“Je me suis offert cette maison, qui au fil des années est devenue un domaine comprenant une véritable oasis dont je suis très fier aujourd’hui. On y retrouve des cactus locaux, des plantes parfumées de tiaré, des haies de jasmin, des buissons de roses, des cyprès rares et même quelques palmiers centenaires, sauvés de l’abattage, provenant de la Villa Tasca, près de Palerme”, confiait le créateur Giorgio Armani à propos de sa chère Pantelleria lors d’une interview avec Vogue Italie. Les palmiers se dressent face à la mer, leurs feuillages se laissant bercer par le vent marin, et se mêlent à une nature sauvage sur cette île volcanique, contrastant avec une végétation typiquement basse. Ils cherchent le bleu du ciel pendant la journée, le beige chaleureux du crépuscule ou l’obscurité profonde de la nuit, dans un coin de la Méditerranée où les étoiles brillent plus que jamais, sans jamais être dérangées.
Le défilé homme printemps-été 2025 de Giorgio Armani célèbre la beauté envoutante de l'île de Pantelleria
C'est ainsi que Giorgio Armani a peint les couleurs et l’essence de Pantelleria dans sa collection homme printemps-été 2025, incarnant parfaitement la tendance quiet luxury, à l'image de ses silhouettes raffinées. C’est une leçon de construction douce, ou plutôt de déconstruction : les vestes se débarrassent de leurs revers et cols, les pantalons tombent avec grâce sur des chevilles dénudées, les doublures des sacs deviennent des sacs à part entière. Sur les pantalons, les motifs en feuilles si chers au créateur poussent lentement sur le vêtement, se glissant dans des bottines souples qui enveloppent le pied telles des tiges en pleine dessiccation naturelle.
La fluidité des pièces est recréée à travers des tissus précieux comme la soie, évoquant la mer au crépuscule, un miroir d’huile reflétant les mille nuances du coucher de soleil. Pas de couleurs vives, car tout est en sourdine à Pantelleria, le volume est baissé et les tons sont neutres. Brut comme le premier contact avec l’île, le lin se transforme en chemise d'été. Ceux qui ont connu Pantelleria le savent : elle offre des sensations que seule l’art peut parfois digérer, comme Giorgio Armani l’a démontré à l’aube de ses 90 ans.
Article publié initialement sur vogue.it
Traduction par Shaymae El Ouadi
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