Sous certaines conditions, les pharmaciens vont pouvoir délivrer directement des médicaments en cas de test positif pour l’angine bactérienne ou la cystite, après la parution d’un décret au Journal officiel, mardi 18 juin. Il s’agit d’une disposition prévue dans le cadre de la loi sur le financement de la Sécurité sociale 2024, adoptée fin 2023 par le Parlement.
En cas de test positif à l’angine bactérienne, la délivrance directe de l’antibiotique, sans ordonnance médicale, sera possible pour les patients de plus de 10 ans, tandis qu’elle sera possible en cas de cystite pour les femmes âgées de 16 à 65 ans, sans signe de fièvre.
Les premières délivrances directes en officines pourraient intervenir « d’ici quinze jours », le temps que les premiers pharmaciens suivent les formations en ligne nécessaires pour pouvoir y procéder, a fait savoir à l’Agence France-Presse Philippe Besset, le président de la Fédération des pharmaciens de France. Le pharmacien sera rémunéré 10 euros en cas de test négatif, et 15 euros en cas de test positif.
Alléger la tâche des médecins
Cette délivrance directe par les pharmaciens s’inscrit dans les efforts actuels pour alléger la tâche des médecins, dans un contexte de désertification médicale. D’autres décrets allant dans le sens d’un plus grand partage des tâches avec les médecins sont attendus par les professionnels de santé, qui espèrent les voir paraître avant les élections législatives et le changement de gouvernement.
Les infirmières de pratique avancée attendent le décret qui va permettre aux patients de prendre rendez-vous directement avec elles, sans ordonnance médicale. Cet accès direct, prévu par la loi Rist de mai 2023, ne sera toutefois possible que pour celles exerçant dans certaines structures collectives comme les établissements de santé, les centres de santé ou les maisons de santé. Les infirmières attendent également un décret qui leur donnera plus d’autonomie dans la prise en charge des plaies.
Les kinés espèrent, eux, la publication d’un décret leur permettant d’expérimenter l’accès direct dans treize départements, lorsqu’ils font partie d’une Communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), une mesure promise par le premier ministre, Gabriel Attal. Ils attendent aussi un décret leur permettant de prescrire certains produits de santé, dont certains antalgiques et anti-inflammatoires.
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