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Léon-Étienne Duval

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Léon-Étienne Duval
Biographie
Nom de naissance Léon Étienne Duval
Naissance
à Chênex (France)
Ordination sacerdotale
Décès (à 92 ans)
à Alger (Algérie)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par le
pape Paul VI
Titre cardinalice Cardinal-prêtre
de S. Balbina
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
Auguste Cesbron
Archevêque d'Alger
Évêque de Constantine et Hippone

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Léon-Étienne Duval, né le à Chênex et mort le à Alger, est un cardinal franco-algérien, archevêque d’Alger de 1954 à 1988.

Il est ordonné prêtre pour le diocèse d'Annecy le à la basilique Saint-Jean-de-Latran, après des études au grand séminaire d'Annecy et au séminaire français de Rome[1],[2]. Chanoine[réf. souhaitée], il est vicaire général et directeur des œuvres[1], ce qui le fera travailler avec l'abbé Camille Folliet, dont il concélébrera la messe de funérailles.

Pendant la guerre, il fait partie des prêtres résistants[3].

En 1947, à 44 ans le pape le désigne évêque de Constantine et d'Hippone (Bône).

Il est promu archevêque d'Alger, en mars 1954, huit mois avant le déclenchement de la guerre d'Algérie[3]. Dès sa promotion, il déclare dans un discours que la « civilisation doit être conçue en fonction des êtres les plus déshérités »[4],[3].

En 1956, il charge l'Abbé Tissot de le représenter à la conférence de l'Appel pour une Trêve Civile lancé par Albert Camus le [5].

La même année, il « parle d'autodétermination »[6] des populations d’Algérie et condamne la torture[7] dès janvier 1955, alors que l'évêque d'Oran penche de l'autre côté et soutiendra même sept ans après l'Organisation de l'armée secrète (OAS), tandis que celui de Constantine ne « s'engage ni dans un sens ni dans l'autre », selon l'enquête de Florence Aubenas, dans Libération du 31 mai 1996[6],[8].

La partie de la population européenne qui lui est très hostile lui donne le surnom de « Mohamed Ben Duval »[3],[9]. Il répond en revendiquant pour lui-même ce quolibet comme une médaille[6].

Le général Marcel Bigeard lui reproche notamment d'être intervenu pour obtenir la grâce de terroristes condamnés à la peine capitale après un attentat qui a coûté la vie à neuf personnes dans un car de tourisme[10].

Le , deux soldats prisonniers, des appelés pieds-noirs, sont fusillés par le FLN en Tunisie. Le , Léon-Étienne Duval refuse sa cathédrale pour une messe à la mémoire des deux fusillés[11].

Deux ans plus tard en 1962, alors que la majorité des pieds-noirs quittent l'Algérie, notamment après les massacres d'Oran, il condamne « les enlèvements et les exactions de toutes sortes »[12],[13] et prend la défense des pieds-noirs[9].

Lors du concile Vatican II (1962-1965), il siège avec les évêques africains[9],[12]. Après l'indépendance algérienne, il est créé cardinal par Paul VI, avec le titre de cardinal-prêtre de Sainte-Balbine (Santa Balbina), lors du consistoire du [14]. Il reçoit et accepte la nationalité algérienne en février 1965, avec une dispense offerte par les nouveaux dirigeants issus du FLN car il ne remplit pas les critères des vingt années de résidence en Algérie prévu par les accords d'Évian pour obtenir la nationalité algérienne. Il garde néanmoins la nationalité française[15].

Dans les années 70, il est considéré comme un évêque du Tiers-Monde[16] et se prononce pour le rééchelonnement de la dette des pays les plus pauvres[3]. Il plaide également en faveur des droits des Palestiniens. Sur le point de vue de la doctrine catholique, il reste attaché à une foi rigoureuse[9]. Il étudie énormément saint Augustin[2],[3].

En 1976, il intervient personnellement auprès du président Houari Boumédiène pour faire cesser l'occupation par la gendarmerie algérienne des basiliques Saint-Augustin d'Annaba, Notre-Dame d'Afrique d'Alger et Santa Cruz d'Oran[2]. En 1979, il dit la messe de Noël avec les otages américains en Iran[17].

Jean-Paul II accepte sa retraite en 1988 et son coadjuteur Henri Teissier prend sa suite[9].

Il meurt le [18] des suites d'une opération[3], juste avant qu'on apprenne la découverte des corps des moines de Tibhirine[2]. Il est enterré dans la basilique Notre-Dame d'Afrique, où ses funérailles ont été célébrées avec celles des sept moines de Tibhirine, assassinés entre le et le .

Son neveu Joseph Duval a été archevêque de Rouen.

« Nous n'avons pas le droit d'être pessimiste: être fidèle à la confiance demande du courage »[3].

« En 1961-1962, derrière la violence, il y avait une formidable espérance, celle de l'indépendance. Aujourd'hui [en 1992], derrière la violence, il n'y a plus d'espérance du tout, plus rien d'autre qu'un grand vide »[2].

Bibliographie

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  • Marie-Christine Ray (préf. Mgr Teissier), Le cardinal Duval : un homme d'espérance en Algérie, Paris, Editions du Cerf, coll. « Histoire à vif », , 221 p. (ISBN 978-2-204-05905-3, OCLC 40157406)
  • Léon-Etienne Duval et Denis Gonsalez (Avec la contribution de) (préf. André Nozière), Au nom de la vérité : Algérie : 1954-1962, Paris, Albin Michel, coll. « Espaces libres », , 198 p. (ISBN 978-2-226-12587-3, OCLC 421655408) (Déclarations et lettres de Mgr Duval recueillies par le père Denis Gonzalez et l'historien André Nozière)
  • Léon-Etienne Duval, "Paroles de paix", Paris, Édition N.O.P.N.A, . Document utilisé pour la rédaction de l’article

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Iconographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b « Mgr Duval nommé archevêque d'Alger », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a b c d et e Paul Balta et Henri Tincq, « Le cardinal Léon-Etienne Duval », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. a b c d e f g et h Florence Aubenas, « «Mohamed Duval» mort en Algérie où il voulait rester. Arrivé dans ce pays qu'il aimait en 1947, le cardinal d'Alger est décédé hier des suites d'une opération. », sur Libération.fr, (consulté le )
  4. Léon-Etienne Duval 1982, p. 16
  5. Olivier Todd, Une vie, biographie d'Albert Camus, p. 859 et p. 1127- note 28
  6. a b et c "«Mohamed Duval» mort en Algérie où il voulait rester" par Florence Aubenas, dans Libération du 31 mai 1996 [1]
  7. Léon-Etienne Duval 1982, p. 25
  8. L'article dit (verbatim): «A Oran, l'évêque était carrément pour l'OAS. Celui de Constantine ne s'engageait ni dans un sens ni dans l'autre, explique un prêtre algérois. Dans la capitale, où Duval avait été nommé, c'était un vrai chef (...) Là, même ceux qui n'étaient pas de son avis se regroupaient derrière lui.»
  9. a b c d et e « Religions : « Remplacé par Mgr Henri Teissier, le cardinal Duval quitte l'archevêché d'Alger », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Marcel-Maurice Bigeard, Ma vie pour la France, Monaco, Rocher, , 502 p. (ISBN 978-2-268-06435-2, OCLC 650205417), p. 227.
  11. Raymond Muelle, 7 ans de guerre en France 1954 - 1962 quand le FLN frappait en métropole, Granchet, , 310 p. (ISBN 2-7339-0719-0), p. 183
  12. a et b « Des rapatriés d'Algérie empêchent Mgr Duval de prononcer son homélie », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Mgr Duval : rien ne peut justifier les enlèvements et les exactions de toutes sortes », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Paul VI nomme vingt-sept cardinaux, parmi eux se trouvent trois Français NN.SS. Villot (Lyon), Martin (Rouen), Duval (Alger) », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Le cardinal Duval et plusieurs ecclésiastiques acquièrent la nationalité algérienne », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. « Le cardinal Duval dénie tout caractère politique à son voyage », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. « L'incertitude demeure à Téhéran sur le nombre des otages détenus à l'ambassade américaine », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Laurent Catherine, « Le Cardinal Léon-Etienne DUVAL », sur Les Moines de Tibhirine (consulté le )
  19. « Algérie Expressions multiples », [catalogue de l'exposition présentée en 1987 et 1988 à Paris au musée des arts africains et océaniens, puis à Marseille à la Vieille Charité], in Cahiers de l'ADEIAO, no 5, Paris, 1987, p. 27, (ISBN 2-906267-04-X)