Comme tous les virus, le poliovirus ne peut se reproduire qu’à l’intérieur d’autres cellules, en l’occurrence des cellules humaines car l’homme est son seul hôte naturel. Il se transmet par contact avec un sujet infecté ou ses excréments ou par ingestion d’eau ou d’aliments contaminés. Après s’être multiplié dans les cellules du rhinopharynx et des intestins, il passe dans les vaisseaux sanguins. Direction les neurones, en particulier les neurones moteurs de la moelle épinière, qu’il détruit, provoquant les paralysies caractéristiques de la poliomyélite.
Ce virus existe sous trois formes légèrement différentes. L’une, la souche 2, est officiellement éradiquée depuis 1999. Les analyses régulières dans les eaux usées partout sur la planète ne l’ont plus jamais retrouvée. Une autre, la souche 3, n’a plus été observée depuis 2012. On devrait pouvoir la déclarer éradiquée sous peu. Seule la souche 1 subsiste encore à l’état sauvage dans deux pays : le Pakistan et l’Afghanistan. C’est elle la dernière cible des campagnes de vaccination massive.
Deux types de vaccins
Il existe deux types de vaccin contre cette maladie. Le vaccin injectable, celui que nous utilisons exclusivement en France depuis 1982, contient les trois souches du virus inactivées par formol. Il déclenche la production d’anticorps circulants dirigés spécifiquement contre le poliovirus, des anticorps qui peuvent, si l’occasion se présente, empêcher le virus de progresser dans notre organisme et d’atteindre nos tissus nerveux. Mais ces anticorps n’interviennent pas, ou très peu, dans les intestins, la porte d’entrée du virus. C’est pourquoi les personnes ayant reçu ce vaccin peuvent héberger ce virus et le transmettre. Ce vaccin ne protège donc que celui qui le reçoit.
A l’inverse, le vaccin oral bivalent contient les deux souches 1 et 3 non pas tuées mais simplement atténuées. Il permet la constitution d’anticorps localisés à l’intérieur des intestins, capables de reconnaître le virus dès son arrivée dans le corps et de le neutraliser. Ainsi, lui seul permet d’interrompre la propagation du virus. D’où sa nécessaire utilisation lors des campagnes de vaccination de masse dans les pays à risque.