Austin Butler est content que le succès ne lui soit pas tombé dessus trop tôt

Adolescent, il rêvait d’avoir la carrière de Leonardo DiCaprio. Aujourd’hui, il est nommé aux Oscars pour Elvis et tourne avec Timothée Chalamet, Zendaya et Florence Pugh. Austin Butler nous raconte comment gérer sa carrière quand on est un ancien enfant star.
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Débardeur Calvin Klein Manteau Saint Laurent par Anthony Vaccarello Lunettes de soleil Gentle Monster x Moncler Collier (en haut) et montre Cartier Collier Lisa EisnerSteven Klein pour Vanity Fair

Après une dizaine d’années passées à jouer les beaux gosses californiens dans des séries pour jeunes adolescents, Austin Butler a explosé l'an dernier en jouant Elvis dans le biopic de Baz Luhrmann consacré au King. Nommé aux Oscars dans la catégorie du meilleur acteur, cover boy de notre numéro spécial Hollywood 2023, il a aujourd’hui un emploi du temps plutôt chargé, entre la série Masters of the Air sur Apple TV+ et le deuxième volet de Dune.

Quand tu croises Selena Gomez, ou quelqu’un que tu as connu quand tu étais tout jeune, est-ce que vous vous dites, « Wow, j’arrive pas à croire qu’on ait fait tout ce chemin ! »
Ouais ! Quand je tournais Elvis, Selena a retrouvé cette photo de nous deux, prise à l’époque des Sorciers de Waverly Place. Elle me l’a envoyée, en mode, « tu te rappelles de ça ? » Ça me parait être une vie lointaine. Quand tu es enfant acteur, tu rencontres tous ces gens qui viennent de tous les États-Unis pour tenter leur chance et qui pour la plupart quittent ce milieu ou reviennent dans leur famille au bout d’un moment. On a une sacrée chance d’être encore dans ce milieu Selena et moi, et d’avoir pu continuer notre une carrière comme ça.

Est-ce que tu te rappelles comment tu imaginais ta carrière quand tu étais adolescent ?
Quand j’ai commencé, je voyais le métier d’acteur comme une activité cool à faire quand on a 12 ans. Puis, quand j’ai commencé les cours d’art dramatique, j’ai compris que c’était un vrai métier, avec un vrai savoir-faire, et ça m’a complètement obsédé. Ça peut paraître un peu fort de parler d’obsession, mais disons que c’était une obsession de trouver le jeu juste.
J’ai commencé à m’intéresser à la carrière de plein d’acteurs différents, pour prendre des notes. Leonardo DiCaprio, est devenu mon modèle, parce qu’il avait un peu le même parcours que moi. Dans les films où il apparaît, on sent qu’il fait ça par passion, par amour du métier. C’est ça que je trouve le plus fou aujourd’hui : avant, je rêvais de devenir le nouveau DiCaprio et là, je travaille avec les personnes avec qui il a déjà travaillé, et j’ai pu me retrouver sur le même plateau que lui. J’ai vécu pas mal de moments assez irréels dans ma carrière, mais celui-là c’était clairement le plus fou.

Débardeur Calvin Klein Manteau Saint Laurent par Anthony Vaccarello Lunettes de soleil Gentle Monster x Moncler Collier (en haut) et montre Cartier Collier Lisa Eisner

PHOTOGRAPH BY STEVEN KLEIN; STYLED BY PATTI WILSON.

Baz Luhrmann a déclaré que DiCaprio et toi aviez une trajectoire assez similaire, mais que le fait que tu écloses à 30 ans te rendait les choses plus faciles qu'elles ne l'avaient été pour lui. Qu’est-ce que tu en penses ?
Il a raison, je crois. Je me souviens, quand j’avais environ 16 ans, je me comparais à Leo quand il avait 19 ans, quand il est passé de Gilbert Grape et Basketball Diaries à Titanic. Jamais je ne pouvais m’imaginer qu’un jour ma carrière allait suivre une trajectoire similaire. Parfois, je me disais que ma carrière ne décollerait jamais, que je n’aurais jamais de rôle important. Et en effet, si j’avais eu une opportunité à cet âge-là, je n’aurais pas eu autant envie de m’améliorer, de devenir un bon acteur.

Tu n’es pas sur les réseaux sociaux. On te compare souvent à Paul Newman ou James Dean, est-ce que tu as déjà eu des réunions avec des gens qui voulaient t’expliquer comment te marketer ou créer ta marque personnelle ?
On m’a déjà proposé ce genre de choses, en effet. Surtout quand on fait la promo d’un film ou d’une série. Ce n’est pas vraiment mon truc, j’essaie d’en faire le minimum. Mais les gens avec qui je travaille sont très sympa, donc je leur fais confiance. J’essaie de prendre ça du bon côté, de ne pas me prendre la tête avec. 
C’est vrai que quand on voyait Paul Newman à l’écran, c’était un géant, un monstre sacré. On ne savait pas grand-chose de sa vie privée et c’est justement ça qui le rendait encore plus grand. Évidemment, aujourd’hui c’est plus compliqué d’être comme ça. Moi, j’ai juste envie de jouer plein de rôles différents et intéressants. Je n’ai pas envie d’étaler ma vie privée, que ça influence l’image que les gens ont sur moi.

Elvis a eu une expérience compliquée à Hollywood. Est-ce que faire ce film t’a fait changer de vision sur l’industrie du cinéma ? 
Je pense que ça m’a fait réfléchir à qui sont mes vrais amis et à qui je peux faire confiance dans ce milieu. Ça m’a surtout rappelé qu’on peut tout posséder et se sentir très seul. Tous nos rêves peuvent se réaliser, on peut être adulé par le public, mais au final se sentir seul chez soi.

Est-ce que c’est quelque chose que vous avez ressenti avec Elvis, à Cannes ou autre part ?
Oh, je me suis senti très bien là-bas ! J’étais vraiment ravi d’y être. Il y a évidemment eu des moments pendant la promo du film où on se sent très fatigué et on a juste envie de rentrer à la maison pour se reposer, mais je ne plains pas, ça fait partie du travail. Le travail, ça rend humble. Parce que soit t’es bon, soit t’es pas bon.

Cet entretien a été condensé et partiellement réécrit par souci de clarté.