Au dernier étage de la nouvelle boutique discrète du label Chrome Hearts à Mayfair (aucune enseigne visible, il faut frapper pour entrer, etc.) se trouve un diadème en diamant massif et en or blanc d'une valeur de près d'un million de livres sterling. Il se trouve parmi les chaînes massives en argent et en or 18 carats, les anneaux à tête de mort et les croix gothiques très rock-and-roll qui font la réputation de la marque basée à Los Angeles. À quelques rues de là, au siège de l'ancien joaillier de la couronne Garrard, on peut acheter d'autres diadèmes de haute joaillerie, à partir de 220 000 livres sterling pour une version sertie de diamants et de perles. Un peu plus loin, vous trouverez des diadèmes sérieux à louer ou à acheter chez le bijoutier Hancocks, notamment le diadème Anglesey de l'époque victorienne, créé vers 1890.
Les diadèmes et l'histoire de la famille royale
Cette pièce particulière a été portée par Marjorie Paget, Marquise d'Anglesey, lors du couronnement du roi George VI en 1937. Une autre marquise, Dame Shirley Paget, l'a de nouveau porté pour le couronnement de la reine Élisabeth II en 1952. Les 2 000 invités présents au couronnement du roi Charles III et de son épouse la reine Camilla le 6 mai 2023, le reverront très certainement. Il ne s'agit en aucun cas d'une liste exhaustive de tous les endroits où l'on peut acheter ou louer des diadèmes à Londres, seulement, alors que le premier couronnement depuis plus de 70 ans est sur le point d'avoir lieu, il semble que de plus en plus de personnes s'intéressent aux diadèmes.
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Si l'on se réfère à l'histoire, en 1902, lorsque Cartier ouvre une boutique sur Bond Street juste avant le couronnement du roi Édouard VII, 27 coiffes ornées de pierres précieuses y sont achetées pour l'occasion. Sur le tableau d'Edwin Austin Abbey intitulé Le couronnement du roi Édouard VII, celles des dames de l'aristocratie qui se tiennent dans la galerie, juste derrière le roi et la reine sont également étincelantes.
Les diadèmes et les couronnements vont de pair
Les diadème sont indissociables aux couronnements. Pourtant, il semble qu'ils seront moins nombreux le 6 mai prochain. Pas parce que les diadèmes ne sont plus de rigueur. Chaumet, la célèbre maison française qui a jadis orné Napoléon Bonaparte et son impératrice Joséphine, a déclaré avoir vendu plus de diadèmes l'année dernière que jamais auparavant, même si ce n'est pas nécessairement pour assister à un couronnement - les clients les ont achetés pour les porter lors de fêtes et de mariages. Garrard vend régulièrement des diadèmes et des coiffes en diamants à des clients du monde entier, dont beaucoup sont également achetés pour être portés lors d'autres mariages, et pas seulement par les mariées - il est arrivé que l'ensemble des invités commandent des diadèmes en diamants assortis. Les couronnements sont peut-être rares, mais les diadèmes sont toujours très prisés.
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Cependant, il n'y a pas de règles absolues les concernant, comme l'a dit Geoffrey Munn, auteur de Tiaras : A History of Splendour : “Tout le monde peut en porter un !” et "Il n'est pas nécessaire d'avoir un titre. Traditionnellement, vous êtes censée être mariée ou au moins fiancée. Et ils sont généralement portés avec une cravate blanche ou une tenue d'intérieur". Cependant, la tradition veut que ce soient les femmes de l'aristocratie - celles qui ont des titres - qui les portent lors d'un couronnement.
Les diadèmes peuvent être portés par tout le monde
Lors du couronnement de la reine Élisabeth II en 1953, une photographie de l'ensemble de la famille royale montrait toutes les femmes - au moins 15 d'entre elles - portant un diadème, y compris la princesse Margaret, la duchesse de Kent et la reine Martha de Norvège. Cette année, les membres seront moins nombreux sur le portrait. La duchesse de Sussex ne sera pas présente mais la princesse de Galles le sera. On suppose également (bien que le palais ne l'ait pas encore annoncé) que Sophie, duchesse d'Édimbourg et les princesses Anne et Alexandra feront partie de la fête du couronnement. Les princesses Eugénie et Béatrice pourront également assister à l'événement.
Il est peu probable qu'elles puissent choisir parmi toute la collection royale de diadèmes. On dit que la reine Élisabeth II en offrait une sélection aux membres de sa famille élargie pour les occasions spéciales (mariages royaux et banquets d'État en particulier). Le privilège de décider qui portera quel diadème revient probablement à la reine Camilla désormais, qui a récemment préféré le diadème Greville de Boucheron, qui appartenait à l'origine à la Reine Mère. Cette pièce fera-t-elle son apparition samedi ? Impossible à dire. Ces choses-là sont, comme toujours, des secrets bien gardés. Bien que les détails des insignes (les couronnes du couronnement, le globe et le sceptre) aient été rendus publics - y compris les diamants de la collection royale utilisés pour chaque pièce - les diadèmes sont considérés comme des objets personnels (contrairement aux autres, qui sont considérés comme des objets sacrés ne pouvant quitter le pays).
La princesse de Galles fera peut-être un clin d'œil à la tradition en portant le fameux diadème en forme de nœud d'amour. Ce diadème en perles et en diamants de Garrard était l'un des favoris de la princesse Diana. Il avait été commandé à l'origine par la grand-mère de la reine Elizabeth, la reine Mary. Il ne serait pas surprenant que d'autres membres de la famille royale portent également des diadèmes qui étaient chers à la défunte reine. Le diadème des filles de Grande-Bretagne et d'Irlande, également réalisé par Garrard, était l'un de ses préférés. Elle l'a porté sur d'innombrables portraits y compris ceux qui figuraient sur les timbres et les billets de banque. Le diadème Delhi Durbar, porté par la reine Mary, n'a jamais été porté par la reine Elizabeth, mais l'a été par la nouvelle reine Camilla en 2005, lorsqu'elle était duchesse de Cornouailles.
Peut-être que quelqu'un arborera également le diadème bandeau de la reine Mary, porté pour la dernière fois par la duchesse de Sussex le jour de son mariage, pour lui rendre hommage en son absence. On parle beaucoup de la valeur des bijoux hérités par le roi Charles, mais en ce qui concerne les diadèmes tout est une question de tradition.
Traduction par Léa Penneret
Article initialement publié sur vogue.co.uk
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