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Unterseeboot 190

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Unterseeboot 190
illustration de Unterseeboot 190
L'U-190 arrivant au Canada en juin 1945

Autres noms U-190
Type U-Boot de type IX.C/40
Classe Unterseeboot type IX classe C/40 (d)
Histoire
A servi dans  Kriegsmarine
 Marine royale canadienne
Commanditaire Kriegsmarine
Chantier naval AG Weser à Brême
N° de coque : 1036
Commandé
Quille posée
Lancement
Mise en service
Statut Coulé après la guerre au large de Terre-Neuve
Équipage
Équipage 48 à 56 hommes
Caractéristiques techniques
Longueur 76,76 mètres
(coque pressurisée : 58,75 mètres)
Maître-bau 6,86 mètres
(coque pressurisée : 4,44 mètres)
Tirant d'eau 4,70 mètres
Déplacement 1 120 t (surface), 1 232 t (plongée)
Propulsion 2 moteurs Diesel, 2 électriques
Puissance 2 × 2 200 ch (Diesel)
2 × 500 ch (électrique)
Vitesse 7,3 nœuds (plongée)
18,3 nœuds (surface)
Caractéristiques militaires
Armement Torpilles de 533 mm - Tubes : 4 à l'avant, 2 à l'arrière
1 canon de 105 mm, 2 de 37 mm
Rayon d'action 13 450 milles nautiques à 10 nœuds (surface)
63 milles nautiques à 4 nœuds (plongée)
Carrière
Pavillon Troisième Reich
Port d'attache Lorient (France) puis Flensbourg (Allemagne)
Indicatif M-49 098
Localisation
Coordonnées 43° 55′ 01″ nord, 63° 00′ 00″ ouest
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Écosse
(Voir situation sur carte : Nouvelle-Écosse)
Unterseeboot 190
Unterseeboot 190

L'Unterseeboot 190 (ou U-190) est un sous-marin allemand (U-Boot) de type IX.C/40 utilisé par la Kriegsmarine pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mis en service le , l'Unterseeboot 190 reçoit sa formation de base à Stettin en Pologne au sein de la 4. Unterseebootsflottille jusqu'au , il rejoint sa flottille de combat à Lorient, dans la 10. Unterseebootsflottille. Devant l'avancée des forces alliées en France et pour éviter la capture, il est affecté à la 33. Unterseebootsflottille à Flensbourg.

Il quitte le port de Kiel pour sa première patrouille le sous les ordres du Kapitänleutnant Max Wintermeyer. Après 39 jours en mer et un succès d'un navire marchand coulé de 7 015 tonneaux, l'U-190 rejoint la base sous-marine de Lorient le .

L'Unterseeboot 190 effectue six patrouilles dans lesquelles il coule un navire marchand de 7 015 tonneaux et un navire de guerre de 590 tonnes au cours de ses 482 jours en mer.

La dernière patrouille de guerre de l'U-190 commence le sous les ordres de l'Oberleutnant zur See Hans-Erwin Reith. Il quitte le port d'Horten équipé de six torpilles à contact et de huit torpilles acoustiques T-5 "Gnat". Il participe à la bataille du Saint-Laurent, sa mission est d'interdire le transport maritime des forces alliées au large de l'île de Sable ainsi que les approches vers le port d'Halifax en Nouvelle-Écosse.

Le , il est au large de la station de surveillance Sambro light ship lorsque son équipage perçoit le signal d'un sonar.

Le dragueur de mines NCSM Esquimalt effectue une patrouille de routine. Il ne prend aucune précaution de lutte anti-sous-marine, ne naviguant pas en zigzag ; l'équipage a éteint le radar et n'est pas à l'écoute du sonar, ne prenant aucune mesure contre des torpilles acoustiques. L'équipage de l'U-Boot est certain d'être détecté, et quand l'Esquimalt se tourne vers lui, l'U-190 fait demi-tour et tire dans sa fuite une torpille Gnat par son tube arrière.

La torpille frappe le côté tribord de l'Esquimalt qui sombre en quatre minutes. Il est le dernier navire canadien perdu par une action ennemie pendant la Seconde Guerre mondiale. Tandis que huit membres de l'équipage sombrent avec le navire, le reste de l'équipage survit à la catastrophe. L' Esquimalt coule si rapidement qu'aucun signal de détresse n'est envoyé ; personne ne sait rien du naufrage jusqu'à environ huit heures plus tard, lorsque le NCSM Sarnia découvre pour la première fois les survivants. Pendant ce temps, 44 membres d'équipage sont morts de froid. 26 autres sont encore en vie.

L'U-190 a quitté les lieux entre-temps et patrouille au large des côtes du Canada. Il reçoit l'ordre le du Führer et de Karl Dönitz de se rendre. Le sous-marin avance à la rencontre de corvettes de la Marine royale canadienne à environ 500 milles nautiques au large du Cap Race, à Terre-Neuve, le 11 mai. L'Oberleutnant zur See Reith signe un document de reddition inconditionnelle ; il est fait prisonnier avec son équipage. Avec le drapeau blanc volant à son mât, l'U-190 appareille, sous le commandement du lieutenant F.S. Burbidge à Bay Bulls à Terre-Neuve, le . L'équipage allemand prisonnier de guerre est transféré à Halifax.

Kiosque du sous-marin allemand U-190, St. John's (Terre-Neuve).

L'U-190 est alors officiellement affecté à la Marine royale canadienne sous le nom de NCSM U-190. Sa première mission, à l'été 1945, est de participer à une cérémonie le long du fleuve Saint-Laurent et du golfe du Saint-Laurent, avec des arrêts à Montréal, Trois-Rivières, Québec, Gaspé, Pictou et de Sydney. De retour à Halifax, il prend ses fonctions en tant que navire de formation pour la lutte anti-sous-marine, qu'il remplit pendant une année et demie.

L'U-190 est désarmé le . Il reçoit une dernière mission.

Le but officiel de l'Opération Scuttled consiste à prodiguer une formation à des recrues inexpérimentées de l'après-guerre, dans l'art des opérations navales combinées. L'U-190, peint en rayures rouge et jaune, est remorqué jusqu'à l'endroit où il avait coulé l'Esquimalt deux années plus tôt à la position géographique de 43° 55′ N, 63° 00′ O et précisément à 11 heures le , le jour du Trafalgar Day, le feu d'artifice commence. L'exercice commence par des tirs de fusées aéroportées pour finir par un bombardement provenant de destroyers avec leurs canons de 4,7 pouces et par le lancer de charges de profondeur pour le coup de grâce.

Alors que de nombreux journalistes et photographes assistent à cette opération, et que les navires NCSM New Liskeard, Nootka et Haida se préparent pour l'exercice en attendant leur tour, la Naval Air Arm l'attaque avec huit Seafire et huit Fairey Firefly du porte-avions canadien NCSM Warrior (R31) ainsi que deux Avro Anson et deux Fairey Swordfish.

La première attaque à la roquette frappe le kiosque, et avant que les destroyers aient l'occasion d'utiliser leurs armes, l'avant de l'U-190 s'élève et coule, moins de vingt minutes après le début de l'Opération Scuttled.

Avant l'opération de destruction de l'U-190, son périscope a été prélevé. En 1963, il est installé au Crow's Nest Officers Club, à Saint-Jean de Terre-Neuve. Plusieurs années d'exposition aux intempéries ont fortement endommagé l'appareil ; révisé et réparé, il est remis comme neuf lors d'une cérémonie le dans la Water Street du club.

L'U-190 n'a pas subi de pertes parmi son équipage au cours de sa longue carrière.

Affectations successives

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Commandement

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Patrouilles

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Commandant Départ Arrivée Jours Succès
1 Kptlt. Max Wintermeyer Kiel Lorient 39 jours 7 015
2 Kptlt. Max Wintermeyer Lorient Lorient 111 jours
Kptlt. Max Wintermeyer Lorient Brest 2 jours
3 Kptlt. Max Wintermeyer Brest Lorient 101 jours
Kptlt. Max Wintermeyer Lorient Lorient 2 jours
Kptlt. Max Wintermeyer Lorient Lorient 2 jours
4 Kptlt. Max Wintermeyer Lorient Lorient 97 jours
5 Oblt. Hans-Erwin Reith Lorient Flensbourg 49 jours
Oblt. Hans-Erwin Reith Kiel Horten 5 jours
6 Oblt. Hans-Erwin Reith Horten Reddition au Canada 85 jours 590
Total 482 jours 7 605 t

Note : Oblt. = Oberleutnant zur See - Kptlt. = Kapitänleutnant

Opérations Wolfpack

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L'U-190 a opéré avec les Wolfpacks (meute de loups) durant sa carrière opérationnelle :

  1. Neuland ( - )
  2. Ostmark ( - )
  3. Stürmer ( - )
  4. sans nom ( - )
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L'Unterseeboot 190 a coulé un navire marchand de 7 015 tonneaux et un navire de guerre de 590 tonnes au cours des six patrouilles (482 jours en mer) qu'il effectua.

Date Nom Nationalité Tonnage
(GRT)
Convoi Fait[1]
Empire Lakeland Drapeau de la Grande-Bretagne Grande-Bretagne 7 015 SC-121 Coulé
NCSM Esquimalt Drapeau du Canada Canada 590 Coulé

Références

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Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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  • Chris Bishop, historien militaire (trad. de l'anglais par Christian Muguet), Les sous-marins de la Kriegsmarine : 1939-1945 : le guide d'identification des sous-marins [« The spellmount submarine identification guide : Kriegsmarine U-boats 1939-1945 »], Paris, Éd. de Lodi, , 192 p. (ISBN 978-2-84690-327-1, OCLC 470721805, BNF 41298980)