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Fast fashion : “je n'achète plus de vêtements de la fast fashion depuis trois ans (et je m’habille beaucoup mieux depuis)”

Tout a commencé par un défi : n'acheter que des vêtements d'occasion pendant un mois et ne pas céder à la fast fashion.
ne consomme plus de fast fashion acheter seconde main plus heureuse
Marc Piasecki

C’est vers l’adolescence que j’ai développé une addiction au shopping. À l'époque, j'attendais avec impatience de voir comment les grandes chaînes de fast fashion adaptaient les tendances que j'avais découvertes dans les magazines de mars et de septembre (les défilés n'étaient pas encore diffusés en ligne). Acheter un vêtement de la nouvelle saison me semblait alors une perspective exaltante qui me rapprochait un peu plus de ce monde de la mode qui me passionnait tant.

Confession d'un addict au shopping

Lorsque j'ai commencé à m’assumer financièrement, cette habitude est devenue de plus en plus toxique. Pendant les soldes, je faisais des achats presque compulsifs. J’aimais aussi la mode vintage, mais cela contribuait à une situation absurde : j'avais des vêtements à revendre, mes placards étaient pleins à craquer et mon style était flou.

J'ai essayé la méthode de la garde-robe capsule, mais c'était voué à l'échec : tant que je n'arrêtais pas de faire des achats, ça ne pouvait pas marcher. Je me souciais également de plus en plus de l'environnement, et me débarrasser des choses que je ne portais pas (et que je savais que je ne porterais plus jamais) était aussi douloureux que nécessaire. J'ai choisi de privilégier la seconde main, et j’ai effectivement réduit ma consommation, mais je n'arrivais pas à trouver l'équilibre. En fait, je sentais que j'aimais trop la mode pour renoncer aux nouvelles tendances : c’était comme renoncer à une partie de moi-même.

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Une habitude toxique financièrement et écologiquement

J’avais besoin de discipline, alors quand j'ai entendu parler du défi Second Hand September, j'ai été ravie de le relever. Cette campagne lancée par Oxfam en 2019 a pour objectif de ne rien acheter de neuf pendant 30 jours. Retour au bureau, changement de saison… Le timing n'aurait pas pu être meilleur ! Si je parvenais à passer le mois de septembre sans faire un seul investissement, c’est que j’étais sur la bonne voie.

J'ai supprimé toutes les applications de shopping de mon téléphone. J’ai continué à utiliser Vestiaire Collective et Vinted, mais différemment. Pour la première fois, je me suis concentrée sur ce dont j'avais besoin, et non sur ce que j'aimais, même si j'avais parfois l'impression de passer à côté de pièces qui ne reviendraient jamais. J'ai ressenti la pression de la fast fashion et les symptômes courants du sevrage, mais je peux fièrement dire que j'ai surmonté cette épreuve.

En fait, l'expérience a été si agréable que j'ai décidé de continuer au cours des mois suivants. Je dois avouer que j'ai eu du mal pendant le Black Friday, et encore plus pendant les soldes de janvier. Mais grâce à Vinted, j’ai compris une chose : pour le prix d'un article neuf et commun, je pouvais avoir un article d'occasion avec bien plus de personnalité. J'ai ainsi acquis une nouvelle compréhension de la mode, dans laquelle l'unicité et la qualité prévalent sur la nouveauté et la quantité.

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Puis la pandémie a éclaté et, alors que j’étais confinée, j'ai compris l'importance sociale de la mode, notamment l'importance de se sentir bien dans nos vêtements, aussi bien en termes de confection et de tissus intemporels que de coût social et environnemental minimum. Lorsque les restrictions ont été levées, c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai rouvert mon dressing.

Changer ses habitudes

Cela fait maintenant trois ans que je ne consomme plus de fast fashion, et j'ai l'impression de ne m'être jamais aussi bien habillée de ma vie. J'aime chacun des vêtements que je possède et je les porte tous autant que possible. Je ne sais pas si je dépense moins, mais je ne dépense certainement pas plus : chaque achat est parfaitement réfléchi et indispensable.

Je tiens à préciser que pour moi, faire du shopping n'est pas la même chose que de faire un achat isolé par nécessité. Je ne flâne plus dans les boutiques et je ne remplis plus mon panier à la moindre réduction. Bon, il y a encore des articles que j'achète encore neufs sans aucun remords, comme les sous-vêtements et les maillots de bain (question d’hygiène) ou les chaussures (question de taille).

Mais tout le reste, je l’achète en seconde main ou “neuf avec étiquette”. D’ailleurs, les applications que j'ai mentionnées sont désinstallées depuis des mois maintenant. Je les téléchargerai à nouveau lorsque j'aurai besoin de quelque chose ; pour l'instant, ma garde-robe est complète, garnie de vêtements de grande qualité, qui me vont particulièrement bien ou avec lesquels j'ai une sorte d'attachement émotionnel. Je n'ai peut-être pas un style unique, mais j'ai des pièces inimitables. Et je pense que c'est beaucoup plus important.

Traduction par Sandra Proutry-Skrzypek

Article initialement publié sur Vogue Espagne

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