Crépy-en-Valois : par vengeance, l’incendiaire avait allumé un feu sur le balcon

Steve L., 31 ans, a été condamné, ce jeudi, à quinze mois de prison dont cinq mois ferme pour avoir provoqué un incendie dans un immeuble le week-end dernier. Un sinistre qui n’a pas fait de blessés mais contraint trois personnes à être relogées.

L'incendie a été allumé  sur le balcon d'un appartement du rez-de-chaussée d'un immeuble du quartier Kennedy. Illustration.
L'incendie a été allumé sur le balcon d'un appartement du rez-de-chaussée d'un immeuble du quartier Kennedy. Illustration.

    « J’ai dû descendre six étages dans la fumée, avec ma fille de trois semaines dans les bras. Depuis samedi, ma compagne se réveille tous les jours à l’heure de l’incendie. On a eu très peur. » L’émouvant témoignage d’un père de famille du numéro 1 de la rue Claude-Debussy à Crépy-en-Valois (Oise) est venu rappeler, ce jeudi, devant le tribunal de Senlis qu’on a frôlé le drame le week-end dernier dans cet immeuble du quartier Kennedy.

    À 5h30 dimanche, les locataires de cette cage d’escalier sont réveillés par un bruit d’explosion, sans doute des vitres qui se brisent sous l’effet de la chaleur. Un incendie s’est déclenché sur un balcon au rez-de-chaussée, embrasant l’appartement et noircissant les parties communes jusqu’au 4e étage. Tous les locataires ont pu être évacués à temps, mais l’appartement du rez-de-chaussée est très endommagé et ses occupants doivent être relogés. « J’ai juste eu le temps de sortir mon père et sa bouteille d’oxygène, pour éviter qu’elle n’explose », raconte l’un d’eux à la barre du tribunal.

    Troubles psychiatriques

    Quelques résidants sont incommodés par la fumée mais le drame est évité de peu dans ce quartier de Crépy-en-Valois. Et très vite, les gendarmes acquièrent la certitude que l’incendie est d’origine criminelle. « Sur les images de vidéosurveillance, on voit un individu jeter quelque chose sur le balcon », expliquait un gendarme ce dimanche. Et le suspect sera tout aussi rapidement identifié, Steve L., 31 ans, un habitant de la rue Debussy, l’une des nombreuses personnes ayant appelé les pompiers après le déclenchement de l’incendie. Il aurait eu, deux jours plus tôt, une altercation avec l’un des occupants de l’appartement incendié, et qui aurait voulu se venger en allumant un feu.



    « Il n’est pas facile de communiquer avec lui, soupire son avocat Me Fabrice Ayikoué. Sa propre mère indique qu’il réagit comme un enfant de 10 ans et je ne suis pas sûr qu’il comprend un traître mot de ce qui se dit dans cette salle d’audience. » Dans le box, le regard de Steve L. paraît en effet bien vide et ses réponses monosyllabiques sont à peine intelligibles. Mais il reconnaît sans discuter sa responsabilité.

    « J’étais énervé, je ne pensais pas que ça allait se propager autant, je ne recommencerai plus jamais », lâche le prévenu comme un enfant pris en faute. Souffrant de troubles psychiatriques, il a de lui-même interrompu son traitement. Une initiative malheureuse. L’expert psychiatre lui a trouvé des troubles de la personnalité et une déficience intellectuelle, de nature à altérer légèrement son discernement au moment des faits.

    « Des éléments qui laissent à penser qu’on ne peut pas exclure une réitération », s’inquiète le substitut du procureur, en réclamant une peine de 15 mois de prison dont dix assortis d’un sursis probatoire renforcé. Des réquisitions suivies par le tribunal, qui a maintenu Steve L. en détention pour purger la partie ferme de sa condamnation.