L’entreprise française de covoiturage Blablacar pourra continuer, pour le moment, son activité en Espagne. Ainsi en a décidé, lundi 1er février, le tribunal de commerce de Madrid qui avait admis, en mai 2015, une plainte de la Confédération espagnole de transport en autobus (Confebus) pour « concurrence déloyale. »
Ce n’est cependant qu’un répit pour la start-up tricolore. Si les mesures conservatoires exigées par le patronat du secteur de transport en autobus et en autocar ont été rejetées, la justice n’a pas encore tranché sur le fond. A savoir si Blablacar est, comme l’affirme la société, « une entreprise de commerce électronique », voire un réseau social qui ne fait que mettre en relation des particuliers pour partager les frais de leur voyage, ou si elle est, comme le dénonce Confebus, un service de transport professionnel dépourvu de la licence adéquat qui « recommande les prix, gère le paiement du service via carte de crédit, prélève une commission de 10 % comme intermédiaire et paie le conducteur plus de quinze jours après la réalisation du service ».
Depuis 2009 en Espagne
Blablacar, qui compte vingt millions d’usagers sur dix-neuf marchés, est installée depuis 2009 en Espagne, où la plateforme compte 2,5 millions d’inscrits. Jusqu’en 2013, ses services étaient gratuits et n’avaient pas suscité de réactions du secteur des transports. En les rendant payants, Confebus estime qu’elle a changé de registre et qu’elle enfreint depuis la réglementation en vigueur sur le transport professionnel.
« La crise économique a favorisé l’apparition de plateformes technologiques qui jouent les intermédiaires dans de nombreux marchés, comme celui des appartements touristiques, des repas ou du transport, qui opèrent en dehors du cadre régulateur et hors du système, faisant concurrence avec des coûts inférieurs et de manière déloyale », résume Confebus, qui accuse Blablacar d’être responsable d’une chute de 20 % de son activité.
Sur certains trajets comme celui entre Madrid et Valence, les offres des utilisateurs de Blablacar représentent presque la moitié des places disponibles en autocar. De quoi « porter gravement préjudice à un secteur qui génère 88 000 emplois directs », ajoute le patronat.
« Tendance imparable »
De son côté, la société Blablacar s’est dite « satisfaite » de la décision judiciaire, tout en admettant que ce n’est qu’un « premier pas » dans « un processus légal » qui posera d’autres « défis ». L’Espagne est le seul pays où une plainte a été déposée contre la plateforme française et celle-ci se montre confiante car elle estime répondre « à une tendance imparable dans le monde entier, non seulement dans [son] champ mais dans d’autres ».
Il vous reste 19.8% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.