La Société nationale Corse Méditerranée (SNCM) passe entre des mains corses. L’entrepreneur Patrick Rocca a été choisi, vendredi 20 novembre, par le tribunal de commerce de Marseille pour reprendre la compagnie maritime en difficulté.
Début novembre, ce Corse de 50 ans avait, lors de la dernière audience, reçu le soutien des juges-commissaires chargés de veiller au bon déroulement de la procédure, du représentant du régime de garantie des salaires (AGS) et surtout du procureur de la République de Marseille. Les juges du tribunal de commerce ont donc suivi leurs recommandations, et confié les clés de l’entreprise à M. Rocca. Celui-ci doit reprendre six bateaux sur sept, et 865 salariés sur 1438. Son offre était celle qui limitait le plus les licenciements.
Trois autres candidats étaient sur les rangs pour acheter la compagnie, dont les ferries font la navette entre Marseille, la Corse et le Maghreb : l’armateur franco-tunisien Daniel Berrebi, l’armateur grec Arista et le groupement d’entreprises Corsica Maritima.
Préavis de grève
M. Rocca était initialement parti avec un handicap. En février 2014, le tribunal correctionnel d’Ajaccio l’a en effet condamné à trois mois de prison avec sursis et 100 000 euros d’amende pour abus de bien social, escroquerie, faux et usage de faux. « Le prévenu confond le patrimoine de ses sociétés avec le sien propre, à son bénéfice exclusif », résume le jugement. Mais cette tache sur le CV ne lui interdit pas de reprendre une entreprise, et son projet a convaincu les parties prenantes.
L’interminable feuilleton de la SNCM n’est pas fini pour autant. Les syndicats qui demandaient le report de la décision du tribunal ont appelé à la grève. Sans attendre la décision, un préavis avait été déposé à la date de samedi 21 novembre.
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