Oise : fort de son succès, le bus pour l’emploi roulera bientôt dans le Valois
Depuis un peu plus de deux ans, le bus pour l’emploi du conseil départemental sillonne le Beauvaisis. Et les résultats sont probants.
En un peu plus de deux ans, il a rencontré plus de 3 000 personnes. Parcouru plus de 16 000 km. Assuré près de 700 permanences. Et ces chiffres vont encore augmenter. Depuis la fin du mois d'août et jusqu'au 31 octobre, le bus pour l'emploi lancé par le conseil départemental sillonne à nouveau les routes du Beauvaisis. Avec un objectif, remettre sur le chemin de l'emploi les Oisiens qui en sont éloignés. Ce qui semble fonctionner.
48 % des usagers ont par la suite trouvé un travail ou une formation. Un succès tel que le conseil départemental va prochainement lancer un deuxième bus pour l'emploi. « L'objectif est qu'il soit actif dans le Valois au cours du mois d'octobre », souligne Nadège Lefebvre, la présidente (LR) du conseil départemental.
Un bus « très efficace »
Mercredi dernier, le bus était de permanence à Beauvais. Edwige attendait beaucoup de ce camping-car stationné place Jeanne-Hachette. « Je cherche depuis presque quatre ans », explique cette femme en quête d'un emploi dans la restauration collective.
Comme elle, en décembre dernier, Nadine est allée à la rencontre du bus. « Ça a été très efficace, j'ai très rapidement pu avoir quelques missions d'intérim, souligne celle qui a, au mois de juin, trouvé un CDI. J'y ai trouvé une écoute que je n'avais pas jusque-là. Ils ont vraiment été actifs pour moi, m'ont permis de refaire mon CV et l'ont fait circuler dans de nombreuses entreprises. »
Du temps pour chaque usager
Pour tous les usagers, aussi habitués à Pôle emploi, le contraste est saisissant. « Au bus, ils m'ont vraiment écoutée, souligne Nadine. J'ai eu la sensation que je n'étais pas juste un numéro. »
« Quand je suis allé les rencontrer, je cherchais ma voie, souligne aussi Florian. J'étais un peu perdu et Pôle emploi n'arrivait pas vraiment à m'orienter. » En rencontrant les conseillers du bus, au quartier Saint-Jean à Beauvais, le jeune homme a donc pu « échanger longuement. C'était la vraie différence, ils ont pris le temps de comprendre ce que je cherchais. » Après quelques missions d'intérim, Florian Leleu devrait prochainement débuter un service civique.
Pas de concurrence avec Pôle emploi
« On ne prétend pas remplacer Pôle emploi, qui est notre partenaire, assure Nadège Lefebvre. Mais on peut consacrer plus de temps aux gens qui en ont besoin, ou qui ne sont pas à l'aise avec les procédures informatiques ou téléphoniques de Pôle emploi. »
Ainsi, dans le bus, « certains rendez-vous peuvent durer plus d'une heure si les gens ont besoin de temps », confirme un conseiller. Ainsi, ce mercredi-là, Corinne multiplie les entretiens, distille des conseils. Des encouragements, aussi. Mais avant de travailler en tant que conseillère d'insertion, elle a bénéficié des services du bus.
137 000 € pour un bus
« J'étais au chômage depuis 2016 quand il est passé à Hanvoile, explique-t-elle. J'ai senti des gens à l'écoute, à qui je pouvais parler librement. On a pris mon CV, il a été diffusé et, quelques semaines plus tard, j'ai trouvé un poste. »
Autant d'exemples qui, malgré un coût annuel de 137 000 € - dont 82 000 € de fonds européens - incitent le département « à étendre le dispositif au reste du département dans le futur. »
