bien voil qui Je ne sais pas, moi, pourquoi on doute
!
toujours de la providence.
LOUISE, DUBOULOY.
Diibouloy. contre nous
Louise.
Vous
tes seul
Dubouloy. Parfaitement seul. Louise. Monsieur de Saicit-Hrem ? Duhouloy. Je venais vous parler pour Louise. Vous venez de sa part ? Duboidoy. Non, de la mienne.
.
lui.
Louise.
est-il
Dubouloy. Je n'en
Louise.
sais rien.
?
Que
fait-il
Dubouloy. Si vous pouviez me le dire, vous m'obligeriez beaucoup. Louise. Tenez, monsieur Dubouloy, voyons, nous n'avons pas de temps perdre, entendons-nous. Dubouloy. Je ne demande pas mieux. Louise. Parlez, que veniez-vous faire ici ? Dubouloy. Je venais conjurer madame de Saint-Hrem de montrer un peu moins de cruaut envers mou malheureux ami, qui est rentr presque fou. Louise. YovLS l'avez donc revu depuis sa visite ici ? Dubouloy. Un instant mais cet instant m'a suffi pour tout Il parat que la porte lui a t refuse. apprendre. Louise. Le roi tait l, et madame de Saint-Hrem a craint Dubouloy. Justement, et voil ce qui l'a exaspr
;
.
Louise.
Ah
mon Dieu
mais
il
est
donc
Duboidoy.
Il est furieux.
Louise. Et vous n'avez pu le calmer ? Dubouloy. Merci aux premiers mots que je lui m'a envoy trs-loin puis il a pris ses pistolets.
!
ai dits,
il
Duboidoy.
Louise.
Il est sorti
dsespr.
Mais
il fallait le
146
Duhouloy. Je
Louise.
Louise.
l'ai
!
NOTES.
voulu.
oppos.
Eh
Et
bien
il
Duhouloy.
Il s'y est
ne vous a rien dit en partant ? Duhouloy. Il m'a dit de me tenir prt pour ce soir. Louise. A quoi ? Duhouloy. C'est ce que je lui ai demand, il m'a rpondu
tout.
! !
mon Dieu monsieur Duhouloy mon cher Louise. Oh monsieur Duhouloy Duhouloy. Madame Louise. Il faut que vous retrouviez monsieur de Saint-Hrem. Duhouloy. C'est inutile, si je ne lui porte pas l'autorisation que, de mon propre mouvement, et pour viter les plus grands
!
!
malheurs, je venais solliciter Louise. Mais justement cette autorisation lui est accorde. Dites-lui qu'il peut revenir, qu'il revienne, qu'on l'attend. Duhouloy. Comment ? Louise. Oui, oui, toutes les portes lui sont ouvertes. Duhouloy. Vraiment
. .
. !
Louise.
Comme
.
Duhouloy.
rencontre
.
Alors
si
je le
Louise. Ramenez-le de gr ou de force. Duboioloy. On vous le ramnera. Louise. Alors, vous rpondez de tout ?
Duhouloy. Permettez mais je cours Louise. Pardon, j'en use sans faons avec vous annoncer Charlotte que je vous ai vu, et que vous allez vous mettre en qute de monsieur de Saint-Hrem.
, . .
DUBOULOY,
.
seul,
puis
ROGER.
Duhouloy. Un instant, un instant, je rponds de tout ? je n'ai J'ai dit cjue je le rattraperais pas dit un mot de cela, moi Et encore, le probablement, et que je le ramnerais peut-tre. ramener ... il faudrait pour cela retourner l'htel et cet tout cela m'inquite. officier qui l'attend de la part du roi
. .
; . . .
{On
c'est
que cela?
Ah mon ami, c'est Oui, sommes-nous seuls Duhouloy. Tout--fait seuls. Roger. Ces dames
Duhouloy.
Roger.
!
NOTES.
L-bas, dans l'autre appartement. Roger. Bien, le moment est venu ou j'ai besoin de que tu m'aides.
Dithouloij.
. . . !
147
toi, il
faut
Duhouloy. Mais attends-donc que je te dise Roger. Silence je n'ai qu'un instant. Elles peuvent revenir, et si l'une ou l'autre m'apercevait, tout serait perdu Duhouloy. Mais au contraire, tout serait Roger. Tais -toi, il y a une voiture attele dans la ruelle, derrire le jardin Ce les murs sont bas, j'ai saut par dessus.
!
mon ami, inutile. Roger. Comment cela ? Dubo^iloy. Mais on se repent, on ne demande pas mieux que de te recevoir ... on t'ouvre les portes, entre et prends un fauteuil, tu es ici comme chez toi. Roger. Se pourrait-il ? Dubouloy. Oui, mon cher. Roger. Chut Quel est ce bruit ? Dubouloy. Une voiture ... le roi en descend. Roger. Le roi . et tu m'as dit qu'on se repentait que je pouvais rester ... on s'est donc imagin que je jouerais
Dubouloy. Inutile d'enlever,
! !
le rle
de mari complaisant
?
...
eh bien,
oui, je reste
Dubouloy. Ainsi
Roger. Ainsi, mon projet subsiste ... A minuit entre dans le jardin, tu frappes trois coups dans les mains et nous enlevons. Dubouloy. Pardon, mon ami, tu enlves, mais entendons-nous bien auparavant Je ne consens t'aider enlever qu' la condition que je n'enlve pas, moi. C'est prendre ou
. .
.
laisser.
Roger.
Bien, bien.
le roi.
.
. .
! !
Dubouloy. Voici
Roger. O me cacher Ah ce cabinet je ne perdrai pas un mot de tout ce que dira Le Valet. Monsieur le comte de Maulon. Dubouloy. Mais va donc, malheureux
!
... A merveille,
.
.
le
cabinet,
Dubouloy
)
revient sur
le
devant de la scne.
DUBOULOY, LE
Le Valet. Je vais prvenir comte Le Roi. Trs-bien, trs-bien
. . .
ROI,
ces
LE VALET.
dames que
vous
monsieur
laissez
le
d'ailleurs
me
une
excellente compagnie.
148
NOTES.
Diibouloy. Sire, votre Majest est vritablement trop bonne. Le Roi. Non, d'honneur, je suis enchant de vous rencontrer, monsieur Dubouloy je voulais envoyer chez vous.
;
Le
Roi.
Oui, j'avais
.
. .
mais j'ai rflchi de vous l'apporter. Dubouloy, part. C'est cela, en renti-ant chez moi, je trouverai aussi quelque officier ... ou plutt, comme on ne se gne pas avec moi, un simple sergent
!
oh depuis quelques jours nous nous voyons beaucoup moins. aussi une nouvelle vous annoncer c'est une autre personne qui se chargera
?
. . . ! !
.
Oh
Le
Roi.
Vous
disiez
?
;
Dubouloy. Rien,
reconnaissant
sire
je disais
que
j'tais
on ne peut plus
raison,
il
...
{A part.) Saint-Hrem a
.
n'y a
Dubouloy. iladame
...
LOUISE, LE ROI.
Le Roi. Ah a, mais dites-moi donc il me semble que c'est un trait de paix plus difficile conclure que celui des PjTnes ?
;
Louise, oh ne m'en parlez pas, sire, c'est de l'aversion. Le Roi. Que je me suis charg dj de changer en reconnaissance Tenez, madame. Louise. Qu'est-ce que cela ? Le Roi. Vous le verrez en allant dire madame de Saint! . .
.
Hrem que
Louise.
je l'attends.
voil, sire.
La
Les Mmes,
Charlotte.
CHARLOTTE.
si j'ai
Votre Majest
me pardonnera
tard
NOTES.
149
Le Boi. Comment donc, madame, vous savez bien que ce n'est mais le plus dvou et le point le roi qui vient chez vous plus obissant de vos serviteurs. CluxrloUe. Vous permettez que je dise un mot Louise.
. . .
Le Roi. Oh
faites,
madame.
Dubouloy
. . .
N'importe, deux personnes ont plus de chance de {Louise sort.) rencontrer qu'une seule, va Le Boi, part. Elle la renvoie trs-bien
.
CHARLOTTE, LE
!
ROI,
SAINT-HREM
{cach).
Le Roi. Ah madame, vous allez au-devant de mes vux. Si vous saviez combien j'ai dsir ce moment o je me trouve combien je l'ai attendu avec impatience enfin seul avec vous . . Charlotte. Pardon, sire, mais vous vous mprenez. Le Roi. Eh bien laissez-moi ma mprise, elle fait mon bonheur ... si vous ne m'aimez pas, laissez-moi croire que vous m'aimez ... si je me trompe, clairez-moi le plus tard possible ... en attendant, mes jours d'eiTeur auront t des jours de
.
!
joie
n'est pas
instant
tenez, je
Oui, madame, oh ne vous y trompez pas ... ce un sentiment passager, ce n'est pas un caprice d'un que vous avez veill dans mon cur, non, c'est un
.
!
amour profond,
Cliarlottc.
durable, ternel
la \\e.
...
je le sens l
... Oh
la vie personne ne partagera votre puissance, et taudis que seul je supporterai le poids du sceptre et de la couronne ... ce sera vous qui commanderez, ce sera vous qui commanderez, ce sera vous qui serez la seule, la vritable reine Charlotte. Oui, sire, oui, je conois qu'il y ait des femmes pour lesquelles un pareil avenir soit une sduction . Le Roi. Eh bien dites un mot, madame, et cet avenir, c'est le votre
.
.
Charlotte.
Mais
ce mot,
sire,
en supposant
qu'il
soit
dans
mon
cur, un obstacle puissant l'empchera toujours de s'chapper de mes lvres. Parlez ... et s'il est au Le Roi. Cet obstacle, quel est-il ? pouvoir d'un homme de le combattre, s'il est dans la puissance d'un roi de le vaincre
.
que
je suis, though
am
quite
free.
150
PAGE LINE
NOTES.
Tout
its
is an adjective, but when used adverbially, before an adjective or participle, euphony reqnires
a consonant, in order to retain the sound which it bas, though invariable then, before an adjective beginning witb a vowel. Pronounce and compare : Elle fut tout tonne, toute surprise (L. totus, O.F. tt). The adverbial, i.e. invariable, use of tout is quite modem. La Bruyre wi'ote Des cboses toutes opposes tout opposes), and ( BufFon (d. 1788) wrote Les livres tant tous blancs tout blancs) dans ce pays pendant (
'
:
'
'
'
'
'
l'hiver.
89.
18.
fol-
Le Roi. Je suis heureux, madame, d'avoir t en quelque sorte au-devant de vos dsirs . . , de mes officiers attend Saint-Hreni chez lui et doit me l'amener ds qu'il rentrera. Saint-Hrem doit partir. Charlotte. Un exil Le Roi. Oh non, rassurez-vous, madame . . . Une mission
Un
Saint-Hrem quittera Madrid, mais en faisant envie au plus ambitieux de mes courtisans. Charlotte. Et votre Majest l'envoie Le Roi. Sville, Cadiz, Barcelone Peu importe, pourvu qu'il parte, n'est-ce pas ? Charlotte. Oh sire, hors d'Espagne. Le Roi. Hors d'Espagne ... Oh que cette impatience me rend heureux, madame ... oh mais croyez que je la partage, croyez que je la ressens plus vivement que vous encore, puisque je ne puis esprer m'entendre dire que je suis aim, que du moment o il sera parti ... oh il partira ce soir, poiir la Hollande, etc.
.
.
.
A l'instant,
lowed by
Je
at once.
fol-
Charlotte.
le lui fais
;
devant cet ordre, il faut qu'il se courbe, qu'il s'humilie, il faut qu'il parte l'instant mme, sous peine de dsobir au roi, et alors s'il dsobit, cette Majest aura un motif d'employer la force pour me protger.
Le
il
Roi.
Oh
madame,
. .
il
est
est
donc vrai
NOTES.
Hrem
il
151
ClmrloUc. Sire, je vous le rpte, tant que monsieur de Saintsera en Espagne, je n'ai rien dit, je ne puis rien dire ne faudrait pas croire ce que je dirais Le Roi. Oui. Mais ds qu'il se sera loign, etc.
. .
Scne XIII.
This Scne was introduced into the rcvised text instead of the suppressed parts given above.) PAGE LINE 90. 22. Que veux-tu faire ? What are j'ou going to do ? or, What tlo you iutend doing ? (Cf. vouloir dire =
(
to niean.
Scne XIY.
91.
.5.
27.
vous faire chercher, I was going to send for (Envoyer chercher is more usual. je joue jeu dcouvert, I show my liand or game,
j'allais
you.
92.
8.
je suis n,
I was born. Note that je suis n is the past indetinite of natre, not the quivalent of the English prsent tense.
11.
Madrid. The final d in this word is almost silent, and nearly like 1 in outil, fusil, which explains the adjective Madrilne, by which the inhahitants of Madrid are designed.
hte, guest.
12.
and
17.
the hostess
l'htesse.
figlit
a duel).
Scne XV.
26.
30.
jusqu'o, how
far.
instances, entreaties.
93.
22. 28.
l'abri, protect
your
life.
Scne XVI.
94.
6.
sourd, deaf
Note that in the phrase dcaf and dumb, the conjunction 'and' is generally omitted in French e.g. The deaf and dumb hospital = l'hospice des
;
Sourds-Muets.
152
NOTES.
Scne XVII.
Des
Tliis word, of Spanisli alguazils, policemen. alguaziriis, froni (Low Latin algatzarius . Arabie al vazir {ouazr) tlie bearei'), refers rather disparagingly to the law-officers of ail degrees (cf.
origin
vizir)
rester longtemps dans les on n'et pas parl de moi,' I might liave long remained in tlie claws of the law or government - police if my case had not become
;
e.g. 'J'aurais
pu
known
ii.
73).
Scne XVIII.
95.
6.
De
l'alcade mayor, from the governor or suprme judge (thse functions were in political cases practically united). The word is from the Spanish alccdde, and derived from the Arabie al kadi or caid = the judge or governor.
elle, for lier sake.
I
19.
pour
25. 28.
33.
je le savais bien,
ne contient que trois places, can only seat three. Ce brevet, this roj^al patent. Cf un brevet d'intention, a patent. Aceording to French law patented articles must bear the following inscription brevet s. g. d. g., patented sans garantie du gouvernement, without government's warranty.
:
96.
5.
je
peux monter sur le sige, I can ride on the box. Note that the coachman's seat is called le sige,
not la bote.
Printed by R.
&
R. Clark, Edinburgh.
MACMILLAN'S
SERIES OF
EUGNE FASNACHT,
EDITED BT
ASSISTANT-MASTER IN WESTMINSTER SCHOOL,' ADTHOR OF THE " PROORESSIVE FREKCH COURSE," ' PROGRESSIVE GERMAN COURSE," ETC.
ELEMENTARY
German
Scholars.
CLASSICS.
on the
Introductions, based
latest
The work
needs
to
of
may be
the
It
is
real
aids
over-
coming
the
difficulties
of
language,
and
rightly
felt
appreciating
the literature.
now
being
that
French and German, if taught on the same strict scientific principles as Greek and Latin, are of hardly less value as an educational instrument than the classical languages. M. Fasnacht's own books hve had no small share in prociiring the rcognition of this fact, and the Publishers
thurefore feel confident that a Sries of Foreign Classics,
prepared under his guidance, will adequately meet the needs of the prsent time.
FRENCH.
Corneille.
Dumas.
VICTOR OGER.vLecturer
Molire. Les Femmes Savantes. By G. E. Fasnacht. is. Molire. Le Misanthrope. By the same Editor. is. Le Mdecin Malgr Lui. By the same Molire.
Edit.ir.
Molire.
L'Avare.
Is. 6.
Molire.
Editor.
Le Bourgeois Gentilhomme.
Britannicus.
Clirton
By
the same
Racine-
Edited by
Collge,
Eugne Pellissier,
in University [In prparation.
Assistant-Master in
Collge, Bristol.
and Lecturer
Scnes in
and BHited by C. COLBECK, M, A., late Fellow of Trinity Collge, Cambridge Assistant-Master at Harrow.
;
FRENCH HISTORIANS,
Roman
History.
Modem
W.
Is.
[In prparation.
Sand, George.
La Mare au
Diable.
Edited by
E.
in Haileybury Collge.
Sandeau,
Voltaire.
Jules.
Mademoiselle
de la
Seigliere.
Modem
Side at
Charles XII.
Edited by G. E. Fasnacht.
[hnmediaUly.
GERMAN,
Goethe.
Edited
Is.
by H. A.
BnUL, M. A.,
Assihtant-Master at Wellington.
Goethe. Faust. Part I. Edited by Jane Lee, Lecturer in Modem Languages at Newnham Collge, Cambridge.
[In prparation.
Heine.
Prose
Slections from the' Reisebilder and other Edited by C. COLBECK, M. A.. Assistant-Master at Works.
lat.e
Harrow,
2s,
6d.
Die Jungfrau von Orlans. Edited by Schiller. .JOSEPH GOSTWICK. 2s. 6d. Schiller. Maria Stuart. Edited by C. Sheldon, M.A.,
D.Lit., Assistant-Master in Clifton Collece.
2s.
&d.
Schiller.
Wilhelm
Tell.
Edited by G. E. Fasnacht.
[In prparation.
Uhland.
Select Ballads.
Reading Book
O'Jier
is.
With Vocabulary.
for
Adapted
as a First Easy
Begiuners.
to follow.
Edited by G. E.
FASNACHT.
Volumes
MACMILLAN AND
2
CO.,
LONDON.
UNIVERSITY OF
TORONTO
LIBRARY
r.,
2227 D^ 1886
iijiinwiwiii
il|ii
ilMiW|ilMi HliM